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Économie Publié le jeudi 11 août 2011 | Nord-Sud

Transport, commerce, restauration … Ces pièces de monnaie qui fâchent

© Nord-Sud Par Emma
Fête de l`indépendance: Abidjan fait sa toilette
Mardi 2 aout 2011. Abidjan. La Cote d`Ivoire se prepare pour la fête du 7 aout 2011
Souvent, les populations refusent les pièces de monnaie usées dans leurs transactions. Ces pièces jugées “trop lisses”, créent souvent des disputes entre acheteurs et vendeurs.


«Votre pièce de 100 Fcfa est trop lisse». Cette remarque qui m’a été faite par un chauffeur de wôrô-wôrô, et qu’on entend tous les jours, signifie simplement que la pièce ainsi mise en cause, n’a plus cours libératoire», témoigne Ipou K., enseignant dans un lycée de la place, rencontré à la gare des wôrô-wôrô de Cocody, ce jeudi 28 juillet. Selon lui, les deux hommes ont failli en venir aux mains tellement la discussion était houleuse. «Parce que j’ai précisé au chauffeur que ce n’ai pas moi qui fabrique ces pièces qu’il refuse de prendre et qu’il pouvait aller se plaindre ailleurs», explique-t-il. Toute chose, poursuit-il, qui a suffi pour faire sortir le conducteur de ses gonds. Comme c’est le cas, la monnaie est source de disputes fréquentes entre les ménages et les opérateurs économiques. Les commerçants, tout com­me les clients, acceptent ou rejettent ces moyens de paiement selon leur acuité visuelle. Chacun apprécie la qualité ou non de la pièce remise. «Si j’estime qu’une pièce de monnaie est quasiment usée, je refuse de la prendre parce que ce n’est pas évident que je puisse me débarrasser de ladite monnaie après. Je préfère être donc prudente», fait remarquer Coulibaly Ténin, vendeuse de vivriers au marché d’Abo­bo. Mais, dans tous les cas, les pièces jugées «trop lisses» sont systématiquement rejetées. Les écritures en bordure des pièces doivent être lisibles pour attester de la validité monétaire laquelle fait fi de ce que pourrait penser la banque émettrice, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Il faut alors aux commerçants et aux clients, d’autres négociations pour faire passer les pièces à problème. Une cigarette ou un café déjà consommés facilitent ces types de négociations ou au contraire, créent des disputes virulentes entre les deux parties. Dans bien des cas, elles en arrivent à l’annulation de la transaction. Mais la pièce de 250 Fcfa, lisse ou pas, subie un sort particulier. Elle peine aujourd’hui à retrouver la confiance des utilisateurs dans les opérations quotidiennes. Selon une rumeur persistante, elle n’aurait plus de valeur. La Banque centrale a beau publier un communiqué pour démentir ces rumeurs. Elle n’obtient toutefois pas de résultats probants. Et pour cause, le refus de la pièce de 250 Fcfa a, semble-t-il, la peau dure. Estelle K., ménagère, a réagi ainsi face à une pièce de 250 Fcfa : «je ne peux pas prendre cette pièce ; quand on l’amène au marché, les commerçantes l’acceptent difficilement». Paradoxalement, ce sont les monnaies mal aimées qui occupent royalement l’espace et circulent beaucoup plus que les autres ; chaque détenteur voulant s’en débarrasser au plus vite dès qu’elles arrivent dans ses mains. Dans tous les cas, les autorités de la banque centrale indiquent qu’il n’y a pas d’opérations de démonétisation en vue, même si cela reste lié à la volonté des autorités politiques de l’espace Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine). Par conséquent, les pièces existantes (5 Fcfa, 10 Fcfa, 25 Fcfa, 50 Fcfa, 100 Fcfa, 200 Fcfa, 250 Fcfa, 500 Fcfa) lisses ou rares, continueront de circuler. Dans la capitale économique, il est difficile de retrouver la pièce de 5 Fcfa. Les clients reçoivent à coup sûr des bonbons en lieu et place de cette monnaie. Les pièces de monnaie étant en alliage de métaux relativement rares, certains bijoutiers n’hésitent pas à les fondre pour en faire des bracelets, des bagues ou d’autres parures. Les billets de banque ne sont pas épargnés par cette subite vigilance apparue ces dernières années, mais posent moins de problèmes. Les populations rechignent à utiliser les autres signes monétaires mis à leur disposition. Mais, le problème de pièces de monnaie ne serait pas propre à la Côte d’Ivoire étant donné qu’il est lié au comportement des populations.

Cissé Cheick Ely & S.T.C.
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