L'Etat cherche un second souffle pour faire face aux nombreux besoins de financement pour le développement. Dans cette démarche, il se tourne vers le secteur privé. Mais dans un cadre désormais organisé. Cette démarche s'est traduite le vendredi 26 août dernier par l'installation d'un comité national en charge de la promotion et du développement des Partenariats public-privé (Ppp) en Côte d'Ivoire. Une organisation qui va doper les relations d'affaires entre le gouvernement et le secteur privé. Le Ppp est un contrat à long terme où un organisme public s'associe à un privé avec pour but entre autres, d'améliorer les prestations au public, assorti d'une obligation de résultat. Chaque partie étant suffisamment responsable et respectant ses engagements. Pour le président du comité, le Directeur de cabinet du ministère de l'Economie et des Finances, Emmanuel Ahoutou Koffi, la motivation qui soutient cette nouvelle option est simple. Il se trouve que sur les 20 premières années après l'indépendance, l'Etat a été pratiquement le seul bailleur de fonds dans les projets de construction routière, portuaire, aéroportuaire. Aujourd'hui, ce modèle de développement bâti sur l'investissement public n'est plus de saison. Les investissements sont passés de 20% du Produit Intérieur Brut (PIB), dans les années 80 à 16% en 1996. Sur la décennie 2000-2010, la proportion des investissements dans le portefeuille de l'Etat est tombée à moins de 10%. La conséquence de cette baisse drastique est la dégradation des investissements réalisés. M. Ahoutou Koffi souligne qu'il faut repenser le schéma de financement des investissements dans une approche inclusive. Et de ce point de vue, le Ppp est une alternative présentant bien d'avantages. Le conseiller du ministre de l'Economie, Madeleine Yao, prononçant une conférence inaugurale a rappelé justement quelques points forts du partenariat secteur public-secteur privé. En dehors de la mobilisation des ressources, l'on peut citer le transfert de technologie et d'expertise dans les secteurs clés de l'économie ivoirienne. Car l'opérateur privé apporte une technologie de pointe, le partage des risques sur le plan financier, la réduction des coûts du projet, la possibilité pour l'Etat de progresser vers son rôle de régulateur, plutôt que d'intervenir directement. Toutefois, elle note des limites au Ppp. C'est d'abord la contrainte de temps, avec souvent des contrats de longue durée, 20 ans. Ensuite, le problème de définition de la qualité des services pendant la durée de l'exploitation. Enfin, les difficultés d'évaluation des bénéfices et d'estimation des coûts. En adoptant officiellement ce comité pour organiser ses rapports avec le privé, le gouvernement anticipe sur l'avenir. Il s'agit de «mettre en place dès maintenant, un dispositif qui permette de mieux utiliser les marges budgétaires dont nous bénéficierons avec le Programme des pays pauvres très endettés». Le Directeur de cabinet du ministère de l'Economie avance qu'il est question de donner au secteur privé, toute sa place. « Les attentes sont d'autant plus grandes que la Côte d'Ivoire veut devenir un pays émergent dans les proches années », a-t-il justifié.
Économie Publié le mercredi 7 septembre 2011 | PME-PMI Magazine