C’est quoi le Foppadia et quelles sont ses missions ?
Merci de l’opportunité que vous m’offrez de m’exprimer dans vos colonnes. Votre question me permet de repréciser le sigle Foppadia. A l’origine c’était Fondation politique pour la paix, la démocratie et l’intégration en Afrique. Il s’est trouvé que la désignation ou plutôt le mot Politique inscrit après Fondation, dérangeait certains de nos membres et des observateurs qui ont cru avoir affaire à un parti politique. Mais également, cela dérangeait au niveau du ministère de l’Intérieur qui a voulu savoir si nous étions un parti politique ou une Ong. A l’issue d’une assemblée générale extraordinaire, nous avons décidé à l’unanimité de changer la désignation, de sorte que désormais, il faut lire et dire Fondation Pour la Paix, la Démocratie et l’Intégration en Afrique (Foppadia). Le logo et le sigle ne changent pas. On avait deux “p”, pour politique et paix. On a toujours les deux “p” dans le sigle, mais cette fois pour Pour la Paix. Nous sommes donc une Ong et non une formation politique. Nous avons pour ambition de promouvoir la paix, la démocratie et l’intégration sur le continent africain. Bien entendu, comme nous sommes des Ivoiriens, nous allons commencer chez nous notre campagne de promotion et de sensibilisation, ensuite nous la poursuivrons en Afrique et dans le monde.
Après la première sortie à la Maison de la presse, qu’avez-vous fait concrètement ?
Nous avions produit une déclaration avant le lancement officiel, sur ce qui s’est passé en Guinée. Nous avons aussi fait une déclaration en faveur d`un opérateur économique victime d`abus et de harcèlement. Le 24 septembre 2011, nous organiserons un séminaire international à Paris avec des Ivoiriens et des Africains de la diaspora pour parler de la crise ivoirienne et de leurs contributions à la réconciliation nationale. A la suite de cela, nous allons organiser un colloque international en Côte d’Ivoire d`ici la fin de l`année. En gros voici les deux activités majeures que nous avons pour l’instant en vue.
Quel est le regard du journaliste, du patron de presse et donc de l’homme d’affaires que vous êtes, sur l’environnement sécuritaire et des affaires aujourd’hui en Côte d’Ivoire ? Que faut-il faire, selon vous, pour rassurer davantage les opérateurs économiques ?
Je dirais simplement que nous traversons une situation d’exception et d’anormalité qui ne doit pas perdurer. On ne peut pas faire cinq ans d’anormalité. Le plus tôt serait le mieux non seulement pour le monde des affaires mais aussi pour le Président de la République, Alassane Ouattara. Surtout pour nos jeunes frères qui sont encore en armes sinon le réveil sera brutal. Les autorités seront obligées d’utiliser la manière forte contre ceux qui entravent la normalisation sécuritaire. Ceux qui n’ont pas encore compris qu’il faut aller à la normalisation et que nous devons tout stabiliser, l`apprendront à leurs dépens. Nous profitons donc de votre tribune pour leur passer ce message de responsabilité et d`exigence absolue de la normalisation, pour sortir de l`Etat d`exeption. Cela dit, il faut souhaiter que les opérateurs économiques continuent de faire confiance à notre pays et qu’ils se disent qu’on ne peut pas vivre pire que ce que nous avons déjà vécu. Il faut rester positif en disant aussi aux uns et aux autres, que l’heure du bilan viendra dans 4 ans ou quatre ans et demi(…). Le Président Ouattara ne pourra pas dire, comme le Président Gbagbo a pu souvent le dire:" j’ai eu une rébellion qui m’a empêché de dérouler mon programme et de travailler". Il ne pourra pas le dire car après les batailles d`Abobo et de Yopougon, les contestations par les armes et la violence ont été neutralisées. Que ceux qui aiment l’actuel Président et qui sont encore sans raison, ni autorisation en armes dans les villes, sachent que cela fait peur aux investisseurs de revenir et que cela empêche aussi les exilés de rentrer(…). Qu’ils sachent que dans cinq ans, le Président Ouattara devra rendre compte aux Ivoiriens et aux électeurs des mauvaises choses qu`ils auraient faites. S`ils aiment Ouattara, s`ils aiment leur pays et si c`est vraiment pour la démocratie et la liberté qu`ils ont combattu, le temps est venu pour eux d`entrer dans la réconciliation et dans la normalisation.
Regrettez-vous d’avoir côtoyé le Président Gbagbo et le Fpi ?
