Construit pour servir d'espace récréatif à la jeunesse d'Adjamé, l'espace Taudjo est méconnaissable aujourd'hui. Abandonné, il est fréquenté par des jeunes badauds qui en ont fait un fumoir.
Le visiteur, qui met le pied à l'espace Taudjo, à Adjamé 220 logements, est tout de suite gagné par la tristesse. Ce lieu qui faisait naguère la fierté de la commune (l'un de rares espaces récréatifs de la cité) est aujourd'hui presqu'un champ de ruines. Des dix maquis désignés chacun par le nom d'une commune d'Abidjan, seul Marcory et Port-Bouët sont encore ouverts. Les autres étant totalement ou partiellement fermés. Un maquis a même été transformé en habitation par une famille qui y habite sans gêne. L'espace, en lui-même, n'inspire pas du tout confiance. Seuls les maquis ouverts ont l'électricité. « La nuit tombée, c'est l'obscurité et l'insécurité ici. Vous constatez vous-même qu'il n'y a pas de portail, ni de gardien. L'espace est complètement libre d'accès à n'importe quel individu », nous confie un jeune rencontré sur les lieux. La broussaille gagne du terrain sur les constructions. Cette broussaille donnant sur l'autoroute, révèle un serveur, est devenue le fumoir des jeunes bandits du quartier. « Nous ne sommes pas du tout en sécurité ici. Il y a trop de vols. Souvent, ce sont mes bonbonnes de gaz ou les portables de mes employés qu'on vole. Je suis obligée d'entretenir le maquis jouxtant le mien, sinon les clients ne viendront pas, car ils trouveront que l'espace est trop sale », se plaint Dame Marie Ange, tenancière du maquis Port-Bouët. Devant un tel constat, l'on ne peut poser qu'une seule question. Pourquoi ce temple dédié à la jeunesse est aujourd'hui en ruine?
Problème de gestion
L'espace Taudjo a été inauguré en décembre 1999. Il a été construit par le conseil municipal d'Adjamé. L'idée était d'offrir aux jeunes du quartier, un espace récréatif à l'image de « l'allocodrome » de Yopougon ou Marcory. Les maquis ont été cédés aux femmes moyennant une caution d'un million de FCFA et un paiement mensuel de 25000 FCFA. Ainsi, depuis son inauguration le Taudjo était devenu le lieu de rencontres préféré de la jeunesse « Adjamoise ». Aux heures de restauration, l'endroit était bondé de monde. Le site a même accueilli plusieurs concours culinaires ainsi que des orchestres. En un mot, le rêve de ses initiateurs commençait à devenir réalité lorsqu'éclate la crise militaro-politique de septembre 2002. La plupart des propriétaires ne vont plus revenir. Elles ont trouvé plus judicieux de sous-louer leurs maquis. Toute chose que nous confirme une tenancière. « Je loue le maquis à 100 000 FCFA. La propriétaire voulait même augmenter à 150 000FCFA, j'ai refusé et nous sommes actuellement en procès à la justice, pour cela. En plus de la propriétaire, je paie 35 000FCFA chaque mois à la mairie », soutient Marie-Ange. Pour la tenancière, il ne fait aucun doute que cette politique de gestion y est pour quelque chose dans l'abandon de l'espace. « 100 000 FCFA par mois, c'est trop cher. Beaucoup de femmes qui avaient repris les maquis ont été contraintes de laisser tomber à cause du coût élevé de la location », affirme-t-elle, non sans décrier le problème de gardiennage. « Il serait bien que la mairie nous trouve des gardiens. Les jeunes qui surveillent les véhicules des clients ne sont pas du tout sérieux. Cela nous cause des préjudices car les clients ont peur pour leur sécurité », regrette Marie-Ange.
Approché, M. Sidibé Abdoulaye, responsable de la communication à la mairie d'Ajamé, avoue que l'espace Taudjo est aujourd'hui abandonné à lui-même. Il ne nie pas non plus les problèmes de sous -location. « Nous sommes informés du problème. Nous allons saisir le conseil municipal afin que des enquêtes soient menées. Si, après vérification, il s'avère que la sous-location est une réalité, le conseil prendra les mesures qu'il faut, car cet espace, le seul du genre à Adjamé, ne peut tomber en ruine par la faute d'un problème de gestion », rassure-t-il. Vivement donc que les décisions soient prises, car, dans son état actuel, l'espace Taudjo est plus source d'insécurité que de bien-être pour les riverains du quartier.
