Libéraliser le secteur du commerce ne signifie un laisser aller. Où chacun vient imposer ses prix selon ses propres convictions. Dans le cadre précis de la Côte d’Ivoire, l’Etat a mis des garde-fous. En tant que régulateur, il intervient par moment. Non pas, pour imposer ses points de vue. Mais plutôt, pour discuter avec les opérateurs économiques afin de trouver un consensus autour du prix médian en vue de satisfaire toutes les parties (opérateurs économiques et consommateurs). Cette démarche a été largement expliquée le lundi 5 septembre 2011, par Dagobert Banzio, ministre du Commerce. En tant qu’animateur principal, dans le cadre de la tribune d’échanges de l’IA dénommée ‘’L’invité de la Rédaction’’, Dagobert Banzio a profité pour rassurer les Ivoiriens, des dispositions que prend le gouvernement, pour réduire le coût de la vie.
Exposé liminaire du ministre Dagobert Banzio
Je voudrais saluer, Monsieur le Directeur général de l’Intelligent d’Abidjan, le Directeur de publication, le rédacteur en chef, tous les journalistes, toute la presse écrite et audiovisuelle ainsi que toutes les personnes qui ont honoré de leur présence cette rencontre. Je voudrais saluer les représentants des consommateurs, des commerçants, des grands distributeurs et les invités. Je voudrais saluer aussi la présence de mes amis et frères, les députés à cette rencontre qui arrive à point nommé. Je suis donc heureux de répondre à cette invitation et de pouvoir vous entretenir sur ce thème important qui est celui de «la fixation et la régulation des prix dans un système de libéralisation : Rôle et responsabilité de l’Etat ».
Je pense que se poser déjà cette question veut dire qu’on comprend bien dans quel environnement nous sommes. La Côte d’Ivoire aujourd’hui, est un pays qui a une économie essentiellement libérale. Quels sont les instruments que l’Etat peut utiliser pour lutter contre la vie chère dans une économie libérale ? C’est évident vous le savez, même les Etats Unis qui est un pays libéral par excellence ou la France ont des mécanismes pour veiller sur tous ces paramètres. Ce n’est pas parce qu’on est libéral que les acteurs doivent se comporter, pour parler comme les économistes, comme le lion. La liberté du lion dans la jungle. Ici ce n’est pas la jungle. C’est un Etat qui est organisé. Donc vous faites bien de poser la question. Je vais essayer de donner quelques éléments de réponses à ces préoccupations. Economie libéralisée mais à quelques exceptions près. C’est qu’il y a, pour diverses raisons, certains produits dont les mécanismes de tarification obéissent à une certaine réglementation. On peut citer l’eau, l’électricité, le téléphone, le gaz, les livres scolaires d’édition locale, les produits pharmaceutiques. Et puis, le mécanisme de fixation du prix du carburant à la pompe et certains produits de grande consommation qui, compte tenu de leur importance et de leur impact, font l’objet d’un suivi particulier. On peut mettre dans le lot : le riz, la viande, l’huile et le pain. Pour certains produits qui évoluent dans un cadre plus ou moins libéralisé comme le sucre, cela obéit à des mécanismes qui nous amènent à avoir un œil là-dessus. Et de façon globale, c’est veiller dans une économie libérale à ce que la concurrence soit totalement parfaite. A l’exception des produits que je viens d’évoquer qui sont certes des produits sensibles soumis à un régime de libéralisation, j’allais dire totale, même le riz, la viande, l’huile et le pain, tout comme le sucre dont l’importation doit être autorisée jusqu’à preuve du contraire.
