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Société Publié le mercredi 10 août 2011 | L’intelligent d’Abidjan

La corne de l’Afrique, Idriss Déby et l’affaire Tapie-Lagarde

Une trentaine d’années après la grande famine qui avait frappé l’Ethiopie, l’Afrique de l’est est de nouveau victime de ce fléau. La sécheresse et la mauvaise gouvernance en sont les causes.

Non! La Corne de l’Afrique n’est pas maudite
Bien sûr, les images de la terrible famine qui avait frappé l’Ethiopie, en 1984, reviennent à la surface. Comment pouvait-il en être autrement? Un peu moins de 30 ans après le tristement célèbre « we’re the world », orchestré et mis en scène de manière spectaculaire par les grands noms de la production artistique américaine, nombreux sont les esprits simplistes qui pensent que cette partie de notre continent est décidément maudite. La même Ethiopie, la Somalie, le Djibouti, l’Ouganda et le Kenya, subissent des sécheresses récurrentes qui privent les populations, les animaux et les plantes de l’eau. Ce précieux liquide, dont on dit, si souvent et à juste titre, qu’il est la vie. Conséquence de cette situation grave, mais pourtant prévisible, quelques 13 millions de personnes sont affectées et plusieurs centaines d’autres, notamment des enfants, meurent chaque jour. La FAO, l’organe des Nations-Unies pour l’agriculture, estime qu’il faudrait urgemment 1,2 million d’euros pour éviter le pire. Comme si le pire n’avait pas déjà commencé avec tous ces morts enregistrés jour après jour, du fait de cette situation.
Bien sûr, les solidarités plus ou moins naturelles s’organisent. Et même, si Issa Hayatou, le président de la Confédération africaine de football, la CAF, veut que des matches amicaux pour récolter des fonds destinés à cette noble cause, il n’en demeure pas moins qu’on est en droit, de s’interroger sur les causes réelles de cette dramatique famine. Toutes les études, y comprises des institutions mondialement reconnues, tablent sur une croissance économique moyenne de 3% en 2011, dans la Corne de l’Afrique. Mieux, ces mêmes études citent l’Ethiopie comme l’un des pays d’Afrique qui aura la croissance économique à deux chiffres, avec 10%. Du coup, l’argumentaire qui consisterait à dire que 3% de croissance économique n’empêche pas un pays de connaître la famine ou d’être exposée à celle-ci, ne tient plus debout dans le cas du pays d’Haïlé Sélassié. Le pays du Négus aurait normalement pu en être épargné, si les autorités d’Addis-Abeba avaient tiré toutes les leçons de la famine de 1984. Ce qui les aurait amené à anticiper, pré-voir, planifier mieux les choses afin de ne pas les subir. Une question de gouvernance quoi…
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