Le chef de l`Etat s`est entretenu hier avec l`ensemble de diplomates africains accrédités au Nigeria à l`hôtel Hilton d`Abuja. Il a eu à leur égard, l`adresse ci-dessous que nous vous proposons, après la brève introduction faite par SEM Amidou Diarra, ambassadeur de Côte
d`Ivoire près la République fédérale du Nigeria et l`ambassadeur Daniel Niaméogo qui lui a souhaité la bienvenue au président de la République au nom de ses pairs.
"Mesdames et messieurs les ambassadeurs, chers frères, chères sœurs, mesdames et messieurs. Je suis très heureux de cette rencontre. Je voudrais, en tout premier lieu, vous remercier de l`accueil que vous venez de me réserver moi et ma délégation. Et vous dire que je vous en suis très reconnaissant. Evidemment, le président Jonathan et moi étions convenus de cette visite à l`occasion de notre rencontre à Malabo. Cela est devenu réalité aujourd`hui malgré les contraintes de calendrier de part et d`autre. C`est parce que nous avons la volonté d`entamer une coopération encore plus étroite que par le passé. C`est également l`occasion pour moi de vous remercier de la solidarité qui m`a été démontrée d`abord au niveau de la Cedeao, mais également au niveau de notre continent. La crise post- électorale en Côte d`Ivoire a été très difficile et nous avons vécu des moments de grande souffrance des populations avec plus de trois mille morts, un million de déplacés et de refugiés, beaucoup de personnes mutilées et violentées. Evidemment, pendant cette période, j`ai eu contact avec de nombreux chefs d`Etat qui m`ont toujours apporté leur compassion, leur soutien. Et nous avons pu sortir de cette crise grâce aux sacrifices consentis. Maintenant, la Côte d`Ivoire est dans une période de réconciliation, de reconstruction. Je voudrais vous assurer que nous faisons tout pour que cela se traduise très rapidement en des choses concrètes. C`est pour cela que nous avons mis en place une commission de
réconciliation qui, bien entendu, a commencé son travail. Que nous avons également mis en œuvre toutes les procédures nécessaires quant à la sécurisation du pays, notamment de la ville d`Abidjan, la restructuration de l`armée, la restructuration du système judiciaire pour
permettre une reconstruction avancée qui permettrait aux Ivoiriens de sortir des difficultés du quotidien qui ont été vécues par les uns et les autres au cours des dernières années. J`en profite aussi pour vous dire que nous sommes arrivés hier à Abidjan de Washington où nous
avons rencontré le président Obama, trois de mes homologues et moi-même, le président du Bénin, Yayi Boni, le président du Niger, Mahamadou Issouffou et le président de la Guinée, Alpha Condé. C`était une occasion importante de lui expliquer que la démocratie
devrait conduire à plus de bonheur et plus de prospérité pour nos pays, et que l`implication des Etats-Unis pour la faire rayonner sur le continent africain est une bonne chose. Mais en même temps, nous avons besoin de soutien financier et sécuritaire pour que cette démocratie puisse véritablement avancer. Je crois que nous avons été bien compris. En venant au Nigeria, bien entendu, je ne peux pas parler du Nigeria sans parler de la Cedeao, notre organisation commune, qui a véritablement bien fonctionné, notamment à l`occasion de la crise ivoirienne. Je pense que nous avons démontré la solidarité du groupe. Cette solidarité a été testée au niveau du continent. Je me réjouis que la plus part des pays du continent ait fait confiance à la Cedeao et à la Côte d`Ivoire. Ce que je peux vous assurer, c`est que l`Etat de droit et le droit seront respectés en Côte d`Ivoire. Et qu`en tant qu`Africain, nous traitons avec toute la considération et toute la dignité nos anciens dirigeants. Je sais que certains d`entre vous ont eu des échos qui n`ont rien à voir avec la réalité. Je l`ai dit avant-hier à Washington, mon prédécesseur est logé dans la même villa présidentielle qu`il occupait il y a deux, trois ans quand il allait en visite officielle dans le Nord. Son épouse est logée dans une villa appartenant à un président d`Institution et, bien sûr, ils sont pris en charge en totalité par les autorités de ces régions sur notre demande. Et surtout, ils ont avec eux leurs médecins personnels. C`est vous dire que nous leur offrons toutes les conditions matérielles pour que