Regrets ? Non! Vraiment aucun regret d’avoir côtoyé, pas le Président Gbagbo en personne et en particulier, mais des hommes forts et influents de son entourage et de son camp. J’assume mes amitiés que je ne renie pas.
Opérateur économique, souhaiteriez-vous à la lumière de ce que nous avons connu, qu’on aille encore à des élections législatives, aussi rapidement comme on l’annonce ?
Je pense et je crois que plus tôt nous irons aux élections législatives, mieux ça vaudra pour tout le monde. Cela fait partie du processus de normalisation. L’environnement électoral fait partie d’une volonté politique commune. Ça veut dire que le Président de la République, le Premier ministre, le gouvernement et les acteurs politiques sont décidés à aller aux législatives, aux municipales. Encore une fois de plus, je voudrais profiter de l’occasion pour lancer un appel aux amis de Lmp pour dire que si hier au pouvoir, le Président Gbagbo n’ a pas pu abuser ni manipuler la Cei ou utiliser le Conseil Constitutionnel pour rester au pouvoir dans la tranquillité, pourquoi pensent-ils que si Ouattara et le Rhdp ne gagnent pas visiblement dans les urnes, dans les villages, les quartiers et dans les villes, les populations parce qu’elles ont des armes des Frci devant elles vont se taire et se faire voler leurs suffrages ? Ce que les armes des Fds n`ont pas réussi, les armes Frci ne peuvent le réussir! C’est le peuple et les électeurs qui décident et non une majorité à la Cei ou au Conseil constitutionnel. Le préalable de la recomposition de la Cei peut être abandonné. Toutefois, il faut créer un environnement électoral où les armes et la violence n’ont pas leurs places. Quand le processus électoral sera engagé, tout le monde aura accès aux médias d`Etat et on aura enfin un parlement qui va observer le gouvernement et remettre le débat au centre. L`élection législative nous éloigne des incertitudes, de l`aventure et de la tentation de la violence si chacun joue sa partition dans la responsabilité et le souci de réconciliation. Je ne suis pas dans le fétichisme des dates, mais si on arrivait à organiser les législatives avant la fin de l’année ou début 2012, ça sera bien pour tous et cela permettra de tourner définitivement dos à la situation d’exception et d’anormalité dans laquelle nous sommes.
Bamba Mafoumgbé (bamaf2000@yahoo.fr)
Merci de l’opportunité que vous m’offrez de m’exprimer dans vos colonnes. Votre question me permet de repréciser le sigle Foppadia. A l’origine c’était Fondation politique pour la paix, la démocratie et l’intégration en Afrique. Il s’est trouvé que la désignation ou plutôt le mot Politique inscrit après Fondation, dérangeait certains de nos membres et des observateurs qui ont cru avoir affaire à un parti politique. Mais également, cela dérangeait au niveau du ministère de l’Intérieur qui a voulu savoir si nous étions un parti politique ou une Ong. A l’issue d’une assemblée générale extraordinaire, nous avons décidé à l’unanimité de changer la désignation, de sorte que désormais, il faut lire et dire Fondation Pour la Paix, la Démocratie et l’Intégration en Afrique (Foppadia). Le logo et le sigle ne changent pas. On avait deux “p”, pour politique et paix. On a toujours les deux “p” dans le sigle, mais cette fois pour Pour la Paix. Nous sommes donc une Ong et non une formation politique. Nous avons pour ambition de promouvoir la paix, la démocratie et l’intégration sur le continent africain. Bien entendu, comme nous sommes des Ivoiriens, nous allons commencer chez nous notre campagne de promotion et de sensibilisation, ensuite nous la poursuivrons en Afrique et dans le monde.
Après la première sortie à la Maison de la presse, qu’avez-vous fait concrètement ?
Nous avions produit une déclaration avant le lancement officiel, sur ce qui s’est passé en Guinée. Nous avons aussi fait une déclaration en faveur d`un opérateur économique victime d`abus et de harcèlement. Le 24 septembre 2011, nous organiserons un séminaire international à Paris avec des Ivoiriens et des Africains de la diaspora pour parler de la crise ivoirienne et de leurs contributions à la réconciliation nationale. A la suite de cela, nous allons organiser un colloque international en Côte d’Ivoire d`ici la fin de l`année. En gros voici les deux activités majeures que nous avons pour l’instant en vue.
Quel est le regard du journaliste, du patron de presse et donc de l’homme d’affaires que vous êtes, sur l’environnement sécuritaire et des affaires aujourd’hui en Côte d’Ivoire ? Que faut-il faire, selon vous, pour rassurer davantage les opérateurs économiques ?
