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Société Publié le samedi 30 juillet 2011 | Le Patriote

Pêche anarchique, épuisement du stock primaire / Des experts préviennent : “La Côte d’Ivoire risque de manquer de poissons”

Un vrai paradoxe. Malgré ses 400 000 ha de retenue d’eau (fleuves et rivières non compris), la Côte d’Ivoire n’est pas autosuffisante en poissons. Pis, elle n’en produit qu’entre 70 et 80 000 tonnes par an, alors que les besoins des Ivoiriens sont, pour la même période, de l’ordre de 300 000 tonnes. Conséquence, le pays exporte chaque année environ 200 000 tonnes de poissons. Ce qui occasionne des dépenses qui oscillent entre 15 et 25 milliards de FCFA. « A cette allure, si des dispositions ne sont pas prises, nous risquons de manquer de poissons », avertit M. Touré Souleymane, Ingénieure halieute et Directeur général du Cabinet IFOR, qui a justement analysé, à travers une étude approfondie, la situation globale des ressources aquatiques vivantes en Côte d’Ivoire. Pour lui, si la Côte d’Ivoire est largement déficitaire en tonnage de produits de la pêche, singulièrement le poisson, cela est dû à l’anarchie qui règne dans ce domaine. « Les étangs d’eau sont mal exploitées, les techniques et les engins utilisés pour la pêche ne sont pas appropriés. Dans certains endroits, les gens vont jusqu’à pêcher le stock primaire, cette masse de poissons qui permet la reproduction », dénonce t-il. Le pire, à ses yeux, est à craindre. Car, fait remarquer ce spécialiste d’aquaculture et de pêche continentale, « on pourrait aboutir, si on ne met pas de l’ordre, à la disparition pure et simple de certaines espèces de poissons ». Déjà, en 1998, alors qu’il était encore à la Direction de la pêche, M. Touré avait attiré l’attention des autorités de l’époque sur la nécessité de réglementer ce secteur. Et le cabinet IFOR, dont le PCA est M. Sangaré Siriki, est prêt à apporter son expertise à l’Etat, pour éviter la catastrophe. « Il faut absolument réorganiser le secteur de la pêche qui doit être une priorité pour les autorités », suggère Yapi Yapi, capitaine de la marine marchande, option pêche, aquaculture et formation en ressources halieutiques, par ailleurs chef du département technique cabinet IFOR. Avant de poursuivre : « il génère à peu près 2% du PIB national. Il représente plus de 60 000 emplois directs et fait vivre plus de 400 000 personnes. Le poisson est la meilleure alimentation en protéines. Il possède 65% de protéines contre 48% pour la viande». Cette réorganisation passe, à en croire les deux experts, par la mise en œuvre de techniques adéquates de pêche. Une activité qui repose sur deux spécialités, à savoir la pêche continentale (sur les retenues d’eau, les fleuves et les rivières) et la pêche maritime, qui est assez limitée, compte tenu de l’étroitesse de l’espace qui permet de pêcher le poisson. « Il suffit de mettre en place des techniques modernes », insiste M. Touré. Il s’agit entre autres la pêche au filet maille qui consiste à tendre un filet pour la maille, la scène tournante, qui recommande un filet de grande taille, l’épervier…
Ce n’est pas tout. Le cabinet IFOR préconise également la professionnalisation des pêcheurs, leur sensibilisation pour éviter la surexploitation de certaines espèces de poissons ou encore la mise en place d’un système de crédit à l’équipement du pêcheur adapté au métier de la pêche et de l’aquaculture. Sans oublier bien d’autres idées pour redynamiser ce secteur. « Avec un accroissement de la population d’environ 3% par an, les besoins en poissons vont croître avec le temps », avertit le DG du cabinet IFOR. Il est donc urgent d’agir… Y. Sangaré
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