Combien de fois n’avons-nous pas chanté la beauté de notre pays ! D’Assinie à Tabou, combien de fois ne nous sommes-nous pas extasiés sur la beauté de notre façade côtière ! Et le massif montagneux de Man, les grandes plaines du centre, les savanes du nord, les parcs animaliers de Bouna et de la Marahoué, Yamoussoukro et sa basilique et les souvenirs d’Houphouët-Boigny ! Assurément, nous avons un très beau pays. Un pays non seulement beau, mais aussi riche d’une culture multiple.
Du nord au sud, d’est en ouest, la Côte d’Ivoire est une véritable mosaïque de cultures aussi riches les unes que les autres. Mais qu’avons-nous fait de cette richesse et de cette beauté ? Prenons la ville d’Abidjan. Elle est bordée par la mer, innervée par des lagunes et oxygénée par la magnifique forêt du Banco. Un pays peuplé de gens sérieux aurait fait d’Abidjan une des merveilles de ce monde ou tout au moins de notre continent. Et pourtant ! Aujourd’hui, pour se baigner dans la mer, il faut se déplacer jusqu’à Grand-Bassam. Et pourtant, la mer s’étend de là à Port-Bouet en passant par Vridi. Nous avons trouvé le moyen de la border de taudis habités par des personnes qui utilisent la plage comme des toilettes à ciel ouvert.
Lorsque le soir tombe, il vaut mieux éviter de se retrouver seul au bord de la mer, si l’on ne veut pas faire de rencontres dangereuses. La lagune située entre le Plateau et Cocody, sur laquelle, dans un passé pas très lointain, quelques personnes fortunées pratiquaient du ski nautique, est devenue un immense cloaque nauséabond qui se referme progressivement. Celle située entre Biétry et Vridi est totalement polluée par les déchets qu’y déversent les nombreuses usines qui la bordent, et des commerçants levantins l’ont soustraite de nos regards par leurs constructions anarchiques. L’île Boulay située en face d’Abidjan est devenue un refuge pour des fortunes très mal acquises.
La forêt du Banco où l’on devrait pouvoir aller se promener en famille les dimanches pour respirer de l’air pur est devenue un coupe-gorge uniquement fréquenté par des individus sans foi ni loi. Il y a quelques années, des pontes du régime passé avaient entrepris d’en couper les arbres pour se faire de l’argent de poche. Il y a de cela de longues années, de gros investissements en matière d’hôtellerie avaient été faits à Sassandra, San Pedro et Grand Béréby, sur le versant ouest de notre côte. Mais la route pour accéder à ces endroits paradisiaques est dans un tel état qu’il faut être un peu masochiste pour aller y passer un week-end ou des vacances.
Il en est de même pour nos villes du nord qui recèlent de véritables trésors tels que des mosquées plusieurs fois centenaires, des villages fortifiés, une architecture originale, des villages d’artisans, et pour la réserve de Bouna où le moyen d’accès le plus sûr est l’avion qui n’est pas à la portée de toutes les bourses. Et pourtant ! Depuis toujours, nous avons eu des ministres du Tourisme, un office pour le développement de ce secteur économique qui fait la fortune de maints États, surtout dans les parties septentrionale, orientale et australe de notre continent.
Des pays comme le Maroc, la Tunisie, l’Égypte, le Kenya, le Botswana ou l’Afrique du Sud tirent l’essentiel de leurs revenus du tourisme. Que serait aujourd’hui le Sénégal sans les visites des touristes à l’île de Gorée ? Pendant que les autres États du monde se battent pour attirer chez eux des touristes, nous avons tout mis en œuvre pour les refouler. En détruisant nos sites touristiques, en développant une politique xénophobe, et en laissant des policiers et gendarmes harceler tous ceux qui prennent la route dans notre pays. Combien de fois nos autorités chargées du développement de notre tourisme n’ont-elles pas participé aux différents salons du tourisme qui se tiennent dans le monde ?
Mais visiblement, elles s’y rendaient surtout pour faire elles-mêmes du tourisme aux frais des contribuables, sans rien retenir de ce qui a fait la force des autres pays. Manque de volonté politique, manque d’imagination ? On ne peut plus dire aujourd’hui que la volonté manque. Pendant qu’ADO (Anne-Désirée Oulotto) fait sa part de boulot pour rendre nos cités vivables, il est temps que toutes les autres autorités se mobilisent dans le même élan pour rendre à notre pays sa beauté dont nous étions si fiers et qui est capable de créer des richesses et des emplois à notre jeunesse.
