La cybercriminalité est devenue est phénomène très inquiétant en Côte d’ivoire. D’ailleurs, le pays est devenu, ces dernières années, la plaque- tournante de ce fléau dans la sous-région. Face à cette situation qui ternit l’image de la Côte d’Ivoire, l’Agence des télécommunications de Côte d’Ivoire (Atci) et le ministère de l’Intérieur ont signé un accord de partenariat pour traquer sévèrement les cyberescrocs. La signature de ladite convention s’est déroulée hier, à la Direction de l’Atci entre les deux parties. Dans son allocution, le directeur général de l’Atci, Aloco Kouassi Arthur, a soutenu que cet accord vient officialiser la collaboration entre sa structure et la police nationale. A l’en croire, ce partenariat traduit la détermination des deux entités à apporter une réponse appropriée au phénomène de la cybercriminalité qui est devenu une menace réelle pour l’économie nationale. «Notre pays est aujourd’hui considéré comme la plaque- tournante de l’arnaque via Internet en Afrique de l’Ouest. Face à l’ampleur de ce phénomène, l’Atci et la police nationale ont décidé de collaborer depuis juillet 2009 en mettant en commun des moyens afin de recevoir et traiter les plaintes relatives aux actes d’escroqueries sur Internet», a-t-il indiqué. Selon lui, ses services ont enregistré , à ce jour, plus de 3000 plaintes dont le traitement a permis à la justice ivoirienne de condamner plus de 150 cyberescrocs à des peines d’emprisonnement ferme. « Je reste convaincu qu’avec ce nouveau cadre formel, les acteurs de la plate-forme feront montre d’une plus grande détermination dans la traque et la mise hors d’état de nuire des cyberescrocs », a souligné le Dg de l’Atci. Aussi, a-t-il précisé que sa structure répondra favorablement pour apporter sa pleine contribution à la lutte contre la cybercriminalité en mettant à la disposition de la police du matériel informatique, des véhicules et divers objets. Le Directeur général de la police nationale, représentant le ministre de l’Intérieur a souhaité que la justice ivoirienne accompagne cette traque contre le fléau. «Vous avez beau faire de traquer les délinquants. Mais si le juge ne suit pas, ce n’est pas bien. L’affaire ne doit pas être uniquement celle de la police », a-t-il insisté. Une unité spéciale de la police nationale va envahir, dans les prochains jours, le terrain en vue de mettre hors d’état de nuire tous ces escrocs. Ceci passe par le renforcement des mécanismes visant à dévoiler le plan machiavélique derrière lequel s’abritent les cybercriminels pour commettre leurs crimes et par la mise en place d’un système d’évaluation qui permettra de juger de la qualité des tâches accomplies et dans l’atteinte des objectifs fixés. Pour cela, cette unité va agir sans complaisance ni légèreté dans le traitement des dossiers.
Benjamin Soro
Benjamin Soro