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Société Publié le jeudi 11 août 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Ils n’ont pas été avares en propos pour exprimer leur désarroi, Riverains et noceurs parlent sans faux-fuyants

Boa Koffi Casimir, propriétaire de maquis : ‘’C’est du mépris de la part de nos gouvernants’’
«Je suis déçu. Ce que je vais dire n’a rien de politique mais c’est ce que je ressens au plus profond de moi-même. Nous nous étions réjouis quand les pillages nous ont épargnés. Mais avec ce qui vient de se passer, de quoi allons-nous vivre ? Ceux qui sont à la tête du pays doivent se comporter en pères de famille. On parle d’opération de salubrité. Oui nous sommes d’accord. Mais que fait-on avec la salubrité avec des ventres creux ? La rue princesse était un symbole pour Yopougon, un lieu touristique. Comment allons-nous reconstruire tout ce qui vient d’être détruit ? C’est du mépris de la part de nos gouvernants. Ceux-là mêmes qui devaient être nos partenaires se comportent en ennemis».

David Gohi, manager du Meetic bar : ‘’On a l’impression que c’est fait exprès’’
«Je suis étonné parce que nous ne pouvons pas recevoir un communiqué le jeudi à 19 h et le vendredi à 15 heures qu’on vienne détruire notre bar. On a l’impression que c’est fait exprès. On a investi après la crise pour relever notre affaire. Nous avons emprunté à des banques et à des partenaires. Nous n’avons pas fini de rembourser et voilà ce qui se passe. Pour l’instant chez nous ici, nous allons faire les réaménagements en respectant les limites car nous n’avons d’autres endroits où aller. Il nous sera difficile de relancer notre politique managériale parce qu’autrefois, ceux qui quittaient les autres quartiers d’Abidjan pour venir ici auront désormais en tête que la rue princesse a disparu. Dans l’immédiat, c’est sûr que les recettes vont diminuer ; ce qui va assurément entraîner le renvoi d’une bonne partie du personnel ».

Kouadio David, livreur de boissons : ‘’Nous allons donner un signal fort au gouvernement’’
«C’est vrai qu’on voulait le changement. Le changement a deux sens. Il y a le changement dans le bon sens et le changement dans le mauvais sens. Mais à voir ce qui est arrivé, je crois que c’est un changement dans le mauvais sens. On ne peut pas porter quelqu’un au pouvoir au risque de nos vies et subir de telles choses de sa part. Je ne peux pas comprendre qu’on nous envoie un papier à 19 h et le lendemain à 15 h on vient casser tout. Je suis d’accord qu’il s’agit d’assainir l’environnement mais nous payions tout de même ici 50.000 F par mois à la mairie. Cela valait reconnaissance de nos exploitations. Aujourd’hui, on nous dit que ces espaces ne doivent plus être occupés. Mais madame le ministre devait nous laisser un délai raisonnable et négocier. Les messages du gouvernement ne nous sont pas parvenus même s’ils sont passés à la télé et dans les journaux. Ce n’est pas tout le monde qui lit et qui regarde la télé. Nous sommes aujourd’hui désemparés. Moi, je me confie à Dieu, je ne sais plus quoi faire. Mais en même temps, que le gouvernement sache que nous allons donner un signal fort. En tout cas, toutes les jeunesses des dix communes d’Abidjan parce qu’il n’y a pas que Yopougon qui compte des établissements de nuit. Nous allons leur dire que cette affaire de Rhdp, c’est terminé. C’est nous qui les avons fait hier et comme pour nous dire merci, voilà ce que fait le gouvernement ».

Djo Lota, enseignant ‘’Cette opération est la bienvenue’’
«Cette opération je pense qu’elle est la bienvenue. Parce qu’il faut assainir un peu la ville. Seulement on apprend qu’il n’y a pas eu plus de 24 h entre les mises à demeure et le déguerpissement. C’est ce qui est à déplorer. Il fallait un délai raisonnable sinon à part cela, j’apprécie l’opération ».

Bah aminatou, élève en terminale ‘’ J’aurais préféré qu’on épargne la rue princesse ‘’
«Je ne pense pas qu’il est bien de détruire la rue princesse. Il faut certes, travailler mais en même temps, il faut se divertir. C’est le seul endroit où on venait se divertir. On suppose que la rue est un lieu de nuisance mais certains espaces n’étaient pas dans les emprises et ont été détruits. Avec tout ce que cela va créer comme chômage, j’aurais préféré qu’on épargne la rue princesse ».
Par S. Débailly
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