Je dirais simplement que nous traversons une situation d’exception et d’anormalité qui ne doit pas perdurer. On ne peut pas faire cinq ans d’anormalité. Le plus tôt serait le mieux non seulement pour le monde des affaires mais aussi pour le Président de la République, Alassane Ouattara. Surtout pour nos jeunes frères qui sont encore en armes sinon le réveil sera brutal. Les autorités seront obligées d’utiliser la manière forte contre ceux qui entravent la normalisation sécuritaire. Ceux qui n’ont pas encore compris qu’il faut aller à la normalisation et que nous devons tout stabiliser, l`apprendront à leurs dépens. Nous profitons donc de votre tribune pour leur passer ce message de responsabilité et d`exigence absolue de la normalisation, pour sortir de l`Etat d`exeption. Cela dit, il faut souhaiter que les opérateurs économiques continuent de faire confiance à notre pays et qu’ils se disent qu’on ne peut pas vivre pire que ce que nous avons déjà vécu. Il faut rester positif en disant aussi aux uns et aux autres, que l’heure du bilan viendra dans 4 ans ou quatre ans et demi(…). Le Président Ouattara ne pourra pas dire, comme le Président Gbagbo a pu souvent le dire:" j’ai eu une rébellion qui m’a empêché de dérouler mon programme et de travailler". Il ne pourra pas le dire car après les batailles d`Abobo et de Yopougon, les contestations par les armes et la violence ont été neutralisées. Que ceux qui aiment l’actuel Président et qui sont encore sans raison, ni autorisation en armes dans les villes, sachent que cela fait peur aux investisseurs de revenir et que cela empêche aussi les exilés de rentrer(…). Qu’ils sachent que dans cinq ans, le Président Ouattara devra rendre compte aux Ivoiriens et aux électeurs des mauvaises choses qu`ils auraient faites. S`ils aiment Ouattara, s`ils aiment leur pays et si c`est vraiment pour la démocratie et la liberté qu`ils ont combattu, le temps est venu pour eux d`entrer dans la réconciliation et dans la normalisation.
Regrettez-vous d’avoir côtoyé le Président Gbagbo et le Fpi ?
Regrets ? Non! Vraiment aucun regret d’avoir côtoyé, pas le Président Gbagbo en personne et en particulier, mais des hommes forts et influents de son entourage et de son camp. J’assume mes amitiés que je ne renie pas.
Opérateur économique, souhaiteriez-vous à la lumière de ce que nous avons connu, qu’on aille encore à des élections législatives, aussi rapidement comme on l’annonce ?
Je pense et je crois que plus tôt nous irons aux élections législatives, mieux ça vaudra pour tout le monde. Cela fait partie du processus de normalisation. L’environnement électoral fait partie d’une volonté politique commune. Ça veut dire que le Président de la République, le Premier ministre, le gouvernement et les acteurs politiques sont décidés à aller aux législatives, aux municipales. Encore une fois de plus, je voudrais profiter de l’occasion pour lancer un appel aux amis de Lmp pour dire que si hier au pouvoir, le Président Gbagbo n’ a pas pu abuser ni manipuler la Cei ou utiliser le Conseil Constitutionnel pour rester au pouvoir dans la tranquillité, pourquoi pensent-ils que si Ouattara et le Rhdp ne gagnent pas visiblement dans les urnes, dans les villages, les quartiers et dans les villes, les populations parce qu’elles ont des armes des Frci devant elles vont se taire et se faire voler leurs suffrages ? Ce que les armes des Fds n`ont pas réussi, les armes Frci ne peuvent le réussir! C’est le peuple et les électeurs qui décident et non une majorité à la Cei ou au Conseil constitutionnel. Le préalable de la recomposition de la Cei peut être abandonné. Toutefois, il faut créer un environnement électoral où les armes et la violence n’ont pas leurs places. Quand le processus électoral sera engagé, tout le monde aura accès aux médias d`Etat et on aura enfin un parlement qui va observer le gouvernement et remettre le débat au centre. L`élection législative nous éloigne des incertitudes, de l`aventure et de la tentation de la violence si chacun joue sa partition dans la responsabilité et le souci de réconciliation. Je ne suis pas dans le fétichisme des dates, mais si on arrivait à organiser les législatives avant la fin de l’année ou début 2012, ça sera bien pour tous et cela permettra de tourner définitivement dos à la situation d’exception et d’anormalité dans laquelle nous sommes.
Bamba Mafoumgbé (bamaf2000@yahoo.fr)