De feu Houphouët à Laurent Gbagbo en passant par Henri Konan Bédié et même le général Robert Guéi, la Côte d'Ivoire n'a jamais expérimenté un tel exercice du pouvoir. Un règne à la Ouattara. Exécutions extrajudiciaires au quotidien: poursuites, arrestations et détentions arbitraires, pillages, braquages et expropriations d'une partie des ivoiriens... Jamais prise et exercice de pouvoir n'ont engendré autant de ruines, de détresses et de destructions. Jamais début d'exercice de pouvoir n'a causé autant de tort, de préjudice dans un pays. En effet, aucun ivoirien, aucun africain digne de ce nom ne comprend déjà la manière dont Ouattara Alassane est arrivé au pouvoir, à l'issue d'une guerre inédite menée par la France, les Etats-unis, l'Onu, le Burkina de Blaise, le Sénégal de Wade et le Nigéria. Mais tout le monde s'explique difficilement, qu'après quatre mois au pouvoir, Dramane Ouattara gouverne par la terreur. Et qu'après plus de quatre mois d'exercice de pouvoir, une partie des Ivoiriens continue d'être terrés, d'autres exilés, d'autres encore détenus au nord, une partie de la Côte d'Ivoire transformée en camp de concentration et de déportation. Chaque jour qui passe, les combattants occasionnels du Président Ouattara qui constituent la "nouvelle armée" multiplient des viols, vols, violence et voie de fait. Cette "nouvelle armée" constituées de chasseurs traditionnels (dozo), de prisonniers libérés pour combattre, de gens de petits métiers (bouchers, forgerons, mécaniciens, chauffeurs, apprentis...), de rebelles et chefs de guerre de 2002, tous quasiment issus de la même région, règne sur le pays qu'elle s'est reparti. La situation des droits de l'Homme, les effets du règne des destructeurs sur le social, l'économie, la politique et l'insécurité qui en résulte ont largement dépassé la côte d'alerte. Mais il en faut plus pour émouvoir Dramane Ouattara qui reste sourd aux dénonciations des organisations des Droits de l'Homme, aux cris de détresses d'une population de plus en plus traumatisée et même aux interpellations de la communauté internationale qui lui demande de mettre fin aux exactions. Résultats, la partie des Ivoiriens dont certains sont terrés, d'autres en exil et d'autres encore détenus vivent une double détresse en ce début d'exercice de pouvoir. Non seulement, ils ont peur pour eux-mêmes, ils craignent pour leurs familles qui sont réduites à errer. Parce que leurs domiciles ont été pillés, ceux qui ont été épargnés sont occupés par les combattants occasionnels recrutés en guise de récompense dans l'armée. Quant à leurs véhicules, ils sont aux mains de ces mêmes soldats de circonstances qui ignorent de loin les règles du métier des armes.
