Nommé le 10 décembre 2010 par le Président de la République, Alassane Ouattara, le Directeur général du Port autonome d’Abidjan (Paa), Hien Sié, a pris fonction le 20 avril dernier. Il n’a pas attendu longtemps pour afficher ses ambitions.
La grave crise post- électorale vécue par la Côte d’Ivoire n’a épargné aucun secteur d’activité. Le Port autonome d’Abidjan (Paa), important maillon de l’économie nationale, qui doit relever de nouveaux défis afin de poursuivre sa mission d’outil au service de l’économie ivoirienne et de l’ensemble de la sous - région ouest africaine n’a pas été en reste. C`est
donc à une double tâche de réhabilitation des fondements de ce port et de projection dans l’avenir pour en faire l’un des plus grands hub port d’Afrique, que s’attelle sa nouvelle Direction générale.
Déjà des bons points enregistrés.
« Nous sommes passés d’une moyenne d’un navire par jour, pendant la deuxième quinzaine du mois d’avril à une moyenne de six navires par jour actuellement », le Directeur général ne croyait pas si bien dire, lorsqu’il confiait cela, moins de deux après sa prise de fonction, à un
confrère. Aujourd’hui, le trafic journalier des navires est au-delà. Il a atteint 12 navires par jour. Une performance notable quand on sait qu’à cette même période de l’année dernière l’on était à huit navires par jour. Ce niveau a été atteint après seulement 5 mois d’activité, suite à un embargo qui a duré plusieurs mois. L’autre priorité de Hien Sien a été l’optimisation des ressources. Qui passe inéluctablement par une réduction du personnel, estimé à son arrivée à 1.800. La structure est aujourd’hui en sureffectif. Il suffit pour s’en convaincre, d’observer les ratios appliqués dans certains ports. Au port du Havre, l’un des plus grands ports de France, l’on est à 68 tonnes par individu. Au port de San-Pedro, c’est environ 17 tonnes par agent.
Alors qu’Abidjan l’on est à 10 tonnes par travailleurs. Une situation qui contrarie la rentabilité et la productivité du port. Pour ce faire, sans procéder à des licenciements, le premier capitaine du port d’Abidjan a entrepris des réajustements au niveau du personnel. Et ce, à travers le non renouvellement des contrats arrivés à leur terme, le renvoi de certains agents à leur service initial, l’exemple des fonctionnaires et la suspension momentanée des embauches. L’équipe dirigée par Hien Sié n’entend pas en rester là. Avec les hommes, les idées et les moyens dont elle dispose, même s’ils ne sont pas énormes, elle compte redonner au port une nouvelle dynamique. Pour ce qui est du trafic en transit, les activités ont repris. Deux semaines seulement après la reprise des activités des convois de camions en provenance du mali ont été officiellement accueilli et depuis ce trafic ne cesse de croître. Le port n’a certes pas encore récupéré la totalité de son trafic perdu qui est actuellement de 20% du trafic de l’ensemble des pays de l’hinterland, en concurrence avec Dakar, Cotonou, Lomé… Mais, il est reparti pour reconquérir sa place et il en a les atouts. Qu’il s’agisse du Burkina Faso, du Mali ou du Niger, les opérateurs économiques ont un penchant naturel pour le Port d’Abidjan. Néanmoins, le Dg s’attelle à créer des conditions optimales pour l’exercice de leurs activités et pour leur retour au Paa.
La lutte contre le racket engagée
Ainsi, il a adressé des correspondances à chacun des grands opérateurs pour les inviter à retrouver la destination Côte d’Ivoire et a conduit des missions commerciales dans ces pays. Hien Sié a également réactivé les contrats de représentants locaux suspendus depuis janvier 2011 et mené des actions de proximité par des entretiens téléphoniques réguliers avec les opérateurs. Concernant les tracasseries sur le corridor, le Directeur général du Paa, Sié Hien, a sollicité l’aide du Premier ministre, Soro Guillaume contre ce phénomène. Il a exprimé cette préoccupation au cours d’une audience que le chef du gouvernement lui a accordée. Il souhaite que des mesures soient prises pour faciliter le transit des marchandises entre le port et les pays de l’hinterland. Cela lui paraît d’autant plus nécessaire
qu’il n’est pas normal qu’après avoir été sensibilisés à l’utilisation du corridor ivoirien, les opérateurs économiques de ces pays (Mali, Burkina Faso, Niger), se retrouvent confrontés à des difficultés sur nos routes.