le traitement dont ils doivent bénéficier le soit. Néanmoins, la Côte d`Ivoire veut être un Etat de droit. Il y a des procédures en cours qui prennent le temps que ça prend. Mais ceci ne remet nullement en cause le fait du traitement humanitaire et même de dignité que nous considérons normal de leur administrer. Au-delà de cela, je voudrais vous dire que la reprise en Côte d`Ivoire se fera plus rapidement que prévu. Nous avons eu de bons entretiens avec les autorités américaines, avec les Nations-Unies, mais également avec le Fonds monétaire et la Banque mondiale. Après un soutien important de la Banque africaine de développement, notre institution commune, nous avons reçu également des assurances de renforcement et de soutien de la Banque mondiale. Plus de trois cent millions de dollars de décaissement sont prévus cette année dans les six mois qui viennent. Nous aurons également une accélération de la procédure d`allègement de la dette en ce qui concerne le Fonds monétaire international. Tout cela pour dire que la Côte d`Ivoire va avancer à grands pas. Nous avons toujours été un pays de diversité, un pays ouvert sur l`ensemble du continent. Je disais tout à l`heure au ministre des Affaires étrangères du Nigéria que nous avons, je crois un peu plus de trois cent mille Nigerians qui vivent en Côte d`Ivoire.
Certains avancent même le chiffre de cinq cent mille. Pour les autres nationalités, nous savons que ce sont des chiffres qui atteignent le million de personnes. C`est dire que nous savons quelle est notre responsabilité par rapport aux populations africaines qui vivent dans notre pays. Tout ce qui a été vécu par le passé au plan des mauvais traitements, de l`inégalité des traitements, ces questions seront derrière nous de manière définitive. Nous pouvons vous donner l`assurance que vos populations, nos frères et sœurs qui vivent en Côte d`Ivoire, bénéficieront de l`hospitalité qu`ils ont connue de la Côte d`Ivoire d`Houphouët-Boigny. Pour terminer, sur le plan international, je voudrais aussi vous dire qu`il y a des avancées démocratiques très fortes en Afrique de l`ouest. Cela a été confirmé par le président Obama vendredi. Nous avons tous également suivi le printemps arabe à la télévision. Nous savons que des tractations sont en cours pour le dénouement de la crise libyenne. C`est dire que la démocratie est un processus irréversible. Personnellement, nous sommes persuadé que le développement a besoin de démocratie et de sécurité. C`est donc le lieu de vous remercier et vous demander de transmettre nos gratitudes aux chefs d`Etat de vos pays respectifs pour le soutien qu`ils nous apportent. Je m`adresse plus particulièrement aujourd`hui au Liberia et au Ghana. J`ai eu un entretien il y a une semaine avec Atta-Mills qui a conduit au retour d`un certain nombre de militaires ivoiriens résidant au Ghana. Egalement, j`ai eu des entretiens fréquents avec Madame la présidente Ellen Sirleaf Johnson pour les dispositions à prendre concernant les refugiés qui sont nombreux, 150 000 Ivoiriens au Liberia, et les facilités qui leur sont accordées. Bien entendu, je dois indiquer la gratitude particulière pour le Burkina-Faso qui a joué le rôle de Facilitateur du processus qui nous a permis d`avancer vers des élections démocratiques. Je pourrais continuer la liste, mon ainé le président sénégalais qui n`a pas ménagé ses efforts pour nous accompagner, nous appuyer pendant toute cette période. Je voudrais surtout mentionner le fait que le président Jonathan, que j`ai connu tardivement, est devenu un ami. On dit qu`on ne choisit pas ses frères mais on choisit ses amis. Il est devenu un ami par sa disponibilité, de par sa compréhension des problèmes de la Côte d`Ivoire, et par son engagement à jouer son rôle de leadership au niveau de la Cedeao. Et je me rejouis particulièrement d`avoir cette opportunité de faire cette visite de travail et d`amitié au Nigeria. A vous Mmes et MM les ambassadeurs, merci pour votre contribution personnelle et la contribution de vos pays. Nous sommes persuadé que cette visite fera une avancée importante des relations fraternelles, d`amitié entre le Nigeria et la Côte d`Ivoire, mais également au renforcement des liens entre les pays de la Cedeao et une contribution importante à l`évolution du continent. Je vous remercie très sincèrement ".