Les moyens de l’Etat pour veiller au respect des prix
Il y a beaucoup d’instruments, mais je vais vous en citer quelques-uns : tout produit qui est sur le marché, si c’est un produit importé, doit respecter les procédures normales d’importation. Sinon, c’est un produit frauduleux. C’est un instrument de contrôle puisque toute importation fait l’objet d’autorisation. Cela doit obéir aux principes qui permettent d’entrer sur le marché. Il y a aussi la question de la qualité et de la santé de la population. On peut procéder à des contrôles sur les qualités pour s’assurer qu’on est autorisé à l’importation. Et puis, il y a la qualité elle-même. Même si vous avez respecté les procédures, si le produit est périmé, il ne doit pas se retrouver sur le marché. On peut procéder à des contrôles pour diverses raisons. Par exemple, la non fiabilité des instruments de mesure tels que la balance. On fait des contrôles métrologiques pour s’assurer que les appareils qui sont utilisés sont fiables et qu’il n’y a pas de contrepoids pour pénaliser le consommateur. De façon générale, il s’agit d’encadrer et de faire la promotion commerciale. Ce sont des vocations importantes. Mais au-delà, vous verrez l’élément central sur lequel nous avons commencé à travailler de façon active sur les prix, sur la disponibilité des informations. Aujourd’hui, je peux dire qu’on n’a pas totalement fini, mais nous sommes quand même très avancé sur la disponibilité des prix et les produits de grande consommation dans la ville d’Abidjan. Nous avons, depuis le mois de juin, pu avoir toutes les informations sur tout le territoire ivoirien en ce qui concerne les produits de grande consommation dans les différentes régions de Côte d’Ivoire. Pas plus tard que la semaine dernière, nous avons fait une réunion d’une journée avec tous les directeurs régionaux pour recueillir toutes les informations, relever des prix à l’intérieur du pays ainsi que des problèmes liés à tous les produits que sont la fraude, la qualité, la disponibilité. C’est important et c’est le lieu de disposer des informations sur les prix. Ce qui permet par la suite de revenir faire un contrôle et s’assurer que tout se passe bien. Et les produits alimentaires qui sont suivis actuellement comme du lait sur le feu, ce sont évidemment, le riz, le sucre, l’huile, le lait, le poisson, la viande, la farine de même que les produits d’entretien et les produits pétroliers. Nous avons ajouté à tout ce que je viens de dire, les produits de base. C'est-à-dire les prix d’achat du café, du cacao, de l’huile de palme, l’anacarde, etc. On fait un relevé des prix pour informer le gouvernement sur la manière dont les produits sont achetés à la base. C’est un élément important. Pour certains produits, nous allons instituer d’ici à deux (2) semaines, le contrôle dans les usines pour voir entre l’achat bord-champs et l’entrée-usine, quels sont les prix qui sont pratiqués pour que ces informations puissent servir. En plus des produits de grande consommation dont j’ai parlé, il y a les produits vivriers qui sont suivis de façon détaillée par l’OCPV (Office d’aide à la commercialisation des produits vivriers) sur toute l’étendue du territoire et au niveau de la ville d’Abidjan.
