Morgan Tsvangiraï est venu rencontrer son homologue ivoirien et le Président de la République de Côte d’Ivoire. Lors de son entretien avec Alassane Ouattara, l’hôte ivoirien a clairement asséné qu’il n’y aucun refondateur dans son pays. Il faut le croire, parce qu’il est un homme de parole, de grande crédibilité et de bonne honorabilité. Là n’est certainement pas le sujet de notre réflexion. Ce qui a sans doute frappé l’esprit de nos compatriotes au cours de cette visite, ce sont les ressemblances dans le parcours politique des deux personnalités. Comme Alassane Ouattara, Morgan Tsvangiraï avait en face de lui, lors de l’élection présidentielle, un dictateur, en la personne de Robert Mugabe qui partageait avec Laurent Gbagbo, le goût du luxe et du lucre, le nationalisme de mauvais aloi, la fausse culture de la « résistance », la préférence nationale et les assassinats politiques. A l’instar de Ouattara en Côte d’Ivoire, Tsvangiraï a battu le despote Mugabe lors du scrutin, avant d’être confronté au refus de ce dernier à lâcher les rênes du pouvoir. Comme chez nous, la bataille a été âpre pour faire entendre raison à celui qui croit détenir le titre foncier du Zimbabwe. Tout comme Ouattara, Tsvangiraï a échappé à plusieurs tentatives d’assassinat et aux meurtres de ses partisans. Bien plus, son épouse est morte, suite à un curieux accident de la circulation qui n’a pas encore livré ses secrets. Si Alassane Ouattara est parvenu à capturer le faux « enfant des élections » et grotesque « candidat des Ivoiriens » qui ne voulait pas se soumettre au verdict des urnes, Tsvangiraï n’est pas parvenu à faire plier l’échine au satrape sanguinaire Mugabe, qui a brandi le chaos et usé du déluge de feu pour rester aux affaires. Quand Ouattara et Tsvangiraï se rencontrent donc, ils ne peuvent que parler de leurs expériences et de la similitude politique du destin qui était celui de leur pays respectif. A regarder les signes du temps, qui montrent clairement qu’aucun peuple ne peut échapper à la démocratie et à la liberté, il est indéniable que le vent du changement va souffler sur le Zimbabwe, n’en déplaise au bouffon Mugabe
Politique Publié le lundi 5 septembre 2011 | Le Patriote