La sécurité à la frontière ivoiro-libérienne préoccupe de plus en plus les nouvelles autorités ivoiriennes, mais également celles des pays de la sous-région ouest- africaine. Le samedi 10 septembre dernier, le président ivoirien, Alassane Ouattara a pris part à cet effet à un mini-sommet sur la sécurité à la frontière entre la Côte d`Ivoire et le Libéria, qui s`est tenu à Abuja, la capitale politique nigériane. Avec ses pairs du Libéria, Ellen Johnson-Sirleaf, du Sénégal Abdoulaye Wade, du Ghana John Atta-Mills, du Burkina Faso Blaise Compaoré, et du Nigéria Goodluck Jonathan, ils ont exprimé leur profonde préoccupation face à la situation sécuritaire dans la zone frontalière de ces deux pays et à l’intérieur du Libéria. Situation caractérisée non seulement par les activités criminelles menées par des groupes armés non étatiques, mais aussi par la présence et la circulation d’armes légères et de petit calibre (ALPC) et par la détérioration des conditions de vie des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées internes. Après une analyse des risques potentiels de reprise de la violence, surtout pendant les prochaines élections au Libéria prévues pour le 11 octobre prochain, le mini-sommet des chefs d`Etat a « exhorté les Nations Unies à intensifier les opérations de suivi et de contrôle menées conjointement par l’ONUCI (Côte d`Ivoire) et la MINUL(Libéria), le long de la frontière commune entre les deux pays. A cet égard, le Mini-Sommet demande au Nations Unies de fournir une assistance technique supplémentaire à ces missions de maintien de la paix », note le communiqué final de la rencontre. Les chefs d`Etat ont par ailleurs instruit le président de la Commission, Goodluck Jonathan, de convoquer, le mardi 13 septembre 2011 à Monrovia, une réunion des chefs d’Etat-Major et des chefs de Police des six Etats, afin d’évaluer les menaces sécuritaires dans la zone, en particulier en rapport avec le processus électoral au Libéria et de formuler des recommandations. Cette réunion des sécurocrates devra être suivie par une rencontre qui doit regrouper les quinze Etats membres de la Cedeao pour finaliser lesdites recommandations. En outre, « les Chefs d’Etat ont chargé les représentants de ce mini-sommet de rencontrer le Secrétaire Général des Nations Unies, S. E. Ban KI Moon, afin de solliciter un effort plus grand en matière de sécurité dans la région et de lui faire part du souhait d’une coopération renforcée CEDEAO-Nations Unies à cet égard ».Le même communiqué indique la détermination des chefs d`Etat à assurer des élections apaisées, libres, justes et transparentes au Libéria. Ils ont souligné que la CEDEAO ne saurait tolérer durant ce processus électoral, aucun acte d’incitation ou de provocation et aucun rejet des résultats d’élections libres et justes, pouvant entraîner des troubles. Un envoyé spécial de l`organisation sous-régionale sera dépêché à Monrovia pour couvrir la période électorale. La douloureuse expérience ivoirienne encore fraîche dans les esprits fait prendre des mesures préventives à la Cedeao, au moment où des élections sont annoncées au Libéria, un pays qui a été secoué par plus de dix années de guerre civile, avant de connaître des élections présidentielles. Depuis la fin de la crise post-électorale ivoirienne, la question de la sécurité aux frontières Ouest et Est de la Côte d’Ivoire demeure préoccupante du fait des activités des groupes armés et autres mercenaires qui pilulent dans la zone ouest, et des menaces d`attaques annoncées du côté Est. C`est pour faire face à d`éventuelles attaques armées que la Cedeao a décidé d`envisager des mesures d`envergure contre l`instabilité à la frontière ivoiro-libérienne.
Hamadou ZIAO
Hamadou ZIAO