A cela, il faut ajouter les éléments importants qui doivent contribuer à l’activité économique. Pour les matériaux de construction liés à la reconstruction, il est important de voir comment évoluent les coûts (le ciment, le fer à béton, le bois, la peinture). En somme tout ce qui rentre dans la construction pour pouvoir veiller sur l’évolution de ces prix de même que certains éléments importants sur lesquels, nous n’avons pas commencé à travailler. Mais on le fera très bientôt. Il s’agit de l’automobile, parce que cela contribue à la relance de l’activité économique. Il s’agit donc d’avoir l’œil là-dessus, regarder comment les choses évoluent et entamer les négociations avec les uns et les autres. Comment nous discutons ? C’est un volet important. On ne le fait pas au hasard. Nous ne faisons pas de marchandage. Le gouvernement ne marchande pas. Nous nous appuyons sur des éléments objectifs. Prenez par exemple un produit qui est importé. Nous connaissons la cotation de tout produit au plan international. A partir donc du prix international, on le renvoie à Abidjan, en tenant compte du frêt, de l’assurance, des taxes douanières et celles du Port. Il y a la manutention, les frais financiers, etc. Ensuite on emmène le produit en magasin. Quand vous faites ce calcul, vous avez le prix de revient du produit importé en magasin chez l’importateur. A partir du prix de l’importateur, il y a des marges commerciales qui sont des marges normales au-delà desquelles un commerçant, qu’il soit grossiste, demi-grossiste ou détaillant, ne peut dépasser. Dans un cadre classique, on parle de prix de revient auquel on a appliqué 3% pour le grossiste, 6% pour les demi-grossistes et 12% chez les détaillants. Quand on a fini tout cela, on connait alors le prix, qu’on compare au prix relevé. S’il y a un écart, c’est sur cela que nous menons les discussions avec les autres acteurs. On applique les pourcentages qui sont des marges autorisées au-delà desquelles il y a problème. On arrive facilement à s’entendre avec les opérateurs rationnels. Celui qui produit localement ne paie pas des droits de douane. Il paie les impôts, il a ses coûts. On a le prix sortie d’usine, on suit le même mécanisme que je viens de vous indiquer. Normalement dans un cadre libéralisé, avec l’extérieur, il est en concurrence avec le produit extérieur. Il s’arrange à ne pas exagérer en tenant compte de tous les coûts de l’importation que je viens d’indiquer (fret, assurance, droits de dédouanement,). Normalement, son prix ne doit pas être très loin du prix de revient chez l’importateur. Sinon, un produit dont l’importation est libéralisée, si la production locale a un prix, qui est un coût de revient plus élevé que le prix de revient dans le magasin de l’importateur, les gens vont prendre le produit importé au détriment du produit local pour certains produits comme le sucre qui obéit à une logique de réduire les disparités régionales et de créer des sources de revenus stables dans les zones de production telles que Zuénoula ou Borotou. Cela impose certaines contraintes qui font qu’il y a interdiction. Mais il faut travailler sur les prix « sortie d’usine » pour ne pas qu’il y ait une déconnexion trop importante avec le marché environnant auquel cas cela serait de nature à encourager l’importation frauduleuse. Voilà un peu le schéma dans lequel nous travaillons. Quand on a fini de faire ces négociations et qu’on a convenu de quelque chose, de quoi disposons-nous pour que cela soit respecté ? Nous disposons de l’observation, puisqu’on fait des relevés. Ce ne sont pas des relevés qui se font au hasard. Dans la commune de Cocody par exemple, nous avons par semaine 10 points de relevés. Et ces points ne sont pas figés. Ce sont des points mobiles. C’est un découpage représentatif de Cocody. C’est ce que nous faisons dans tous les quartiers d’Abidjan et les villes de l’intérieur. Le relevé n’est pas un relevé qui peut être décelé. C'est-à-dire quand nos représentants vont sur le terrain, les commerçants ne savent pas. Parce qu’ils se comportent en acheteurs et en consommateurs. Par le passé, les relevés étaient visibles puisque l’agent vient, il a une fiche sur laquelle il fait des relevés. A ce niveau, les prix ne sont pas affichés, ce qui est une violation de la loi dans les magasins. Pour l’instant, comme ce n’est pas généralisé, quand ils demandent les prix, souvent on peut leur donner des prix qui n’ont rien à avoir avec la réalité. Donc, on a adopté le schéma d’agents qui font des achats comme tout le monde de sorte que nous ayons la réalité des pratiques sur le marché. Evidemment, cela nous permet par la suite, en normalisant nos données, d’identifier les zones où il y a problèmes. A ce niveau-là, il y a un mécanisme qui permet de faire savoir à l’opérateur les comportements déviants qu’il a et au besoin les demi grossistes qui lui livrent seront informés de ces comportements. Vous savez que dans certains secteurs, si vous avez des comportements qui sont contraires à la pratique normale, vous pourrez ne plus être approvisionnés. Voici donc les mécanismes. On a aussi un numéro vert pour que les gens appellent et qui nous permet, en plus des relevés des prix, de regarder et d’engager des actions en parallèle. Voilà en résumé comment nous travaillons dans un cadre libéralisé. Comme, je l’ai dit, il y a des mesures certes, d’informations, il y a des mesures dissuasives. Il y a des contrôles sur les prix qui font l’objet de règlementations précises. Il y a une libéralisation et une liberté mais ce n’est pas la liberté du lion dans la jungle.
