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Politique Publié le jeudi 11 août 2011 | Le Mandat

Rumeur de déstabilisation en pays Akyé /Mme Akoun Camille (Présidente Ufpdci-France et fille de la Région) sort de sa réserve : “Démystifions le cas Akyé”

Le peuple Akyé s’est donné une image de révolutionnaire depuis de longues années, du moins, c’est ce que bon nombre d’Ivoiriens retiennent de Lui. Appartenir à un groupe, à une religion, adhérer aux idéaux d’un parti, c’est un choix dont le fondement est la liberté. Chacun a le droit d’avoir son opinion et d’agir dans les limites de ce qui est permis. Alors, diaboliser toute une communauté ethnique pour l’option politique d’un groupe est dangereux pour la cohésion nationale. C’est pourquoi, je voudrais, en ma qualité de fille de la Région Akyé, d’une part et femme politique engagée pour la nouvelle République d’autre part, lancer un cri de cœur en demandant à la nation tout entière de démystifier ce que j’appellerais le cas Akyé. Le président Félix Houphouët-Boigny a été le premier grand homme politique à avoir été confronté au problème Akyé. Mais, en homme de grande expérience, de paix et d’amour, il a su transcender les difficultés par le rassemblement de tous les fils et filles de la Côte d’Ivoire. Après lui, le président Henri Konan Bédié en a fait autant. Je suis persuadée que le président Alassane Ouattara en fera de même. C’est dire que le cas des Akyé n’est pas aussi désespéré que l’on tente de le faire croire. Je me souviens qu’il a existé le problème des Guébiés et bien d’autres situations que les dirigeants d’alors ont su régler. Je ne comprends pas pourquoi on charge les Akyé de tous les péchés d’Israël. Aujourd’hui, on a la nette impression que l’Akyé est devenu persona non grata. Je le dis et je l’assume. Non, tout le monde ne peut pas être mis dans le même panier à crabes. Nous sommes un groupe de cadres du Rhdp venant de la région qui, malgré tout, nous battons contre vents et marées pour améliorer l’image de nos parents. Ce combat que nous menons depuis longtemps finira par porter ses fruits, quel que soit le temps que cela mettra. Depuis le début, du multipartisme à maintenant en passant par l’ère Bédié, les militants RHDP du pays Akyé ont toujours été à l’avant-garde du combat. Je ne dis pas que nous méritons d’être forcément récompensés, mais je pense que nous devons être reconnus comme faisant partie de ceux qui ont mené la lutte jusqu’à la libération de notre pays, le 28 novembre 2010 par une écrasante victoire. Le combat des uns ne peut pas être reconnu quand d’autres sombrent sous le poids de l’incompréhension. Nous nous connaissons tous et ceux-là mêmes qui peuvent permettre aux autorités de savoir ce que deviennent certains cadres les plus méritants ne le font point. Nous revenons au système de parrainage. Les discours parlent de mérite, mais la réalité est tout autre. En effet, il n’est pas rare, ces derniers temps, d’entendre certains hauts responsables s’exclamer : « Vous les Akyés ! Vous les Akyés ! ». Le moment venu, nous nous expliquerons. Oui, ces phrases sont blessantes, surtout pour nous autres qui avons combattu au risque de notre vie et qui continuons le combat. Même le plus grand politicien vous le dira, et je cite : « une voix est une voix ». Je le dis haut et fort. Même si le peuple Akyé n’a donné que 3 voix au président Alassane Ouattara, ces voix ont permis de libérer la Côte d’Ivoire. Je pense que ces cadres du Rhdp qui ont osé convaincre leurs parents afin d’obtenir ces 3 voix ne doivent pas se sentir marginalisés. Je préfère dire tout haut ce que d’autres disent tout bas quand nous nous retrouvons. Je suis convaincue qu’avec Alassane Ouattara, un homme de paix, d’union et de parole, je ne risque rien en m’exprimant. Au moins, à ce niveau, je sais que personne ne peut attenter à ma vie comme l’a fait le régime déchu. Nous, les cadres Akyé du Rhdp, n’exigeons rien, parce que, personnellement, je sais que chaque chose arrive en son temps. Mais, quand parmi les enfants d’une même famille, certains se sentent rejetés et stigmatisés au point de l’entendre dire par des responsables politiques, je trouve cela blessant et humiliant. Par conséquent, je voudrais lancer un appel au président Alassane Ouattara connu pour sa rigueur et sa clairvoyance politique, pour lui dire que l’injustice et la frustration entrainent la fracture. A l’endroit de certains de mes parents Akyé qui ne l’auraient pas encore compris, je voudrais dire que nous sommes dans l’ère de la nouvelle République avec le président démocratiquement élu et qui démontre, par ses actions, qu’il est le président de tous les Ivoiriens. C’est vrai que le choix, comme je l’ai dit tantôt, est un droit. Mais, il est temps de sortir de l’illusion afin de se rendre à l’évidence que, pendant longtemps, ils ont été endoctrinés et abusés. Aux jeunes et aux femmes Akyé, je dirais que, dans le contexte actuel, il n’y a qu’Alassane Ouattara qui peut faire changer leur vie sociale. Tout le peuple Akyé doit se reconnaître en cette République qui annonce de bonnes perspectives. Il est donc temps que nous changions de mentalité pour résolument adhérer à la dynamique de réconciliation, de paix et de reconstruction de notre pays, enclenchée par le président Alassane Ouattara. Je ne saurais terminer mes propos sans remercier M. le ministre Hamed Bakayoko ainsi que Mme la ministre Anne Ouloto Désirée pour tout le soutien qu’ils m’ont apporté pendant la crise post électorale. Je n’oublie pas le maire de Grand-Bassam, M. Jean-Michel Moulod, grâce à qui j’ai eu la vie sauve. Merci à toutes et à tous et que la paix revienne rapidement en Côte d’Ivoire !

Mme Akoun Camille
(Présidente Ufpdci-France)
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