La viande bovine est fondamentale dans le panier de la ménagère. Malheureusement, elle est de plus en plus hors de portée du plus grand nombre dans la mesure où les prix sont sur une courbe ascendante.
Il y a de la dynamite dans les marmites. Le prix du kilogramme de la viande bovine pourrait passer 2.000 à 3.000 Fcfa d’ici la fin août si les opérateurs économiques de la filière bétail-viande, en l’occurrence les bouchers, ne reviennent pas sur leur décision. Ils ont expliqué vendredi au ministre du Commerce, autorité de tutelle, les raisons de la poussée de fièvre. S’ils ont évoqué l’envolée des prix des intrants notamment les aliments tels que la meulasse et les tourteaux de coton, ils se sont essentiellement appesantis sur les autres raisons qui vont les obliger à opérer un relèvement au niveau des prix, en premier lieu les problèmes d’approvisionnement qui risquent d’entraîner des pénuries. En effet, le phénomène économique est classique : la pénurie fait monter les prix. Sur les causes des difficultés de ravitaillement, les tracasseries sur les circuits de commercialisation avec leur corollaire de faux frais qui viennent totalement éroder les profits des commerçants. Selon le président du Syndicat des bouchers professionnels, Souleymane Lingani, ce sont des sommes colossales qui sont payées sans reçu à des intermédiaires véreux postés aussi bien sur les routes que dans l’enceinte de l’abattoir de Port-Bouët. «Ces droits de passage dépassent 300.000 Fcfa par camion », révèle-t-il, avant de dénoncer le monopole installé dans l’activité illicite de convoyage. «Il faut respecter le principe de libéralisation du commerce », a-t-il souligné. En tout cas, tous les intervenants reconnaissent que ces mauvaises pratiques sur le circuit ivoirien découragent les importateurs qui hésitent désormais à prendre le corridor en direction d’Abidjan.. Mais au-delà des facteurs purement structurels, il en existe un autre, lourd de conséquence, mais sans doute indépendant de la volonté humaine : la sécheresse. M. Lignani fait observer qu’en plus des tracasseries, les fournisseurs sont touchés par cette calamité naturelle. Il semble qu’il n’en faille pas plus aux spéculateurs pour parier aussi sur une pénurie d’aliments essentiels au bétail. «Avec des pâturages peu abondants, les éleveurs vont devoir acheter pas mal de nourriture auprès des fabricants d’aliments de bétail », fait-il observer. Après s’être enquis de toutes ces contraintes et mesuré la menace, le ministre Dagobert Banzio a promis engager le gouvernement dans le démantèlement du « système mafieux » qui entoure la filière bétail-viande. En concertation avec tous les autres départements ministériels qui sont liés à l’activité, des mesures vont être arrêtées incessamment. A terme, M. Banzio devrait demander aux opérateurs du secteur de baisser le prix de la viande sur le marché pour que les ménages puissent s’en procurer sans affaiblir davantage le portefeuille.
Lanciné Bakayoko
Il y a de la dynamite dans les marmites. Le prix du kilogramme de la viande bovine pourrait passer 2.000 à 3.000 Fcfa d’ici la fin août si les opérateurs économiques de la filière bétail-viande, en l’occurrence les bouchers, ne reviennent pas sur leur décision. Ils ont expliqué vendredi au ministre du Commerce, autorité de tutelle, les raisons de la poussée de fièvre. S’ils ont évoqué l’envolée des prix des intrants notamment les aliments tels que la meulasse et les tourteaux de coton, ils se sont essentiellement appesantis sur les autres raisons qui vont les obliger à opérer un relèvement au niveau des prix, en premier lieu les problèmes d’approvisionnement qui risquent d’entraîner des pénuries. En effet, le phénomène économique est classique : la pénurie fait monter les prix. Sur les causes des difficultés de ravitaillement, les tracasseries sur les circuits de commercialisation avec leur corollaire de faux frais qui viennent totalement éroder les profits des commerçants. Selon le président du Syndicat des bouchers professionnels, Souleymane Lingani, ce sont des sommes colossales qui sont payées sans reçu à des intermédiaires véreux postés aussi bien sur les routes que dans l’enceinte de l’abattoir de Port-Bouët. «Ces droits de passage dépassent 300.000 Fcfa par camion », révèle-t-il, avant de dénoncer le monopole installé dans l’activité illicite de convoyage. «Il faut respecter le principe de libéralisation du commerce », a-t-il souligné. En tout cas, tous les intervenants reconnaissent que ces mauvaises pratiques sur le circuit ivoirien découragent les importateurs qui hésitent désormais à prendre le corridor en direction d’Abidjan.. Mais au-delà des facteurs purement structurels, il en existe un autre, lourd de conséquence, mais sans doute indépendant de la volonté humaine : la sécheresse. M. Lignani fait observer qu’en plus des tracasseries, les fournisseurs sont touchés par cette calamité naturelle. Il semble qu’il n’en faille pas plus aux spéculateurs pour parier aussi sur une pénurie d’aliments essentiels au bétail. «Avec des pâturages peu abondants, les éleveurs vont devoir acheter pas mal de nourriture auprès des fabricants d’aliments de bétail », fait-il observer. Après s’être enquis de toutes ces contraintes et mesuré la menace, le ministre Dagobert Banzio a promis engager le gouvernement dans le démantèlement du « système mafieux » qui entoure la filière bétail-viande. En concertation avec tous les autres départements ministériels qui sont liés à l’activité, des mesures vont être arrêtées incessamment. A terme, M. Banzio devrait demander aux opérateurs du secteur de baisser le prix de la viande sur le marché pour que les ménages puissent s’en procurer sans affaiblir davantage le portefeuille.
Lanciné Bakayoko