Dans l’opposition pendant longtemps, ils ont crapahuté. Ils ont souffert le martyre. Malgré la pluie, contre vents et marées, ils ont tenu, ils n’ont jamais abdiqué. Comme ils menaient le bon combat, Dieu leur a donné ce pourquoi ils se battaient avec tant d’énergie, de courage et de convictions. Ils ont remporté la victoire. Ouf, enfin! Les travailleurs de nuit peuvent goûter aux délices de l’aube libératrice. Ils respirent la liberté, la joie envahit toute leur âme. Heureux ils sont et, ils ont raison. Pourtant, on entend dire par certains que ceux dont la lutte a abouti enfin, ne doivent pas s’offrir de fêtes de réjouissance. Parce que, disent ces censeurs, il y a beaucoup à faire dans le pays. Cela veut dire qu’après avoir souffert pendant de très longues années, ces combattants ne doivent pas avoir droit au répit. Même au village où les temps sont encore plus durs, après les travaux harassants de la journée, le paysan s’offre le soir, quelques moments de réjouissance pour oublier la fatigue. Pourquoi veut-on donc que les lutteurs d’hier ne savourent pas leur victoire? Y a-t-il un mal à fêter un succès? Le bon peuple de Côte d’Ivoire suspecte ces censeurs de vouloir lui donner le complexe de la victoire. Après avoir vécu dans l’humiliation permanente, ils veulent que les populations libérées cachent leurs sentiments de satisfaction. Avoir honte d’avoir gagné ou adopter un comportement de vaincu après avoir remporté un scrutin, voilà ce à quoi ces censeurs veulent condamner les républicains. Le bon peuple de Côte d’Ivoire trouve cela incompréhensible. C’est vrai que les refondateurs ont passé le clair de leur temps à danser, à fréquenter des lieux de dépravation, ce qui a nui au pays, mais les cérémonies de retrouvailles organisées aujourd’hui ici et là, ressemblent-elles à ces orgies? Nullement! Alors, laissez le bon peuple de Côte d’Ivoire faire éclater sa très grande joie. Par sa détermination et son sens des responsabilités, il a réussi à chasser du pouvoir, l’opposant historique et son groupe, véritables détrousseurs publics. Le bon peuple de Côte d’Ivoire sait à quel moment danser et à quel moment se mettre au travail. Accordons-lui donc cet intermède musical. Il en a besoin pour son équilibre mental et pour sa santé. Le bon peuple de Côte d’Ivoire est plein d’humilité. Il est mature. Il sait qu’il ne doit rien entreprendre qui irait contre l’intérêt du pays ou qui gênerait l’action du président qu’il a porté au pouvoir. Ne le prenez donc pas pour un gros bébé, un irresponsable qui ne sait que chanter et danser. Le bon peuple de Côte d’Ivoire mérite respectl
Politique Publié le samedi 30 juillet 2011 | Le Patriote