Ce sera à la fois l’instant le plus solennel et la cerise sur le gâteau de la visite du président de la République au pays de l’Oncle Sam. Aujourd’hui, le numéro un ivoirien Alassane Ouattara qui séjourne aux USA depuis le mercredi 28 juillet dernier, rencontre son homologue américain Barack Obama. Les deux personnalités auront un tête-à-tête, suivi d’un entretien de groupe qui, lui aussi, sera suivi d’une conférence de presse. Hier, ADO a eu un déjeuner avec la Commission des relations extérieures du Senat américain, une table-ronde avec le "United States Institute for Peace" et une réunion avec Sheilla Herrling, et le "Millenium Challenge Corporation". Un dîner à la résidence de l'Ambassadeur de Côte d'Ivoire aux USA a couronné la journée d’hier. Une vraie journée marathon, comme d’ailleurs celle de l’avant-veille, jour de son arrivée. Ni la fatigue de plus de 11 heures de vol, ni les échanges avec ses compatriotes vivant en Amérique n’ont eu raison de la détermination du président de la République de repositionner son pays dans le concert des Nations, d’autant plus que c’est bien la toute première fois, après Houphouët (sous Kennedy) qu’un chef d’Etat ivoirien est reçu à la Maison blanche. En effet, après les formalités d’usage à sa descente d’avion à 21 h 30 à la célèbre base aérienne militaire Andrew Air force base, dans l’Etat du Maryland, où attendaient déjà des officiels du pays hôte de l’Ambassade de Côte d’Ivoire aux USA, avec à sa tête, l’Ambassadeur Daouda Diabaté. De l’aéroport, le cortège s’est dirigé vers l’hôtel Four saison à Washington DC, où depuis 17 h des Ivoiriens venus partout, ont pris d` assaut l` imposant hôtel de la Pennsylvania Avenue. C’est une foule immense, dans une salle rigidifiée, tétanisée qui accueilli l’illustre hôte de marque. Les Ivoiriens qui résident dans la capitale de la première puissance mondiale, n’ont pas voulu se faire conter ce qu’ils qualifient déjà de l’un des événements les plus mémorables depuis leur présence dans ce grand pays. L’émotion est à son comble, lorsqu’à 22 h, le président Ouattara fait son entrée dans la salle de conférence. Chacun voulant, ne serait-ce que toucher le nouveau président que les Ivoiriens ont élu de façon démocratique. Après le mot de bienvenue de l’Ambassadeur Daouda Diabaté, ADO s’est adressé à ses compatriotes. Impressionné par la mobilisation, le chef de l’Etat a tenu à remercier les Ivoiriens des USA pour l’accueil à lui réservé dans ce pays où le slogan, ‘’time is money’’ a tout son sens. Il les a exhortés à la réconciliation et au pardon, et n’a pas manqué de se prononcer également sur les violations des droits de l ‘homme en Côte d’Ivoire. Quoi, de plus normal. Les USA ayant fait du respect desdits droits, un principe sacro-saint. C’est d’ailleurs pourquoi, le président de la République ne s’est pas fait prier pour mettre les points sur les ‘’i’’. ADO a effectivement soutenu que tous les crimes seront punis sans exception. "Il n’y aura pas d’exception. Les Ivoiriens seront traités de façon égale, spécialement dans la partie Ouest du pays où beaucoup de gens ont été tués. Ceux qui ont commis des crimes feront face au juge. Pas d’exception, nous sommes très clairs là-dessus", a-t-il martelé. Quant à Laurent Gbagbo, "il sera traité avec la dignité et la considération" dues à son rang a promis ADO. La vie politique n’a pas non plus été omise par le premier magistrat du pays. Les élections législatives auront lieu avant la fin de l’année pour que le pays se dote d’une Assemblée nationale : "Je veux commencer 2012 avec toutes les institutions en place. Je veux un parlement qui fonctionne et soit critique du gouvernement", a fait savoir ADO qui rêve de faire de la Côte d’Ivoire, le creuset des Etats-Unis d’Afrique. Le président de la République et sa délégation regagnent Abidjan demain.
Yves-M. ABIET
Yves-M. ABIET