Les Ivoiriens ont royalement ignoré la prophétie de Koné Malachie annonçant le renversement du régime d’Abidjan ce. Hier, la vie a suivit son cours normal. Les populations ont vaqué à leurs occupations.
Plateau, centre des affaires de la capitale économique, il est 10h48 mn. La cité administrative grouille de monde. On observe des va-et-vient des usagers à un rythme continu. L’ambiance est la même qu’à l’accoutumée. Sur les visages, on ne lit aucune trace de frayeur. N’empêche! Nous hasardons des interrogations pour savoir l’état d’esprit des passants par rapport au changement brutal de régime prédit par le prophète Koné Malachie. Annoncé et le retour aux affaires de l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. Pour toute réponse, certains se laissent aller à un éclat de rire. D’autres, le rire aux commissures des lèvres, assènent aussi sec que la prophétie du pasteur de Laurent et Simone Gbagbo est une vue de l’esprit. «Nous n’avons pas le temps à perdre pour lire et écouter des bêtises. Ceux qui prennent la peine d’écouter ce diseur de bonne aventure ont du temps à gaspiller et ont envie de se faire peur. Nous voulons travailler et faire avancer le pays. Les gens doivent arrêter de parler de ce beau parleur », fait observer un statisticien visiblement pressé d’aller honorer un rendez-vous. Au pied de la tour D, tout est normal et le hall menant aux ascenseurs grouille de monde. Deux rangs se sont formés pour permettre une fluidité dans le transport des personnes qui désirent emprunter les ascenseurs. Sur place, un constat se dégage. Personne ne veut entendre parler de la prophétie. D’aucuns, sous le sceau de l’anonymat, estiment que ce sont des «racontars» qui n’engagent que leur auteur. Mieux, les discussions, en attendant les ascenseurs tournent autour d’autres sujets. Mais, au bas de la tour A, M. Soko Hilaire, un démarcheur, qui passe le clair de sa journée à courir dans les bureaux pour faciliter l’établissement de documents administratifs, est catégorique. «Nous avons assez souffert de cette crise. Il faut qu’on nous laisse en paix», soutient-il entre deux enjambées. «A la seconde où j’ai lu dans les journaux que le président ne faisait aucun cas des dires de Malachie, j’ai cessé de m’inquiéter. Et on a vu à la télévision que les militaires qui sont au Ghana sont rentrés. Ce Malachie a d’ailleurs fait de nombreuses prédictions qui ne se sont jamais réalisées. Il faut qu’on arrête de se faire peur. On est fatigués de tous ces bla-bla-bla. Si c’est Dieu qui veut installer Gbagbo, pourquoi a-t-il permis qu’il s’en aille pour qu’Alassane prenne sa place. Il faut que l’Ivoirien se prenne au sérieux et pense au développement de son pays au lieu d’écouter des personnes qui ne sont pas intelligentes », s’est indigné Mme Karaboué née Bakayoko Fatim. Un avis partagé par K. S, directeur de projet au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Selon lui, il serait convenable que Koné Malachie soit mis aux arrêts afin qu’il arrête de distiller son «poison» dans les esprits des Ivoiriens. «Ce monsieur fait de l’incitation à la révolte. Il faut qu’il soit mis aux arrêts afin qu’il arrête de dire des conneries», martèle-t-il avec nervosité. Et, de ponctuer ses propos: «On ne craint rien. On vient au travail et le pays fonctionne normalement. Houphouët a d’ailleurs prophétisé que le jour où Alassane et Bédié s’entendront et formeront une alliance, tout ira bien en Côte d’Ivoire et ce jour est arrivé». Les travailleurs ont fait fi des prédictions apocalyptiques de Koné Malachie. Ils se sont rendus à leurs lieux de travail. «Pour faire taire ces prophètes qui intoxiquent les Ivoiriens, il faut les ignorer, faire comme s’ils n’existaient pas. C’est la technique qui marche le mieux, ils verront ainsi qu’ils n’intéressent personne. Qu’on nous laisse avancer», assène exaspéré M. Zamblé Boué, un employé de la Ccia.