D’où la sollicitation du chef du gouvernement pour une meilleure fluidité routière. Il faut dire que le racket, toujours décrié sur les routes ivoiriennes, s’est exacerbé ces derniers temps à la faveur de la crise post-électorale. Les camions de marchandises et les véhicules de transport de personnes sont soumis à un véritable rançonnement de la part des forces militaires. Le phénomène a atteint un niveau tel que le Premier ministre est monté au créneau, en engagement la phase de répression contre les auteurs de telles pratiques. Cela à travers la réhabilitation des infrastructures devenues désuètes. Concernant la voirie, l’on constate que certains travaux sont achevés et d’autres sont en cours. Toutes ces actions démontrent, s’il en est encore besoin, une réelle volonté de restaurer l’image du port et de faire tourner les activités.
Les résultats de l’audit qui permettront de définir les orientations fortes pour la relance du port dans les prochaines années sont attendus. Cependant, l’on peut sans risque de se tromper, affirmer que le nouveau directeur a su en très peu de temps, mettre ses 17 ans de service au port, au bénéfice de ses nouvelles charges.
Kouassi Victoire
Focus sur le port
Situé sur la côte ouest-africaine presque à égale distance entre les ports du Sénégal et du Cameroun, le Port d’ Abidjan se situe à la croisée des chemins des grandes lignes maritimes en provenance d’Europe, d’Asie et d’Amérique. Cette position géographique idéale couplée avec la qualité des services et la synergie des compétences et expertises qui caractérisent la Communauté portuaire d’Abidjan, valent à cette plateforme logistique moderne les qualificatifs de grand port de commerce, de pêche, de transit et de transbordement d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Grâce à son dynamisme, le port d’Abidjan représente aujourd’hui 90% des échanges extérieurs de la Côte d’Ivoire, 70% des activités industrielles du pays, plus de 85% des recettes douanières qui constituent plus de 60% du budget général de l’Etat, et plus de 40 000 emplois directs et indirects. Ce port à vocation sous- régionale a montré au cours des dix dernières années marquées par la crise, sa capacité à améliorer continuellement la qualité de ses services pour atteindre des niveaux de trafics exceptionnels.
Kouassi Victoire
La grave crise post- électorale vécue par la Côte d’Ivoire n’a épargné aucun secteur d’activité. Le Port autonome d’Abidjan (Paa), important maillon de l’économie nationale, qui doit relever de nouveaux défis afin de poursuivre sa mission d’outil au service de l’économie ivoirienne et de l’ensemble de la sous - région ouest africaine n’a pas été en reste. C`est
donc à une double tâche de réhabilitation des fondements de ce port et de projection dans l’avenir pour en faire l’un des plus grands hub port d’Afrique, que s’attelle sa nouvelle Direction générale.
Déjà des bons points enregistrés.
« Nous sommes passés d’une moyenne d’un navire par jour, pendant la deuxième quinzaine du mois d’avril à une moyenne de six navires par jour actuellement », le Directeur général ne croyait pas si bien dire, lorsqu’il confiait cela, moins de deux après sa prise de fonction, à un
confrère. Aujourd’hui, le trafic journalier des navires est au-delà. Il a atteint 12 navires par jour. Une performance notable quand on sait qu’à cette même période de l’année dernière l’on était à huit navires par jour. Ce niveau a été atteint après seulement 5 mois d’activité, suite à un embargo qui a duré plusieurs mois. L’autre priorité de Hien Sien a été l’optimisation des ressources. Qui passe inéluctablement par une réduction du personnel, estimé à son arrivée à 1.800. La structure est aujourd’hui en sureffectif. Il suffit pour s’en convaincre, d’observer les ratios appliqués dans certains ports. Au port du Havre, l’un des plus grands ports de France, l’on est à 68 tonnes par individu. Au port de San-Pedro, c’est environ 17 tonnes par agent.
