Le bon peuple de Côte d’Ivoire avait cru que les refondateurs inauguraient la façon usurpatrice de s’approprier ce qui ne leur appartient pas, à l’occasion de la dernière présidentielle. A cette occasion, leur porte-étendard avait été lamentablement étalé mais, n’avait pas voulu céder le pouvoir. On connaît la suite. Pas du tout instruits de cette expérience, voilà encore ces mêmes refondateurs revendiquant ce qui n’est pas leur propriété. Leur porte-voix pour qui la Côte d’Ivoire est née en 2000, date à laquelle l’opposant historique est parvenu au pouvoir dans des conditions calamiteuses, affirme, sans honte, qu’en donnant (enfin) le premier coup de pioche de la construction du 3ème pont, reprend un chantier initié par le président déchu. Faux, faux et faux ! L’idée de ce pont est née sous le président Bédié. En 1999, cet ouvrage était sur le point de voir le jour quand est intervenu le coup d’Etat que le président du FPI avait qualifié de «salvateur». Dire que ce pont pour lequel des occupants des sites concernés avaient déjà été indemnisés et recasés du temps de Bédié, ne peut être un chantier du professeur d’histoire. Faire de lui le père de ce projet est une usurpation. Pour le pont de Jacqueville, seuls des étrangers débarquant dans notre carré et n’ayant pas connu le régime Hpuphopuët, peuvent croire aux sornettes des refondateurs. Le pont devant remplacer le bac de Jacqueville est une vieille idée. Il ne peut être considérer comme un chantier du président capturé, lequel avait promis de le réaliser en dix mois et n’en a posé que la première pierre, recouverte depuis, de très hautes herbes. Pour l’autoroute devant mener à Bassam, les animateurs du porte-voix des refondateurs sont peut-être trop jeunes pour savoir que ce projet s’intégrait à la voie triomphale dont le président Houphouët voulait doter la ville d’Abidjan. Si jamais l’opposant historique en a parlé au cours de ses dix années de règne, il n’aura que repris le premier président de la République. Idem pour le pont de Yopougon, le quatrième (désormais) de la capitale économique. Le bon peuple de Côte d’Ivoire fait remarquer aux usurpateurs, qu’entre faire un discours sur un projet et le concevoir pour le réaliser, il y a une très grande différence. Un large fossé. Pour le troisième pont, par exemple, personne n’a vu le début des travaux avec celui à qui l’on tente désespérément d’attribuer la paternité. On se rappelle seulement qu’au détour d’un discours, il a promis, comme toujours, que cet ouvrage pas du tout important, sera réalisé. Il est parti sans que cela ne soit fait. Appelle-t-on cela ouvrir un chantier ? Uniquement dans l’entendement des refondateurs qui pensent qu’il suffit de parler d’un projet pour qu’il soit considéré comme concrétisé. Ils oublient qu’avec l’avènement de Ouattara, l’on est passé du royaume de la bonne parole à celui de la pratique, du travail effectif
Raoul Mapiéchon
Raoul Mapiéchon