Napargalè Marie
Plateau, centre des affaires de la capitale économique, il est 10h48 mn. La cité administrative grouille de monde. On observe des va-et-vient des usagers à un rythme continu. L’ambiance est la même qu’à l’accoutumée. Sur les visages, on ne lit aucune trace de frayeur. N’empêche! Nous hasardons des interrogations pour savoir l’état d’esprit des passants par rapport au changement brutal de régime prédit par le prophète Koné Malachie. Annoncé et le retour aux affaires de l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. Pour toute réponse, certains se laissent aller à un éclat de rire. D’autres, le rire aux commissures des lèvres, assènent aussi sec que la prophétie du pasteur de Laurent et Simone Gbagbo est une vue de l’esprit. «Nous n’avons pas le temps à perdre pour lire et écouter des bêtises. Ceux qui prennent la peine d’écouter ce diseur de bonne aventure ont du temps à gaspiller et ont envie de se faire peur. Nous voulons travailler et faire avancer le pays. Les gens doivent arrêter de parler de ce beau parleur », fait observer un statisticien visiblement pressé d’aller honorer un rendez-vous. Au pied de la tour D, tout est normal et le hall menant aux ascenseurs grouille de monde. Deux rangs se sont formés pour permettre une fluidité dans le transport des personnes qui désirent emprunter les ascenseurs. Sur place, un constat se dégage. Personne ne veut entendre parler de la prophétie. D’aucuns, sous le sceau de l’anonymat, estiment que ce sont des «racontars» qui n’engagent que leur auteur. Mieux, les discussions, en attendant les ascenseurs tournent autour d’autres sujets. Mais, au bas de la tour A, M. Soko Hilaire, un démarcheur, qui passe le clair de sa journée à courir dans les bureaux pour faciliter l’établissement de documents administratifs, est catégorique. «Nous avons assez souffert de cette crise. Il faut qu’on nous laisse en paix», soutient-il entre deux enjambées. «A la seconde où j’ai lu dans les journaux que le président ne faisait aucun cas des dires de Malachie, j’ai cessé de m’inquiéter. Et on a vu à la télévision que les militaires qui sont au Ghana sont rentrés. Ce Malachie a d’ailleurs fait de nombreuses prédictions qui ne se sont jamais réalisées. Il faut qu’on arrête de se faire peur. On est fatigués de tous ces bla-bla-bla. Si c’est Dieu qui veut installer Gbagbo, pourquoi a-t-il permis qu’il s’en aille pour qu’Alassane prenne sa place. Il faut que l’Ivoirien se prenne au sérieux et pense au développement de son pays au lieu d’écouter des personnes qui ne sont pas intelligentes », s’est indigné Mme Karaboué née Bakayoko Fatim. Un avis partagé par K. S, directeur de projet au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Selon lui, il serait convenable que Koné Malachie soit mis aux arrêts afin qu’il arrête de distiller son «poison» dans les esprits des Ivoiriens. «Ce monsieur fait de l’incitation à la révolte. Il faut qu’il soit mis aux arrêts afin qu’il arrête de dire des conneries», martèle-t-il avec nervosité. Et, de ponctuer ses propos: «On ne craint rien. On vient au travail et le pays fonctionne normalement. Houphouët a d’ailleurs prophétisé que le jour où Alassane et Bédié s’entendront et formeront une alliance, tout ira bien en Côte d’Ivoire et ce jour est arrivé». Les travailleurs ont fait fi des prédictions apocalyptiques de Koné Malachie. Ils se sont rendus à leurs lieux de travail. «Pour faire taire ces prophètes qui intoxiquent les Ivoiriens, il faut les ignorer, faire comme s’ils n’existaient pas. C’est la technique qui marche le mieux, ils verront ainsi qu’ils n’intéressent personne. Qu’on nous laisse avancer», assène exaspéré M. Zamblé Boué, un employé de la Ccia.
Napargalè Marie