Exposé liminaire du ministre Dagobert Banzio
Je voudrais saluer, Monsieur le Directeur général de l’Intelligent d’Abidjan, le Directeur de publication, le rédacteur en chef, tous les journalistes, toute la presse écrite et audiovisuelle ainsi que toutes les personnes qui ont honoré de leur présence cette rencontre. Je voudrais saluer les représentants des consommateurs, des commerçants, des grands distributeurs et les invités. Je voudrais saluer aussi la présence de mes amis et frères, les députés à cette rencontre qui arrive à point nommé. Je suis donc heureux de répondre à cette invitation et de pouvoir vous entretenir sur ce thème important qui est celui de «la fixation et la régulation des prix dans un système de libéralisation : Rôle et responsabilité de l’Etat ».
Je pense que se poser déjà cette question veut dire qu’on comprend bien dans quel environnement nous sommes. La Côte d’Ivoire aujourd’hui, est un pays qui a une économie essentiellement libérale. Quels sont les instruments que l’Etat peut utiliser pour lutter contre la vie chère dans une économie libérale ? C’est évident vous le savez, même les Etats Unis qui est un pays libéral par excellence ou la France ont des mécanismes pour veiller sur tous ces paramètres. Ce n’est pas parce qu’on est libéral que les acteurs doivent se comporter, pour parler comme les économistes, comme le lion. La liberté du lion dans la jungle. Ici ce n’est pas la jungle. C’est un Etat qui est organisé. Donc vous faites bien de poser la question. Je vais essayer de donner quelques éléments de réponses à ces préoccupations. Economie libéralisée mais à quelques exceptions près. C’est qu’il y a, pour diverses raisons, certains produits dont les mécanismes de tarification obéissent à une certaine réglementation. On peut citer l’eau, l’électricité, le téléphone, le gaz, les livres scolaires d’édition locale, les produits pharmaceutiques. Et puis, le mécanisme de fixation du prix du carburant à la pompe et certains produits de grande consommation qui, compte tenu de leur importance et de leur impact, font l’objet d’un suivi particulier. On peut mettre dans le lot : le riz, la viande, l’huile et le pain. Pour certains produits qui évoluent dans un cadre plus ou moins libéralisé comme le sucre, cela obéit à des mécanismes qui nous amènent à avoir un œil là-dessus. Et de façon globale, c’est veiller dans une économie libérale à ce que la concurrence soit totalement parfaite. A l’exception des produits que je viens d’évoquer qui sont certes des produits sensibles soumis à un régime de libéralisation, j’allais dire totale, même le riz, la viande, l’huile et le pain, tout comme le sucre dont l’importation doit être autorisée jusqu’à preuve du contraire.
