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Politique Publié le mercredi 7 septembre 2011 | Notre Voie

Comme Ouattara au Rdr et Bédié au Pdci : Gbagbo est irremplaçable au Fpi

Bien que détenu dans le nord du pays par le régime Ouattara et la France, Laurent Gbagbo continue de séduire les populations ivoiriennes. Et cela effraie Alassane Dramane Ouattara et ses partisans.
“Fpi : Gbagbo est-il irremplaçable?”. C’est l’un des titres qu’on pouvait lire à la Une du quotidien pro-Soro, Nord Sud, dans sa parution n°1856 d’hier. Voici ce que l’auteur de l’article écrit : « Si ce n’est pas de l’aveuglement, cela doit être de l’obsession. Plus de cinq mois qu’il a été défait dans le bras de fer qu’il a engagé avec Alassane Ouattara, le nouveau chef de l’Etat, plusieurs partisans de Gbagbo ne semblent pas prêts à redescendre sur terre. Alors que leur leader s’achemine inexorablement vers les geôles de la Cour pénale internationale (Cpi) à la Haye, ces indécrottables du disciple du chantre de la Refondation ont décidé de faire de l’élargissement de M. Gbagbo, un préalable à toute participation au débat politique national. Au-delà de son caractère irréaliste, la question que suscite la revendication des frontistes est de savoir si ce sont les dirigeants capables de prendre le flambeau qui manquent dans le parti. Les frontistes veulent-ils faire croire que Laurent Gbagbo est irremplaçable à la tête du Front Populaire Ivoirien (FPI) en faisant de sa libération la condition des conditions? ». Avant de répondre à cette question du confrère, il convient de faire remarquer, pour la gouverne des pro-Ouattara, que Laurent Gbagbo n’est plus le président du Fpi depuis qu’il a été élu président de la République en octobre 2000. Le président du FPI se nomme Pascal Affi N’Guessan. Lui également est prisonnier du régime Ouattara à Bouna, dans le nord du pays. Les partisans de Gbagbo estiment qu’aucun débat national ne peut se faire sans leur leader. Tout comme aucune réconciliation ne peut aboutir en dehors de Laurent Gbagbo, président élu des ivoiriens et renversé par la France, en avril dernier. Disons-le tout net ! Oui, comme Alassane Dramane Ouattara au Rdr et Henri Konan Bédié au Pdci-Rda, Laurent Gbagbo est irremplaçable au Fpi.

Les cas Bédié et Ouattara

En effet, en 2000, la plus haute juridiction de Côte d’Ivoire, qu’était la cour constitutionnelle de la cour suprême avait émis des doutes graves sur la nationalité d’Alassane Dramane Ouattara et avait, de ce fait, rejeté sa candidature aussi bien à l’élection présidentielle qu’aux législatives. Mais les militants du Rdr ne l’avaient pas remplacé, pour autant. Ils se sont plutôt battus et ont même monté une rébellion armée, pour imposer Ouattara aux Ivoiriens avec l’aide de l’armée française. En ce moment-là, nombre d’Ivoiriens s’étaient posé la même question de savoir si ce sont les cadres qui manquaient au Rdr pour reprendre le flambeau. Des voix s’étaient même levées au sein du Rdr pour réclamer le remplacement d’Alassane Dramane Ouattara par un autre cadre. Au nombre de ces voix figuraient Adama Coulibaly dit Champion, Jacqueline Oble et Zémogo Fofana. On sait ce qui est arrivé à ces militants du Rdr. Non seulement, ils n’ont pas été suivis, mais ils ont été chassés du parti. Les militants du Rdr les ont qualifiés de « traitres ». Certains de ces cadres ont même été menacés dans leur intégrité physique. Car, pour les militants du Rdr, c’était Ouattara ou l’apocalypse. De même, quand le Président Henri konan Bédié a été renversé, en décembre 1999, par le général Robert Guéi, en coalition avec le Rdr, son poste de président du PDCI a été gardé aux frais par les militants de son parti jusqu’à ce que le Président Gbagbo le ramène d’exil où l’avait contraint ses bourreaux. Si donc le soutien inconditionnel des militants du Rdr à Alassane Dramane Ouattara était un « aveuglement » ou une « obsession », alors celui des militants du Fpi à Laurent Gbagbo peut être aussi considéré comme un « aveuglement » ou une « obsession » sans que cela soit gênant. Mais si le soutien inconditionnel du Rdr à Ouattara était un fait normal, alors celui du Fpi à Gbagbo doit aussi être considéré comme tel. En tout état de cause, de même que les militants du Rdr ont soutenu « aveuglement » Alassane Dramane Ouattara jusqu’à faire de lui un candidat exceptionnel à l’élection présidentielle, là où la Constitution ne l’autorisait pas, les militants du Fpi comptent soutenir « aveuglement » Laurent Gbagbo jusqu’à sa libération et même après. A la seule différence que les militants du Fpi n’envisagent pas de prendre les armes pour faire la guerre à la Côte d’Ivoire, leur propre pays. Comme l’ont fait les militants du Rdr. Le Fpi utilisera tous les moyens démocratiques pour obtenir la libération du président Laurent Gbagbo. Car il est évident que pour les partisans de Gbagbo, aucun débat politique n’est possible dans ce pays en excluant leur leader.

Même en prison, Gbagbo fait peur

Ce n’est un secret pour personne que l’objectif du régime Ouattara et ses alliés français, c’est d’éliminer totalement le président Gbagbo de la scène politique ivoirienne. Et leur stratégie est visiblement orientée dans deux directions. La première est la récupération du Fpi en mettant à sa tête quelqu’un qui serait voué à leur cause. Celui-là aura pour mission d’écarter du parti, tous les pro-Gbagbo. C’est la mission qui avait certainement été assignée au professeur Mamadou koulibaly. Du moins c’est ce que révèle le quotidien Nord Sud dans son article : « pourtant cette revendication (la libération de Gbagbo) avait conduit à un premier clash entre les tenants de la libération non-négociable de Laurent Gbagbo et ceux qui militaient pour que la page de l’ancien dirigeant soit tournée, incarné par Mamadou koulibaly, alors président par intérim du Fpi ». Dès lors, on comprend mieux pourquoi Mamadou Koulibaly demandait l’organisation d’un congrès extraordinaire pour se faire élire président du Fpi et le changement d’idéologie du parti. Mais il s’est heurté au refus véhément des secrétaires fédéraux. Finalement, Koulibaly a été contraint de créer son parti. Tant qu’il y aura une seule âme au Fpi, elle se battra de toutes ses forces pour obtenir la libération sans conditions du président Gbagbo et de tous ses codétenus dont le président du Fpi, Pascal Affi N’Guessan, les vice-présidents Sangaré Abou Drahame, Simone Gbagbo et l’ex- Premier ministre Aké N’Gbo. Il est donc illusoire pour Ouattara et ses alliés de croire qu’ils réussiront à séparer le Fpi de son fondateur,Laurent Gbagbo.
Boga Sivori
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