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Société Publié le mardi 16 août 2011 | Le Patriote

Soudan / Rafik (DG d’Adam Afrique) : “On veut nous arracher nos sociétés”

L’affaire Adam Afrique continue de défrayer la chronique. Après la fusillade de la semaine dernière chez l’un des associés, nous avons rencontré M. Soudan Rafik, l’un actionnaire de la société. Dans cet entretien, il nous parle de l’affaire et comment des mains obscures bien placées tentent, lui et son frère, de les déposséder de leur Où étiez-vous avant que l’affaire n’éclate
Nous étions allés, mon frère Soudan Fayez et moi, au Liban, suite à la crise postélectorale.
Nous sommes cependant revenus en Côte d’Ivoire en catastrophe. Nous avons été et nous le sommes toujours, victimes d’un complot pour nous exproprier de nos sociétés.
Où en êtes-vous aujourd’hui, concrètement, avec cette affaire ?
Cette affaire suit son cours. Nous sommes allés au tribunal. Dans le domaine civil, nous nous y sommes rendus pour pouvoir installer un administrateur provisoire à la société. Car un des gérants de la société, qui contrôle en ce moment la société a fait des malversations. Nous avons signé un engagement pour protéger les droits des travailleurs et protéger l’entreprise.
Pourquoi la décision de justice pour la mise en place de l’administrateur provisoire n’a-t-elle pas été exécutée?
En première instance, quand nous nous sommes retrouvés là bas, on a convenu de placer l’administrateur. Mais le lendemain, il y a un acte d’appel qui sort de nulle part pour défendre l’exécution de l’installation de l’administrateur provisoire. Du coup, tout a été annulé. Nous avons décidé d’aller donc en appel. Nous avons réuni tous les arguments possibles en notre possession. C’est alors qu’il y a des gens haut perchés dans l’administration ivoirienne qui nous disent clairement que nous n’allons jamais pouvoir installer un administrateur provisoire. C’est comme si c’était interdit dans la loi d’installer un administrateur provisoire. Or, quand il y a un cas de malversations entre associés, c’est une solution qui s’impose à tous. Nous ne comprenons pas jusqu’à présent, tous ces crocs en jambe de la justice.
A votre avis, à quoi cela peut –il être bien dû ?
Je crois, en toute franchise qu’il y a une très haute personnalité qui a été soudoyée et qui multiplie les obstructions à la justice, en vue de faire prévaloir le Droit.
Dans cette affaire, il y a sans doute beaucoup d’argent en jeu et vous vous gardez de citer les noms. Mais, les commandants Wattao et Zakaria se sont tirés dessus la semaine dernière sur votre dossier ; comment l’expliquez vous ?
Après l’affaire civile, il y a eu l’affaire pénale. Mais, avant notre retour en Côte d’Ivoire, nos associés ont approché le commandant Wattao pour qu’il nous interdise notre rentrée en Côte d’Ivoire. Malgré cet état de fait, nous sommes rentrés en contact avec le commandant Wattao qui nous a rassurés en nous demandant de revenir. Dès notre retour, nous sommes étonnés d’apprendre qu’il y a une décision de justice qui nous expulse de Côte d’Ivoire. Après les enquêtes personnelles menées par le commandant Wattao, il s’avère que c’est une fausse grosse. Tenant à ce que le problème soit réglé à l’amiable, le commandant nous a tous réunis pour un consensus. Nous avons décidé qu’ayant six société, le partage se fasse de façon équitable. Et ce, après que des comptes transparents aient été faits.
