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Politique Publié le vendredi 29 juillet 2011 | Nord-Sud

Bamba Yacouba, vice-président de la Cei : «Les délais seront tenus»

© Nord-Sud Par DR
Elections - La CEI commence la distribution des cartes d`identité et des cartes d’électeur à Abidjan
Photo: Bamba Yacouba, Porte-parole de la CEI
Optimiste, Bamba Yacouba, vice-président de la Commission électorale indépendante assure que les législatives pourront se tenir à bonne date.

A cinq mois de la tenue des législatives, à quel niveau en êtes-vous des préparatifs?
De manière générale, il faut que je précise que la nécessité de tenir les législatives avant la fin de l’année, procède de la volonté du chef de l’Etat. Donc, en ce qui nous concerne à la Cei, nous nous employons à faire en sorte que ce délai puisse être respecté. Ceci dit, il y a un certain nombre de dispositions à prendre. En d’autres termes, la Cei a un certain nombre de besoins qu’il faut impérativement satisfaire. Il ne faut pas perdre de vue que l’institution a été pillée. Les dégâts que nous avons subis concernant le matériel roulant, les locaux, l’équipement mobilier, le matériel informatique, s’évaluent à 1,2 milliard F. Cfa. Pour vous donner une idée précise des pertes que nous avons subies, sachez que même les câbles du réseau informatique ont été vandalisés. Il y a donc ces questions à régler. En plus, pour tenir compte du nouvel environnement politique, certains groupements politiques ou ministères techniques ont procédé au remplacement de leurs représentants au sein de la commission centrale. Conformément aux dispositions réglementaires, nous attendons donc la prise du décret confirmant la qualité des nouveaux représentants qui doivent, en plus, prêter serment. Mais, compte tenu du fait que les membres qui sont restés en poste, travaillent déjà, des dispositions sont en train d’être prises pour que les choses aillent vite. Concernant le nouveau découpage et le chronogramme électoral dont on parle tant, nous avons déjà des projets. Dès que le bureau de la commission, dans son ensemble, va pouvoir se réunir, nous allons les adopter. Il y a également le cas des personnes à ré-enrôler. Il n’y a pas grand’chose à faire à ce niveau puisque l’Accord politique de Ouagadougou a déjà réglé la question. Ces personnes doivent être 20.000 environ.

Qu’en est-il alors des 55.000 personnes déjà laissées de côté après l’enrôlement ?
Ce contingent regroupe les personnes pour lesquelles il y avait un certain doute sur leur nationalité. L’inscription des 20.000 dont je fais allusion, avait fait l’objet d’un rejet technique lors de la validation de la liste électorale définitive. En gros, soit leur photographie faisait défaut, soit leur nom a été mal orthographié. Il avait été décidé de régler leur cas après la présidentielle, notamment en reprenant leur enrôlement.

A combien avez-vous chiffré l’organisation des législatives ?
Nous n’avons pas encore terminé l’évaluation chiffrée de cette organisation. Nous sommes toujours en pourparlers avec nos partenaires, notamment le Pnud. Mais, en gros, les besoins sont les mêmes que pour la présidentielle. Nous devons, entre autres, imprimer les documents électoraux.

En plus des 1,2 milliard dont vous avez besoin pour régler la question des pillages, combien vous faudrait-il approximativement pour régler toutes ces autres tâches ?
Je ne voudrais pas me hasarder à vous donner un chiffre qui va se révéler inexact plus tard. Les services financiers sont toujours à pied d’œuvre pour boucler le budget, en relations avec nos partenaires. Sachez, par exemple, que nous avons des équipes qui procèdent, en ce moment, à des évaluations sur le terrain. Fort heureusement, ces évaluations que nous avons réalisées à 75%, nous ont permis de savoir que l’essentiel du matériel électoral à l’intérieur du pays, a été sauvegardé. Les urnes, dans l’ensemble, ont été sauvegardées. Les dépenses à effectuer concerneront les isoloirs, les kits ainsi que les documents électoraux à imprimer et les agents temporaires à recruter. Sinon, s’agissant des activités électorales, je puis vous assurer que nous sommes déjà outillés pour bien les conduire.

En un mot, la Cei sera donc prête à organiser les élections législatives ?
Nous serons prêts si les moyens suivent. Comme je vous l’ai dit tantôt, nous n’avons pratiquement plus de véhicules. En outre, il faut réhabiliter les bâtiments abritant nos différents sièges, éponger les dettes liées à l’impression des documents électoraux de la présidentielle, dégager les moyens pour le ré-enrôlement des pétitionnaires, etc.

Ce sont les mêmes opérateurs qui seront chargés de cette tâche ou allez-vous lancer de nouveaux appels d’offre?
Oui, ce seront les mêmes opérateurs, c’est-à-dire la Sagem, l’Ins (Institut national de la statistique, ndlr), l’Oni (Office national d’identification, ndlr)… Mais, une fois de plus, je voudrais vous rassurer que les délais seront tenus.

N’y a-t-il toute de même pas de risque que les demandes de recomposition faites par l’ancien clan présidentiel vous fassent accuser du retard ?
Il n’y aura aucun blocage lié à cette question. Ce qu’il faut savoir, c’est que les textes prévoient bien les cas de remplacement des représentants des partis politiques ou des structures techniques. Dans le présent cas, il y a, par exemple, des ministères techniques qui ont décidé de procéder au changement de leurs représentants pour les affecter à d’autres tâches. Du fait du changement intervenu à la tête de l’Etat, certains représentants ne répondent plus de ces ministères techniques. Les changements qui concernent également les commissions locales sont donc normaux.

Que se passera-t-il si le Front populaire ivoirien décidait, par exemple, de retirer ses représentants ?
Pour l’heure, ce que je peux vous dire, c’est que tous les représentants de partis et des ministères techniques sont là, y compris ceux du Fpi.

D’où vient-il alors qu’il demande un réaménagement de la clé de répartition?
Il ne faut pas perdre de vue que la Cei qui est en place en ce moment, existe sur la base de l’Accord de Pretoria et elle est censée conduire un processus jusqu’à son terme, c’est-à-dire de la présidentielle jusqu’aux municipales en passant par les législatives. Et, ce qu’il faut préciser, c’est que, dans l’ensemble, tous les partis signataires de l’accord de base, c’est-à-dire l’Accord de Linas-Marcoussis, ont droit à deux représentants. Il ne faudrait surtout pas que les gens se disent que c’est une nouvelle Cei qui est en train de se mettre en place. Ce n’est pas exact. L’ancienne Cei n’a pas été dissoute. C’est un faux débat de demander une répartition des siège entre ‘’Lmp’’ (La majorité présidentielle, allusion faite au clan Gbagbo) et le Rhdp (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, ndlr) parce que ces deux entités n’ont jamais été des signataires des accords de sortie de crise. A la Cei, qui plus est, doit être totalement affranchie des partis politiques, il n’existe aucune coalition politique. Il n’y a ni Forces nouvelles, ni Rhdp, ni Lmp ou Cnrd (Congrès national des résistants pour la démocratie). Sur quelle base, le Fpi peut-il, tout seul, revendiquer plus de sièges que les autres partis politiques?
En tout état de cause, les Ivoiriens doivent retenir que la Cei est en place et elle continue de travailler pour l’organisation des élections législatives.


Entretien réalisé par Marc Dossa
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