Les moyens de l’Etat pour veiller au respect des prix
Il y a beaucoup d’instruments, mais je vais vous en citer quelques-uns : tout produit qui est sur le marché, si c’est un produit importé, doit respecter les procédures normales d’importation. Sinon, c’est un produit frauduleux. C’est un instrument de contrôle puisque toute importation fait l’objet d’autorisation. Cela doit obéir aux principes qui permettent d’entrer sur le marché. Il y a aussi la question de la qualité et de la santé de la population. On peut procéder à des contrôles sur les qualités pour s’assurer qu’on est autorisé à l’importation. Et puis, il y a la qualité elle-même. Même si vous avez respecté les procédures, si le produit est périmé, il ne doit pas se retrouver sur le marché. On peut procéder à des contrôles pour diverses raisons. Par exemple, la non fiabilité des instruments de mesure tels que la balance. On fait des contrôles métrologiques pour s’assurer que les appareils qui sont utilisés sont fiables et qu’il n’y a pas de contrepoids pour pénaliser le consommateur. De façon générale, il s’agit d’encadrer et de faire la promotion commerciale. Ce sont des vocations importantes. Mais au-delà, vous verrez l’élément central sur lequel nous avons commencé à travailler de façon active sur les prix, sur la disponibilité des informations. Aujourd’hui, je peux dire qu’on n’a pas totalement fini, mais nous sommes quand même très avancé sur la disponibilité des prix et les produits de grande consommation dans la ville d’Abidjan. Nous avons, depuis le mois de juin, pu avoir toutes les informations sur tout le territoire ivoirien en ce qui concerne les produits de grande consommation dans les différentes régions de Côte d’Ivoire. Pas plus tard que la semaine dernière, nous avons fait une réunion d’une journée avec tous les directeurs régionaux pour recueillir toutes les informations, relever des prix à l’intérieur du pays ainsi que des problèmes liés à tous les produits que sont la fraude, la qualité, la disponibilité. C’est important et c’est le lieu de disposer des informations sur les prix. Ce qui permet par la suite de revenir faire un contrôle et s’assurer que tout se passe bien. Et les produits alimentaires qui sont suivis actuellement comme du lait sur le feu, ce sont évidemment, le riz, le sucre, l’huile, le lait, le poisson, la viande, la farine de même que les produits d’entretien et les produits pétroliers. Nous avons ajouté à tout ce que je viens de dire, les produits de base. C'est-à-dire les prix d’achat du café, du cacao, de l’huile de palme, l’anacarde, etc. On fait un relevé des prix pour informer le gouvernement sur la manière dont les produits sont achetés à la base. C’est un élément important. Pour certains produits, nous allons instituer d’ici à deux (2) semaines, le contrôle dans les usines pour voir entre l’achat bord-champs et l’entrée-usine, quels sont les prix qui sont pratiqués pour que ces informations puissent servir. En plus des produits de grande consommation dont j’ai parlé, il y a les produits vivriers qui sont suivis de façon détaillée par l’OCPV (Office d’aide à la commercialisation des produits vivriers) sur toute l’étendue du territoire et au niveau de la ville d’Abidjan.
A cela, il faut ajouter les éléments importants qui doivent contribuer à l’activité économique. Pour les matériaux de construction liés à la reconstruction, il est important de voir comment évoluent les coûts (le ciment, le fer à béton, le bois, la peinture). En somme tout ce qui rentre dans la construction pour pouvoir veiller sur l’évolution de ces prix de même que certains éléments importants sur lesquels, nous n’avons pas commencé à travailler. Mais on le fera très bientôt. Il s’agit de l’automobile, parce que cela contribue à la relance de l’activité économique. Il s’agit donc d’avoir l’œil là-dessus, regarder comment les choses évoluent et entamer les négociations avec les uns et les autres. Comment nous discutons ? C’est un volet important. On ne le fait pas au hasard. Nous ne faisons pas de marchandage. Le gouvernement ne marchande pas. Nous nous appuyons sur des éléments objectifs. Prenez par exemple un produit qui est importé. Nous connaissons la cotation de tout produit au plan international. A partir donc du prix international, on le renvoie à Abidjan, en tenant compte du frêt, de l’assurance, des taxes douanières et celles du Port. Il y a la