Ils sont là, le regard fiévreux, partagés entre la crainte de se retrouver quelque part au nord et la préparation du jour tant attendu. Ils sont là, le cœur empli d'espérance, guettant le moindre signe. Le prophète avait bien dit que dans la première semaine de ce mois, il se passerait quelque chose. Et il s'est effectivement passé quelque chose. Un grave accident de la circulation. Non, pas un, mais deux, suivis quelques jours plus tard d'un troisième. Le Seigneur est merveilleux et sa volonté s'accomplira bientôt. On a donc dansé à Yopougon et dans d'autres contrées. Bientôt, la Sorbonne reprendra sa place au Plateau, les agoras et "parlements" aussi dans tous les quartiers, et tous les vendeurs de films pornos et religieux sur le même étal, les vendeurs de médicaments et de films piratés, les vendeurs d'illusions et d'idioties, les semeurs de haine et de division seront réhabilités. Amen ! Oui, dans leurs cachettes essaimées dans la ville, dans le pays, pas au nord quand même, ils ne sont pas encore fous, chez les voisins, ils attendent ce jour où ils reprendront le contrôle des cités universitaires d'où ils semaient la terreur, rackettaient, violaient et tuaient en toute tranquillité. Ils étaient les maîtres du pays. Rien ne pouvait se décider, concernant l'école qu'ils avaient désertée depuis des lustres, sans leur avis. Ils ne comprenaient de toutes les façons rien à l'école. Qu'avaient-ils d'ailleurs à y comprendre ? Quel besoin avait-on de l'école lorsqu'il suffisait d'être un bon patriote, de savoir bien manier la machette ou la terreur pour se retrouver haut cadre dans l'administration ? Le maréchal n'est-il pas devenu grand chef des affaires maritimes à peine sorti de l'université d'où il n'avait glané aucun diplôme ? On fait quoi même avec un diplôme ? Blé la Machette en a-t-il eu besoin pour être général et idole des jeunes et des moins jeunes, surtout ceux à qui les mots travail et mérite donnent de l'urticaire ? On fait quoi avec un diplôme quand Tapé Doh était un grand type dans ce pays ? Frères, on est ensemble. Nous comprenons et partageons votre souffrance.
Oui, les usurpateurs et les impies ont osé raser la rue " Princesse ", cette rue si symbolique de notre république refondée et déréglée, cette rue où nos enfants à peine ou pas du tout sortis de l'enfance se prostituaient pour nourrir leurs parents jetés à la rue par notre refondation, mais contents d'y être, cette rue où nous recevions nos hôtes de marque, surtout les frères socialistes de France, cette rue que nous voulions ériger en patrimoine mondial de l'humanité. Qui peut citer le nom d'une seule rue dans ce monde où il y avait autant de bruits et de vices et qui peut cependant se targuer d'avoir reçu la visite et les hommages d'un chef d'Etat, accompagné, qui plus est, d'un ancien ministre et d'un député socialistes français ? Savent-ils le sacrilège qu'ils ont commis ? Que deviendront nos enfants qui s'y détruisaient, oui peuvent-ils nous dire où iront désormais s'enivrer et s'exhiber nos jeunes élèves mineurs ? Seigneur, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. Et notre sainte mère, déportée là-bas, à Babylone, contrainte de manger cet infect " kabato " des infidèles. Oh honte ! Oh honte !
Mais le Dieu que nous adorons, qui n'est peut-être pas le vôtre, est grand et il veillera à rétablir tous les tricheurs, médiocres, assassins, voleurs, violeurs, pilleurs et autres bandits de grand chemin qui festoyaient à la table du prince dans leur droit. Notre prophète des biens mal acquis l'a dit. Il reviendra. Il reviendra bientôt. Et nous voyons les signes. Tous ces accidents sur les routes que nous n'avons pas entretenues, causés par des chauffards à qui nous n'avons plus demandé depuis des temps immémoriaux s'ils savaient conduire une trottinette sont des signes évidents. Seuls les imbéciles ne les voient pas. Oui, bientôt il reviendra, et la gabegie reprendra, nous encombrerons à nouveau les rues et caniveaux qu'ils sont en train de nettoyer, oui, bientôt ce sera la sarabande des maîtresses aux RAV 4, des maisons construites n'importe comment et nous fermerons définitivement la lagune.
Tant qu'il y aura dans ce pays, des femmes et des hommes, insensibles aux déchets toxiques, aux ordures dans les rues, aux enfants contraints de se vendre pour des cacahuètes à de vieux lubriques, insensibles à l'école en lambeaux, à l'impunité érigée en règle de conduite des affaires de l'Etat, tant qu'il y aura des imbéciles pour croire aux âneries de Malachie, LG reviendra, reviendra, reviendra. (Librement inspiré de feu Roger Fulgence Kassy.)
Venance Konan
Oui, les usurpateurs et les impies ont osé raser la rue " Princesse ", cette rue si symbolique de notre république refondée et déréglée, cette rue où nos enfants à peine ou pas du tout sortis de l'enfance se prostituaient pour nourrir leurs parents jetés à la rue par notre refondation, mais contents d'y être, cette rue où nous recevions nos hôtes de marque, surtout les frères socialistes de France, cette rue que nous voulions ériger en patrimoine mondial de l'humanité. Qui peut citer le nom d'une seule rue dans ce monde où il y avait autant de bruits et de vices et qui peut cependant se targuer d'avoir reçu la visite et les hommages d'un chef d'Etat, accompagné, qui plus est, d'un ancien ministre et d'un député socialistes français ? Savent-ils le sacrilège qu'ils ont commis ? Que deviendront nos enfants qui s'y détruisaient, oui peuvent-ils nous dire où iront désormais s'enivrer et s'exhiber nos jeunes élèves mineurs ? Seigneur, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. Et notre sainte mère, déportée là-bas, à Babylone, contrainte de manger cet infect " kabato " des infidèles. Oh honte ! Oh honte !
Mais le Dieu que nous adorons, qui n'est peut-être pas le vôtre, est grand et il veillera à rétablir tous les tricheurs, médiocres, assassins, voleurs, violeurs, pilleurs et autres bandits de grand chemin qui festoyaient à la table du prince dans leur droit. Notre prophète des biens mal acquis l'a dit. Il reviendra. Il reviendra bientôt. Et nous voyons les signes. Tous ces accidents sur les routes que nous n'avons pas entretenues, causés par des chauffards à qui nous n'avons plus demandé depuis des temps immémoriaux s'ils savaient conduire une trottinette sont des signes évidents. Seuls les imbéciles ne les voient pas. Oui, bientôt il reviendra, et la gabegie reprendra, nous encombrerons à nouveau les rues et caniveaux qu'ils sont en train de nettoyer, oui, bientôt ce sera la sarabande des maîtresses aux RAV 4, des maisons construites n'importe comment et nous fermerons définitivement la lagune.
Tant qu'il y aura dans ce pays, des femmes et des hommes, insensibles aux déchets toxiques, aux ordures dans les rues, aux enfants contraints de se vendre pour des cacahuètes à de vieux lubriques, insensibles à l'école en lambeaux, à l'impunité érigée en règle de conduite des affaires de l'Etat, tant qu'il y aura des imbéciles pour croire aux âneries de Malachie, LG reviendra, reviendra, reviendra. (Librement inspiré de feu Roger Fulgence Kassy.)
Venance Konan