Propos recueillis par Paul Koffi
envoyé spécial
d`Ivoire près la République fédérale du Nigeria et l`ambassadeur Daniel Niaméogo qui lui a souhaité la bienvenue au président de la République au nom de ses pairs.
"Mesdames et messieurs les ambassadeurs, chers frères, chères sœurs, mesdames et messieurs. Je suis très heureux de cette rencontre. Je voudrais, en tout premier lieu, vous remercier de l`accueil que vous venez de me réserver moi et ma délégation. Et vous dire que je vous en suis très reconnaissant. Evidemment, le président Jonathan et moi étions convenus de cette visite à l`occasion de notre rencontre à Malabo. Cela est devenu réalité aujourd`hui malgré les contraintes de calendrier de part et d`autre. C`est parce que nous avons la volonté d`entamer une coopération encore plus étroite que par le passé. C`est également l`occasion pour moi de vous remercier de la solidarité qui m`a été démontrée d`abord au niveau de la Cedeao, mais également au niveau de notre continent. La crise post- électorale en Côte d`Ivoire a été très difficile et nous avons vécu des moments de grande souffrance des populations avec plus de trois mille morts, un million de déplacés et de refugiés, beaucoup de personnes mutilées et violentées. Evidemment, pendant cette période, j`ai eu contact avec de nombreux chefs d`Etat qui m`ont toujours apporté leur compassion, leur soutien. Et nous avons pu sortir de cette crise grâce aux sacrifices consentis. Maintenant, la Côte d`Ivoire est dans une période de réconciliation, de reconstruction. Je voudrais vous assurer que nous faisons tout pour que cela se traduise très rapidement en des choses concrètes. C`est pour cela que nous avons mis en place une commission de
réconciliation qui, bien entendu, a commencé son travail. Que nous avons également mis en œuvre toutes les procédures nécessaires quant à la sécurisation du pays, notamment de la ville d`Abidjan, la restructuration de l`armée, la restructuration du système judiciaire pour
permettre une reconstruction avancée qui permettrait aux Ivoiriens de sortir des difficultés du quotidien qui ont été vécues par les uns et les autres au cours des dernières années. J`en profite aussi pour vous dire que nous sommes arrivés hier à Abidjan de Washington où nous
avons rencontré le président Obama, trois de mes homologues et moi-même, le président du Bénin, Yayi Boni, le président du Niger, Mahamadou Issouffou et le président de la Guinée, Alpha Condé. C`était une occasion importante de lui expliquer que la démocratie
devrait conduire à plus de bonheur et plus de prospérité pour nos pays, et que l`implication des Etats-Unis pour la faire rayonner sur le continent africain est une bonne chose. Mais en même temps, nous avons besoin de soutien financier et sécuritaire pour que cette démocratie puisse véritablement avancer. Je crois que nous avons été bien compris. En venant au Nigeria, bien entendu, je ne peux pas parler du Nigeria sans parler de la Cedeao, notre organisation commune, qui a véritablement bien fonctionné, notamment à l`occasion de la crise ivoirienne. Je pense que nous avons démontré la solidarité du groupe. Cette solidarité a été testée au niveau du continent. Je me réjouis que la plus part des pays du continent ait fait confiance à la Cedeao et à la Côte d`Ivoire. Ce que je peux vous assurer, c`est que l`Etat de droit et le droit seront respectés en Côte d`Ivoire. Et qu`en tant qu`Africain, nous traitons avec toute la considération et toute la dignité nos anciens dirigeants. Je sais que certains d`entre vous ont eu des échos qui n`ont rien à voir avec la réalité. Je l`ai dit avant-hier à Washington, mon prédécesseur est logé dans la même villa présidentielle qu`il occupait il y a deux, trois ans quand il allait en visite officielle dans le Nord. Son épouse est logée dans une villa appartenant à un président d`Institution et, bien sûr, ils sont pris en charge en totalité par les autorités de ces régions sur notre demande. Et surtout, ils ont avec eux leurs médecins personnels. C`est vous dire que nous leur offrons toutes les conditions matérielles pour que le traitement dont ils doivent bénéficier le soit. Néanmoins, la Côte d`Ivoire veut être un Etat de droit. Il y a des procédures en cours qui prennent le temps que ça prend. Mais ceci ne remet nullement en cause le fait du traitement humanitaire et même de dignité que nous considérons normal de leur administrer. Au-delà de cela, je voudrais vous dire que la reprise en Côte d`Ivoire se fera plus rapidement que prévu. Nous avons eu de bons entretiens avec les autorités américaines, avec les Nations-Unies, mais également avec le Fonds monétaire et la Banque mondiale. Après un soutien important de la Banque africaine de développement, notre institution commune, nous avons reçu également des assurances de renforcement et de soutien de la Banque mondiale. Plus de trois cent millions de dollars de décaissement sont prévus cette année dans les six mois qui viennent. Nous aurons également une accélération de la procédure d`allègement de la dette en ce qui concerne le Fonds monétaire international. Tout cela pour dire que la Côte d`Ivoire va avancer à grands pas. Nous avons toujours été un pays de diversité, un pays ouvert sur l`ensemble du continent. Je disais tout à l`heure au ministre des Affaires étrangères du Nigéria que nous avons, je crois un peu plus de trois cent mille Nigerians qui vivent en Côte d`Ivoire.