manutention, les frais financiers, etc. Ensuite on emmène le produit en magasin. Quand vous faites ce calcul, vous avez le prix de revient du produit importé en magasin chez l’importateur. A partir du prix de l’importateur, il y a des marges commerciales qui sont des marges normales au-delà desquelles un commerçant, qu’il soit grossiste, demi-grossiste ou détaillant, ne peut dépasser. Dans un cadre classique, on parle de prix de revient auquel on a appliqué 3% pour le grossiste, 6% pour les demi-grossistes et 12% chez les détaillants. Quand on a fini tout cela, on connait alors le prix, qu’on compare au prix relevé. S’il y a un écart, c’est sur cela que nous menons les discussions avec les autres acteurs. On applique les pourcentages qui sont des marges autorisées au-delà desquelles il y a problème. On arrive facilement à s’entendre avec les opérateurs rationnels. Celui qui produit localement ne paie pas des droits de douane. Il paie les impôts, il a ses coûts. On a le prix sortie d’usine, on suit le même mécanisme que je viens de vous indiquer. Normalement dans un cadre libéralisé, avec l’extérieur, il est en concurrence avec le produit extérieur. Il s’arrange à ne pas exagérer en tenant compte de tous les coûts de l’importation que je viens d’indiquer (fret, assurance, droits de dédouanement,). Normalement, son prix ne doit pas être très loin du prix de revient chez l’importateur. Sinon, un produit dont l’importation est libéralisée, si la production locale a un prix, qui est un coût de revient plus élevé que le prix de revient dans le magasin de l’importateur, les gens vont prendre le produit importé au détriment du produit local pour certains produits comme le sucre qui obéit à une logique de réduire les disparités régionales et de créer des sources de revenus stables dans les zones de production telles que Zuénoula ou Borotou. Cela impose certaines contraintes qui font qu’il y a interdiction. Mais il faut travailler sur les prix « sortie d’usine » pour ne pas qu’il y ait une déconnexion trop importante avec le marché environnant auquel cas cela serait de nature à encourager l’importation frauduleuse. Voilà un peu le schéma dans lequel nous travaillons. Quand on a fini de faire ces négociations et qu’on a convenu de quelque chose, de quoi disposons-nous pour que cela soit respecté ? Nous disposons de l’observation, puisqu’on fait des relevés. Ce ne sont pas des relevés qui se font au hasard. Dans la commune de Cocody par exemple, nous avons par semaine 10 points de relevés. Et ces points ne sont pas figés. Ce sont des points mobiles. C’est un découpage représentatif de Cocody. C’est ce que nous faisons dans tous les quartiers d’Abidjan et les villes de l’intérieur. Le relevé n’est pas un relevé qui peut être décelé. C'est-à-dire quand nos représentants vont sur le terrain, les commerçants ne savent pas. Parce qu’ils se comportent en acheteurs et en consommateurs. Par le passé, les relevés étaient visibles puisque l’agent vient, il a une fiche sur laquelle il fait des relevés. A ce niveau, les prix ne sont pas affichés, ce qui est une violation de la loi dans les magasins. Pour l’instant, comme ce n’est pas généralisé, quand ils demandent les prix, souvent on peut leur donner des prix qui n’ont rien à avoir avec la réalité. Donc, on a adopté le schéma d’agents qui font des achats comme tout le monde de sorte que nous ayons la réalité des pratiques sur le marché. Evidemment, cela nous permet par la suite, en normalisant nos données, d’identifier les zones où il y a problèmes. A ce niveau-là, il y a un mécanisme qui permet de faire savoir à l’opérateur les comportements déviants qu’il a et au besoin les demi grossistes qui lui livrent seront informés de ces comportements. Vous savez que dans certains secteurs, si vous avez des comportements qui sont contraires à la pratique normale, vous pourrez ne plus être approvisionnés. Voici donc les mécanismes. On a aussi un numéro vert pour que les gens appellent et qui nous permet, en plus des relevés des prix, de regarder et d’engager des actions en parallèle. Voilà en résumé comment nous travaillons dans un cadre libéralisé. Comme, je l’ai dit, il y a des mesures certes, d’informations, il y a des mesures dissuasives. Il y a des contrôles sur les prix qui font l’objet de règlementations précises. Il y a une libéralisation et une liberté mais ce n’est pas la liberté du lion dans la jungle.