A la tête d'une délégation, le président du Conseil économique et social (Ces), Marcel Zady Kessy, a effectué le mercredi dernier une visite de travail au siège de la Confédération générale des entreprises de Côte d'Ivoire (Cgeci). L'occasion était alors toute trouvée pour le patronat de présenter sa vision du secteur privé dans la reconstruction de la Côte d'Ivoire. Cette lourde charge est revenue au président de la Cgeci, Jean Kacou Diagou. "Que l'Etat arrive à payer sa dette envers les entreprises. Il faut diminuer le train de vie de l'Etat pour investir sur d'autres chapitres beaucoup plus importants. Je ne pense pas par exemple que la Côte d'Ivoire ait besoin de 40 ministres…" a-t-il dit après avoir indiqué ceci. "Notre vision est de mettre en place une stratégie de développement qui s'impose à tous les gouvernements", a-t-il dit après avoir regretté que le secteur privé ne soit pas suffisamment associé à certaines décisions au plus haut niveau de l'Etat. "Quand il s'agit de discuter pour faire avancer les choses, on ne nous associe pas. On nous appelle quand on a besoin de notre argent. C'est un problème de leadership. On a le sentiment que les choses sont en train de rentrer dans l'ordre avec le nouveau gouvernement mais nous souhaitons que cela aille plus loin". Le président de la Cgeci a, par ailleurs, exposé devant le président du Ces plusieurs préoccupations du secteur privé qu'il devra porter aux autorités étatiques. Il a relevé entre autres le souci de la sécurité des personnes et des biens dans le secteur privé, le problème de créances des entreprises envers l'Etat, le dédommagement des entreprises sinistrées qui tarde à se réaliser. La Cgeci souhaite l'amélioration du cadre des affaires pour attirer plus d'investisseurs et faire de la Côte d'Ivoire le moteur de l'intégration régionale. Elle souhaite enfin que la configuration du Ces reflète le monde économique et syndical. Le président du Ces, Zady Kessi, a pris l'engagement de porter les préoccupations du secteur privé à la connaissance des autorités. Mais non sans avoir demandé aux membres de la Cgeci d'orienter leur réflexion dans le sens devant permettre de résoudre les problèmes élémentaires des populations tels que le chômage, les besoins alimentaires.
François Bécanthy
François Bécanthy