Les yeux des Ivoiriens étaient rivés sur le conclave des Forces nouvelles (Fn) tenu à Bouaké du 10 au 11 septembre. Une réunion sensée dégager le bilan et les perspectives de ce mouvement. Née, il y a maintenant neuf ans, l’ex-rébellion rebaptisée, Forces nouvelles (Fn), était attendue sur un nombre de points, notamment son avenir après la chute de l’ancien régime et l’avènement du Rhdp au pouvoir. Bras séculier de l’alliance politique houphouëtiste réunissant le Pdci, le Rdr, le Mfa, l’Udpci plus l’Upci de Gnamien Konan, l’ex-rébellion a décidé, contre toute attente, de ne pas se muer en parti politique car, estime son leader, Soro Guillaume, le « paysage politique est trop saturé » pour enregistrer une autre formation politique. Le conclave des Fn a décidé ainsi de ne pas s’affirmer et a invité ses adeptes à « rester soudés autour du Rhdp, pour une majorité parlementaire à l’hémicycle, en prenant part aux législatives ». Si, d’emblée, cette position semble ne surprendre personne, il faut cependant passer au scanner l’avis de Soro et ses hommes. En effet, selon des sources introduites auprès du secrétariat des Fn, la mutation en parti politique de l’ex-rébellion ouvrirait du coup la voie à une saignée en leur sein. Puisque, souligne notre source, nombre d’entre les personnalités constituant l’équipe dirigeante des Fn sont partagées entre les grandes formations politiques existantes et la mise sur pied d’un autre parti politique. En outre, fait remarquer notre interlocuteur, l’aile militaire de l’ex-rébellion, sans prendre part au conclave, a posé en filigrane la question de son avenir, vu que peu d’entre eux ont eu le « butin du combat mené sur Abidjan ». On se rappelle à ce niveau, des murmures sans cesse des éléments des Forces armées des Forces nouvelles (Fafn) après la nomination à des postes de responsabilité de la plupart de leurs chefs hiérarchiques. Outre cet aspect auquel Soro n’a pu trouver une solution au cours du rendez-vous du week-end, le volet judicaire des membres influents des Fn demeure un mystère. Soro et ses hommes ne sont pas à l’abri des poursuites si leur mouvement change de statut. Déjà, le commandant Fofié Kouakou est toujours dans le viseur de la communauté internationale, bien que restant sous sanction onusienne depuis 2004. Loin de se faire harakiri, les Fn ont vite fait de jeter l’éponge pour se trouver un parapluie « sécurisé ». Le Rhdp étant le bienvenu, le secrétaire général, Soro Guillaume, ne pouvait décider autrement. Au risque de se trouver sur un nouveau terrain aux contours incertains. Tout en restant attentif à une fusion au sein du Rhdp à l’effet « de mettre sur pied un parti unifié face au Fpi ».
BORIS N’GOTTA
BORIS N’GOTTA