Certains avancent même le chiffre de cinq cent mille. Pour les autres nationalités, nous savons que ce sont des chiffres qui atteignent le million de personnes. C`est dire que nous savons quelle est notre responsabilité par rapport aux populations africaines qui vivent dans notre pays. Tout ce qui a été vécu par le passé au plan des mauvais traitements, de l`inégalité des traitements, ces questions seront derrière nous de manière définitive. Nous pouvons vous donner l`assurance que vos populations, nos frères et sœurs qui vivent en Côte d`Ivoire, bénéficieront de l`hospitalité qu`ils ont connue de la Côte d`Ivoire d`Houphouët-Boigny. Pour terminer, sur le plan international, je voudrais aussi vous dire qu`il y a des avancées démocratiques très fortes en Afrique de l`ouest. Cela a été confirmé par le président Obama vendredi. Nous avons tous également suivi le printemps arabe à la télévision. Nous savons que des tractations sont en cours pour le dénouement de la crise libyenne. C`est dire que la démocratie est un processus irréversible. Personnellement, nous sommes persuadé que le développement a besoin de démocratie et de sécurité. C`est donc le lieu de vous remercier et vous demander de transmettre nos gratitudes aux chefs d`Etat de vos pays respectifs pour le soutien qu`ils nous apportent. Je m`adresse plus particulièrement aujourd`hui au Liberia et au Ghana. J`ai eu un entretien il y a une semaine avec Atta-Mills qui a conduit au retour d`un certain nombre de militaires ivoiriens résidant au Ghana. Egalement, j`ai eu des entretiens fréquents avec Madame la présidente Ellen Sirleaf Johnson pour les dispositions à prendre concernant les refugiés qui sont nombreux, 150 000 Ivoiriens au Liberia, et les facilités qui leur sont accordées. Bien entendu, je dois indiquer la gratitude particulière pour le Burkina-Faso qui a joué le rôle de Facilitateur du processus qui nous a permis d`avancer vers des élections démocratiques. Je pourrais continuer la liste, mon ainé le président sénégalais qui n`a pas ménagé ses efforts pour nous accompagner, nous appuyer pendant toute cette période. Je voudrais surtout mentionner le fait que le président Jonathan, que j`ai connu tardivement, est devenu un ami. On dit qu`on ne choisit pas ses frères mais on choisit ses amis. Il est devenu un ami par sa disponibilité, de par sa compréhension des problèmes de la Côte d`Ivoire, et par son engagement à jouer son rôle de leadership au niveau de la Cedeao. Et je me rejouis particulièrement d`avoir cette opportunité de faire cette visite de travail et d`amitié au Nigeria. A vous Mmes et MM les ambassadeurs, merci pour votre contribution personnelle et la contribution de vos pays. Nous sommes persuadé que cette visite fera une avancée importante des relations fraternelles, d`amitié entre le Nigeria et la Côte d`Ivoire, mais également au renforcement des liens entre les pays de la Cedeao et une contribution importante à l`évolution du continent. Je vous remercie très sincèrement ".
Propos recueillis par Paul Koffi
envoyé spécial