x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Art et Culture Publié le mercredi 31 août 2011 | Nord-Sud

Métier de choriste : A la découverte d’ombres d’artistes

Les choristes ont toujours été l’ombre des artistes confirmés. Entre passion et recherche d’une vie financière stable, les adeptes de ce métier nous parlent du fonctionnement de leur activité.

Elles font les stars. Mais, sont peu connues. Ces personnes qui soutiennent les artistes dans les studios et sur les planches, sont toujours mis en arrière plan. Suite à plusieurs questions que l’on se pose, une incursion dans le métier fait ressortir des réalités extraordinaires. Jocelyne Sozaya choriste depuis 1999 parle de ses débuts dans ce métier. « C’est à l’église baptiste de Yopougon que j’ai commencé. Avec le fils du pasteur, qui possédait un studio d’enregistrement, je faisais les chœurs. Un jour, un monsieur du nom d’Adebayor m’a fait appel. Je suis allée répéter au studio d’Alpha Blondy à la Riviera. Ce fut l’occasion pour moi de faire mon tout premier chœur avec Ismaël Agana », explique-t-elle. Pour Jocelyne, aucune formation n’aboutit au métier de chanteuse de chœur. « Il n’y a pas d’école de choriste. On le devient par amour », apprécie-t-elle. Espérance, une des sœurs Dion, professionnelle des répliques vocales, a intégré le milieu par hasard. « C’est par des connaissances que j’ai fait mon entrée dans ce milieu. J’ai débuté avec Onel Mala au studio de Barthélémy Inabo en 1999. Je ne me souviens même pas de la personne avec qui j’ai eu à effectuer mon premier chœur », relate-t-elle. Une des forces de ces chanteuses en second, est leurs capacités à interpréter toutes les paroles de musique qu’on leur soumet.

Une capacité de s’adapter aux chansons

Selon de nombreuses professionnelles, la maîtrise des textes qu’on leur propose est l’une des étapes les plus faciles à gravir. « Je crois que c’est un don. Les textes sont déjà rédigés pour nous. Nous ne faisons que les apprendre par cœur. Et en deux minutes, c’est généralement capté quelle que soit l’ethnie ou la langue », souligne Jocelyne. Pour la cadette des sœurs Dion, les airs sont rédigés en phonétique. « L’artiste nous dicte dans sa langue, et chacun retranscrit comme il l’entend », informe-t-elle. Seulement, cette activité n’est pas de la tarte. En effet, les jeunes chanteuses font souvent face à des difficultés. « La première, c’est que certaines personnes ne nous payent pas nos droits comme il se doit. C’est très fréquent. A la fin du spectacle, nous ne percevons pas notre dû », relate Astride D. Aussi, ces doublures de stars sont-elles considérées comme des filles faciles. « Il y a des gens qui croient que nous sommes prêtes à coucher avec le premier venu », déplore-t-elle. Les vedettes, elles-mêmes, le pensent aussi. «Parfois des artistes nous font des avances », continue la jeune fille qui soutient n’avoir jamais succombé à de telles avances. Et de prendre des gants : « ça dépend des choristes ».

Pour combien ?

Quel que soit l’amour qu’on a pour le métier, on attend toujours une rémunération. Les filles sont payées en fonction du nombre de chansons auxquelles elles participent mais aussi, de la solennité de l’évènement. « Si par exemple on demande 5.000 Fcfa par titre en studio, 10 titres rapportent 50.000 Fcfa. Pour les concerts, quel que soit le nombre de chansons à interpréter, on propose 80 à 100.000 Fcfa », précise Astride qui estime que les prix peuvent être revus à la hausse ou à la baisse. Quand c’est une tournée, c’est le jackpot. Sauf cataclysme, la plupart des choristes finissent comme chanteuses. Et, les exemples en la matière fusent.

Un avenir sans suspense

Tiane, Aklane, Chantal Taïba, Nayanka Bell, Mathey, Amy Bamba, les Go du Koteba étaient des choristes avant d’être confirmées. Jocelyne Sozaya (chanteuse du groupe Eliel) qui affirme avoir voulu fait exception à la règle, a été rattrapée par le sort. « Je n’ai jamais voulu chanter. J’ai tenté l’aventure à cause de mes sœurs. Cela m’a été imposée », se défend-elle. De nombreuses faiseuses de chœur, contrairement à Jocelyne, souhaitent naturellement goutter au plaisir d’être premier plan, en tant que chanteuse principale.

Maty Gbané (stagiaire)
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Art et Culture

Toutes les vidéos Art et Culture à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