Dao Maïmouna
Le visiteur, qui met le pied à l'espace Taudjo, à Adjamé 220 logements, est tout de suite gagné par la tristesse. Ce lieu qui faisait naguère la fierté de la commune (l'un de rares espaces récréatifs de la cité) est aujourd'hui presqu'un champ de ruines. Des dix maquis désignés chacun par le nom d'une commune d'Abidjan, seul Marcory et Port-Bouët sont encore ouverts. Les autres étant totalement ou partiellement fermés. Un maquis a même été transformé en habitation par une famille qui y habite sans gêne. L'espace, en lui-même, n'inspire pas du tout confiance. Seuls les maquis ouverts ont l'électricité. « La nuit tombée, c'est l'obscurité et l'insécurité ici. Vous constatez vous-même qu'il n'y a pas de portail, ni de gardien. L'espace est complètement libre d'accès à n'importe quel individu », nous confie un jeune rencontré sur les lieux. La broussaille gagne du terrain sur les constructions. Cette broussaille donnant sur l'autoroute, révèle un serveur, est devenue le fumoir des jeunes bandits du quartier. « Nous ne sommes pas du tout en sécurité ici. Il y a trop de vols. Souvent, ce sont mes bonbonnes de gaz ou les portables de mes employés qu'on vole. Je suis obligée d'entretenir le maquis jouxtant le mien, sinon les clients ne viendront pas, car ils trouveront que l'espace est trop sale », se plaint Dame Marie Ange, tenancière du maquis Port-Bouët. Devant un tel constat, l'on ne peut poser qu'une seule question. Pourquoi ce temple dédié à la jeunesse est aujourd'hui en ruine?
Problème de gestion
L'espace Taudjo a été inauguré en décembre 1999. Il a été construit par le conseil municipal d'Adjamé. L'idée était d'offrir aux jeunes du quartier, un espace récréatif à l'image de « l'allocodrome » de Yopougon ou Marcory. Les maquis ont été cédés aux femmes moyennant une caution d'un million de FCFA et un paiement mensuel de 25000 FCFA. Ainsi, depuis son inauguration le Taudjo était devenu le lieu de rencontres préféré de la jeunesse « Adjamoise ». Aux heures de restauration, l'endroit était bondé de monde. Le site a même accueilli plusieurs concours culinaires ainsi que des orchestres. En un mot, le rêve de ses initiateurs commençait à devenir réalité lorsqu'éclate la crise militaro-politique de septembre 2002. La plupart des propriétaires ne vont plus revenir. Elles ont trouvé plus judicieux de sous-louer leurs maquis. Toute chose que nous confirme une tenancière. « Je loue le maquis à 100 000 FCFA. La propriétaire voulait même augmenter à 150 000FCFA, j'ai refusé et nous sommes actuellement en procès à la justice, pour cela. En plus de la propriétaire, je paie 35 000FCFA chaque mois à la mairie », soutient Marie-Ange. Pour la tenancière, il ne fait aucun doute que cette politique de gestion y est pour quelque chose dans l'abandon de l'espace. « 100 000 FCFA par mois, c'est trop cher. Beaucoup de femmes qui avaient repris les maquis ont été contraintes de laisser tomber à cause du coût élevé de la location », affirme-t-elle, non sans décrier le problème de gardiennage. « Il serait bien que la mairie nous trouve des gardiens. Les jeunes qui surveillent les véhicules des clients ne sont pas du tout sérieux. Cela nous cause des préjudices car les clients ont peur pour leur sécurité », regrette Marie-Ange.
Approché, M. Sidibé Abdoulaye, responsable de la communication à la mairie d'Ajamé, avoue que l'espace Taudjo est aujourd'hui abandonné à lui-même. Il ne nie pas non plus les problèmes de sous -location. « Nous sommes informés du problème. Nous allons saisir le conseil municipal afin que des enquêtes soient menées. Si, après vérification, il s'avère que la sous-location est une réalité, le conseil prendra les mesures qu'il faut, car cet espace, le seul du genre à Adjamé, ne peut tomber en ruine par la faute d'un problème de gestion », rassure-t-il. Vivement donc que les décisions soient prises, car, dans son état actuel, l'espace Taudjo est plus source d'insécurité que de bien-être pour les riverains du quartier.
Dao Maïmouna