La question de la liberté d’expression était au centre d’un panel, le jeudi 11 août 2011 à la salle des banquets du ministère des Affaires étrangères, au Plateau. Cette tribune a été l’occasion pour le président de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), le ministre Ibrahim Sy Savané, de faire une critique du secteur de l’information en ligne. « Les médias au XXIème siècle : nouvelles frontières, nouveaux obstacles ». C’est autour de ce thème que quatre panélistes ont exposé. Il s’agit de Barthélemy Kouamé, président du Réseau des professionnels de la presse en ligne, Me Koné Dogbémin, avocat, Eugène Dié Kacou, président du Conseil national de la presse (CNP) et Samba Koné, président du Réseau des instances africaines de régulation et d’autorégulation des médias. Avant les différents exposés, le président de la Haute autorité de la communication audiovisuelle a planté le décor, en présence des représentants des ministres de la Communication et de l’Education nationale. «Il est vrai que l’émergence de nouveaux acteurs capables d’offrir des contenus donne l’illusion que désormais, tout le monde est producteur d’informations. Toutefois, bien que doivent être encouragées les nouvelles formes éditoriales qui concourent en principe à la liberté d’expression, il convient de noter que le rôle des professionnels de média devrait s’affirmer. C’est ce qui permettra d’échapper à ce magma informel, qu’est parfois la médiasphère. L’erreur, de mon point de vue, des professionnels producteurs d’informations est d’imiter les amateurs (…) L’information rapide et low-cost offre à certains agrégateurs de contenus éparpillés, un avantage économique certain. Mais cela ne constitue pas toujours, il faut bien l’admettre, une plus-value en termes de qualité d’information», a indiqué Ibrahim Sy Savané. S’il est d’accord pour une organisation du secteur de la presse en général, le président de la HACA estime qu’une régulation ou une autorégulation s’impose, surtout pour la presse en ligne. Me Koné Dogbémin a estimé, pour sa part, que le seul frein de la liberté de la presse, c’est l’Etat. «Les politiques n’aiment pas la liberté de la presse», a-t-il relevé.
Olivier Dion
Olivier Dion