Alors qu’Abidjan l’on est à 10 tonnes par travailleurs. Une situation qui contrarie la rentabilité et la productivité du port. Pour ce faire, sans procéder à des licenciements, le premier capitaine du port d’Abidjan a entrepris des réajustements au niveau du personnel. Et ce, à travers le non renouvellement des contrats arrivés à leur terme, le renvoi de certains agents à leur service initial, l’exemple des fonctionnaires et la suspension momentanée des embauches. L’équipe dirigée par Hien Sié n’entend pas en rester là. Avec les hommes, les idées et les moyens dont elle dispose, même s’ils ne sont pas énormes, elle compte redonner au port une nouvelle dynamique. Pour ce qui est du trafic en transit, les activités ont repris. Deux semaines seulement après la reprise des activités des convois de camions en provenance du mali ont été officiellement accueilli et depuis ce trafic ne cesse de croître. Le port n’a certes pas encore récupéré la totalité de son trafic perdu qui est actuellement de 20% du trafic de l’ensemble des pays de l’hinterland, en concurrence avec Dakar, Cotonou, Lomé… Mais, il est reparti pour reconquérir sa place et il en a les atouts. Qu’il s’agisse du Burkina Faso, du Mali ou du Niger, les opérateurs économiques ont un penchant naturel pour le Port d’Abidjan. Néanmoins, le Dg s’attelle à créer des conditions optimales pour l’exercice de leurs activités et pour leur retour au Paa.
La lutte contre le racket engagée
Ainsi, il a adressé des correspondances à chacun des grands opérateurs pour les inviter à retrouver la destination Côte d’Ivoire et a conduit des missions commerciales dans ces pays. Hien Sié a également réactivé les contrats de représentants locaux suspendus depuis janvier 2011 et mené des actions de proximité par des entretiens téléphoniques réguliers avec les opérateurs. Concernant les tracasseries sur le corridor, le Directeur général du Paa, Sié Hien, a sollicité l’aide du Premier ministre, Soro Guillaume contre ce phénomène. Il a exprimé cette préoccupation au cours d’une audience que le chef du gouvernement lui a accordée. Il souhaite que des mesures soient prises pour faciliter le transit des marchandises entre le port et les pays de l’hinterland. Cela lui paraît d’autant plus nécessaire
qu’il n’est pas normal qu’après avoir été sensibilisés à l’utilisation du corridor ivoirien, les opérateurs économiques de ces pays (Mali, Burkina Faso, Niger), se retrouvent confrontés à des difficultés sur nos routes.
D’où la sollicitation du chef du gouvernement pour une meilleure fluidité routière. Il faut dire que le racket, toujours décrié sur les routes ivoiriennes, s’est exacerbé ces derniers temps à la faveur de la crise post-électorale. Les camions de marchandises et les véhicules de transport de personnes sont soumis à un véritable rançonnement de la part des forces militaires. Le phénomène a atteint un niveau tel que le Premier ministre est monté au créneau, en engagement la phase de répression contre les auteurs de telles pratiques. Cela à travers la réhabilitation des infrastructures devenues désuètes. Concernant la voirie, l’on constate que certains travaux sont achevés et d’autres sont en cours. Toutes ces actions démontrent, s’il en est encore besoin, une réelle volonté de restaurer l’image du port et de faire tourner les activités.
Les résultats de l’audit qui permettront de définir les orientations fortes pour la relance du port dans les prochaines années sont attendus. Cependant, l’on peut sans risque de se tromper, affirmer que le nouveau directeur a su en très peu de temps, mettre ses 17 ans de service au port, au bénéfice de ses nouvelles charges.
Kouassi Victoire
Focus sur le port
Situé sur la côte ouest-africaine presque à égale distance entre les ports du Sénégal et du Cameroun, le Port d’ Abidjan se situe à la croisée des chemins des grandes lignes maritimes en provenance d’Europe, d’Asie et d’Amérique. Cette position géographique idéale couplée avec la qualité des services et la synergie des compétences et expertises qui caractérisent la Communauté portuaire d’Abidjan, valent à cette plateforme logistique moderne les qualificatifs de grand port de commerce, de pêche, de transit et de transbordement d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Grâce à son dynamisme, le port d’Abidjan représente aujourd’hui 90% des échanges extérieurs de la Côte d’Ivoire, 70% des activités industrielles du pays, plus de 85% des recettes douanières qui constituent plus de 60% du budget général de l’Etat, et plus de 40 000 emplois directs et indirects. Ce port à vocation sous- régionale a montré au cours des dix dernières années marquées par la crise, sa capacité à améliorer continuellement la qualité de ses services pour atteindre des niveaux de trafics exceptionnels.
Kouassi Victoire