Un dangereux précédent
Quand on fait mémoire des règnes successifs que le peuple ivoirien a vécus, on se rend compte qu'aucun des présidents ivoiriens qui se sont passé la main, n'a causé autant de dommages à une partie du peuple. Feu Houphouet Boigny, le premier président de Côte d'Ivoire a remporté l’élection présidentielle de 1990 contre Laurent Gbagbo. Les Ivoiriens se souviennent de quelques manœuvres du Vieux pour écarter Laurent Gbagbo, mais les choses se sont arrêtées là. Henri Konan Bédié a remporté l'élection présidentielle de 1995 contre Francis Wodié alors que le Fpi et le Rdr avaient décrété le boycott actif. Bédié n'a pas pour autant emprisonné Laurent Gbagbo et Dramane Ouattara, les leaders qui ont conduit l'opération de boycott actif. Bédié n'a pas autant chassé les ivoiriens de leur boulot, n'a pas détruit les entreprises. Le général Guéi a même perpétré un coup d'Etat contre Bédié. Une fois au pouvoir, il n'a pas causé autant de préjudices aux Ivoiriens. Laurent Gbagbo a remporté les élections contre Guéi. Plusieurs coups d'Etat ont été tentés contre son régime dont le dernier est celui de 2002 dont les auteurs sont au pouvoir aujourd'hui. Mais Laurent Gbagbo n'a jamais levé un seul doigt sur tous les chefs de guerre connus ou non, ni sur les auteurs de la rébellion. Pire ou mieux, la rebellion et tous les partis (Rdr et Pdci) qui les parrainaient ont été invités par Gbagbo à partager le pouvoir, en espérant que la Côte d'Ivoire ait la paix. Bref en désarticulant l'administration, en laissant violer les femmes, en exterminant des populations des autres régions autres que du nord, en poursuivant les cadres politiques, administratifs et militaires d'un seul coup, des régions autres que celle dont il est présumé originaire, Ouattara Alassane consacre un précédent historique et dangereux. Est-ce qu'à partir du règne de Dramane Ouattara, chaque ivoirien qui accède au pouvoir doit maltraiter ceux qui ne sont pas de son parti, de sa région? Pour répondre à cette question, Dramane Ouattara doit faire cesser toutes les exactions, faire juger tous ceux qui se sont rendus coupables de tueries, restituer les biens, maisons et véhicules des personnes qui ont été expropriées par les combattants venus de partout.
Douci Koulibaly, Correspondance particulière
Un dangereux précédent
Quand on fait mémoire des règnes successifs que le peuple ivoirien a vécus, on se rend compte qu'aucun des présidents ivoiriens qui se sont passé la main, n'a causé autant de dommages à une partie du peuple. Feu Houphouet Boigny, le premier président de Côte d'Ivoire a remporté l’élection présidentielle de 1990 contre Laurent Gbagbo. Les Ivoiriens se souviennent de quelques manœuvres du Vieux pour écarter Laurent Gbagbo, mais les choses se sont arrêtées là. Henri Konan Bédié a remporté l'élection présidentielle de 1995 contre Francis Wodié alors que le Fpi et le Rdr avaient décrété le boycott actif. Bédié n'a pas pour autant emprisonné Laurent Gbagbo et Dramane Ouattara, les leaders qui ont conduit l'opération de boycott actif. Bédié n'a pas autant chassé les ivoiriens de leur boulot, n'a pas détruit les entreprises. Le général Guéi a même perpétré un coup d'Etat contre Bédié. Une fois au pouvoir, il n'a pas causé autant de préjudices aux Ivoiriens. Laurent Gbagbo a remporté les élections contre Guéi. Plusieurs coups d'Etat ont été tentés contre son régime dont le dernier est celui de 2002 dont les auteurs sont au pouvoir aujourd'hui. Mais Laurent Gbagbo n'a jamais levé un seul doigt sur tous les chefs de guerre connus ou non, ni sur les auteurs de la rébellion. Pire ou mieux, la rebellion et tous les partis (Rdr et Pdci) qui les parrainaient ont été invités par Gbagbo à partager le pouvoir, en espérant que la Côte d'Ivoire ait la paix. Bref en désarticulant l'administration, en laissant violer les femmes, en exterminant des populations des autres régions autres que du nord, en poursuivant les cadres politiques, administratifs et militaires d'un seul coup, des régions autres que celle dont il est présumé originaire, Ouattara Alassane consacre un précédent historique et dangereux. Est-ce qu'à partir du règne de Dramane Ouattara, chaque ivoirien qui accède au pouvoir doit maltraiter ceux qui ne sont pas de son parti, de sa région? Pour répondre à cette question, Dramane Ouattara doit faire cesser toutes les exactions, faire juger tous ceux qui se sont rendus coupables de tueries, restituer les biens, maisons et véhicules des personnes qui ont été expropriées par les combattants venus de partout.
Douci Koulibaly, Correspondance particulière