Après ce gentlemen-agreement, nos frères ne sont plus jamais revenus aux rendez-vous avec le commandant Wattao. Ils sont allés directement voir le commandant Koné Zakaria .Une manière d’opposer les deux frères d’armes. C'est en ce moment bien précis que des militaires zélés ont débarqués dans un véhicule 4x4 pour nous faire la peau jusqu’au domicile de notre hôte. Je précise que les éléments connaissaient bien ce domicile. A défaut de nous tuer, ils ont décidé de nous arrêter, ce à quoi, les éléments du commandant Wattao qui assurent notre sécurité ont réagi vigoureusement. Ils s’y sont héroïquement opposés. Ce jour là, le commandant Wattao a réitéré que nos frères l’avaient contacté pour nous ôter la vie. Face à son refus, ils sont donc allés voir d’autres hommes en armes pour accomplir la sale besogne.
A votre connaissance, Wattao et Zakaria ont –ils pris langue depuis la survenue de cette attaque ?
Le commandant Wattao était distant ces derniers jours de cette affaire.la police judiciaire a fait son travail. Elle a été plutôt obstruée par des hommes armés, ces derniers ont pris mon ainé Fayez pour le conduire au domicile de Marwan Al Anis, c'est en ce moment que j’ai fait appel aux éléments de Wattao pour une opération de sauvetage. Faute de quoi, Soudan Fayez pouvait être victime d’un assassinat qu’on n’aurait pas si vite élucidé. Je crois qu’il faut exécuter les décisions de justice. D’ailleurs, au lendemain de la prise des mandats d’amener, le procureur général nous fait appel pour qu’on règle à l’amiable.Peut-on trouver une solution à l’amiable avec celui qui veut faire un crime ? A ce stade, il n’y a plus de négociations à l’amiable qui vaille la peine d’’être menée. Il y a seulement la justice qui doit être rendue sans faux fuyants. Mais en lieu et place, c’est le dossier qui disparait. Aux dernières nouvelles, il parait qu’il est sur le bureau du ministre de la Justice. Je précise qu’après être sorti de chez le procureur général le lendemain le groupe des Marwan al anis rentre en contact avec celui qui nous a hébergés, lui proposant de l’argent pour faire disparaitre du pays, nous faire quitter la cote d’ivoire, il propose au téléphone la somme de 200.000.000 de frs fca, voulant jouer le jeu et prouver qu'ils ne sont pas sincères il leur demande 2.000.000 de dollars, ceux-ci sont passe passer par un de leur proche pour contacter ce dernier. Leur but étant de prouver que ce dossier est monté de toute pièce du commandant Wattao. Mais le juge a directement été saisi.
Votre beau frère Marwan est formel pour dire que vous êtes minoritaires dans la société et que vous faites trop de bruits. Qu’en dites-vous ?
Qu’on soit minoritaire ou pas, il y a un acte grave qui a été posé qui s’appelle tentative d’assassinat, avec des fabrications de faux grosses.il y a eu des détournements de fonds dans les différentes sociétés. Les témoins sont là et leurs témoignages ont été recueillis au tribunal. Je ne comprends pas qu’un dossier avec des faits aussi graves disparaît de la justice et ne soit plus sur le bureau du substitut du procureur.
Êtes-vous déçus de la justice ivoirienne ?
Je ne juge pas la justice ivoirienne mais vu qu’il y a beaucoup d’argent en jeu, je crois que nos frères, jusqu’à ce jour, ont réussi à endormir la justice ivoirienne.
Avez-vous un appel à lancer au nouveau pouvoir ?
Mon appel va en premier lieu à l’endroit du président de la république. Je sais qu’il aspire profondément à opérer un changement dans ce pays. J’ai conscience qu’il est le dernier recours, en tant que chef suprême de l’Etat et de la Justice. Je lui demande de faire en sorte que dans cette affaire qui fait grand bruit, la justice soit rendue. Car, pour le paraphraser, je souhaite vraiment que le Droit prévale et que la justice soit rendue de façon claire de sorte que celui qui a raison soit rétabli et celui qui a tort soit débouté. Sinon, actuellement, il y a une vérité qui est en train d’être étouffée par nos frères grâce à leur pouvoir financier.
Edgar Kouassi
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