Venance Konan
Du nord au sud, d’est en ouest, la Côte d’Ivoire est une véritable mosaïque de cultures aussi riches les unes que les autres. Mais qu’avons-nous fait de cette richesse et de cette beauté ? Prenons la ville d’Abidjan. Elle est bordée par la mer, innervée par des lagunes et oxygénée par la magnifique forêt du Banco. Un pays peuplé de gens sérieux aurait fait d’Abidjan une des merveilles de ce monde ou tout au moins de notre continent. Et pourtant ! Aujourd’hui, pour se baigner dans la mer, il faut se déplacer jusqu’à Grand-Bassam. Et pourtant, la mer s’étend de là à Port-Bouet en passant par Vridi. Nous avons trouvé le moyen de la border de taudis habités par des personnes qui utilisent la plage comme des toilettes à ciel ouvert.
Lorsque le soir tombe, il vaut mieux éviter de se retrouver seul au bord de la mer, si l’on ne veut pas faire de rencontres dangereuses. La lagune située entre le Plateau et Cocody, sur laquelle, dans un passé pas très lointain, quelques personnes fortunées pratiquaient du ski nautique, est devenue un immense cloaque nauséabond qui se referme progressivement. Celle située entre Biétry et Vridi est totalement polluée par les déchets qu’y déversent les nombreuses usines qui la bordent, et des commerçants levantins l’ont soustraite de nos regards par leurs constructions anarchiques. L’île Boulay située en face d’Abidjan est devenue un refuge pour des fortunes très mal acquises.
La forêt du Banco où l’on devrait pouvoir aller se promener en famille les dimanches pour respirer de l’air pur est devenue un coupe-gorge uniquement fréquenté par des individus sans foi ni loi. Il y a quelques années, des pontes du régime passé avaient entrepris d’en couper les arbres pour se faire de l’argent de poche. Il y a de cela de longues années, de gros investissements en matière d’hôtellerie avaient été faits à Sassandra, San Pedro et Grand Béréby, sur le versant ouest de notre côte. Mais la route pour accéder à ces endroits paradisiaques est dans un tel état qu’il faut être un peu masochiste pour aller y passer un week-end ou des vacances.
Il en est de même pour nos villes du nord qui recèlent de véritables trésors tels que des mosquées plusieurs fois centenaires, des villages fortifiés, une architecture originale, des villages d’artisans, et pour la réserve de Bouna où le moyen d’accès le plus sûr est l’avion qui n’est pas à la portée de toutes les bourses. Et pourtant ! Depuis toujours, nous avons eu des ministres du Tourisme, un office pour le développement de ce secteur économique qui fait la fortune de maints États, surtout dans les parties septentrionale, orientale et australe de notre continent.
Des pays comme le Maroc, la Tunisie, l’Égypte, le Kenya, le Botswana ou l’Afrique du Sud tirent l’essentiel de leurs revenus du tourisme. Que serait aujourd’hui le Sénégal sans les visites des touristes à l’île de Gorée ? Pendant que les autres États du monde se battent pour attirer chez eux des touristes, nous avons tout mis en œuvre pour les refouler. En détruisant nos sites touristiques, en développant une politique xénophobe, et en laissant des policiers et gendarmes harceler tous ceux qui prennent la route dans notre pays. Combien de fois nos autorités chargées du développement de notre tourisme n’ont-elles pas participé aux différents salons du tourisme qui se tiennent dans le monde ?
Mais visiblement, elles s’y rendaient surtout pour faire elles-mêmes du tourisme aux frais des contribuables, sans rien retenir de ce qui a fait la force des autres pays. Manque de volonté politique, manque d’imagination ? On ne peut plus dire aujourd’hui que la volonté manque. Pendant qu’ADO (Anne-Désirée Oulotto) fait sa part de boulot pour rendre nos cités vivables, il est temps que toutes les autres autorités se mobilisent dans le même élan pour rendre à notre pays sa beauté dont nous étions si fiers et qui est capable de créer des richesses et des emplois à notre jeunesse.
Venance Konan