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Politique Publié le mardi 20 septembre 2011 | Le Temps

Côte d’Ivoire : Une Nation, ce n’est pas une rébellion !

On ne dirige pas un pays comme on dirigerait une rébellion. Or c’est bien ce triste tableau qui est dépeint de la Côte d’Ivoire. Depuis que le régime a changé de nom. Laurent Gbagbo, en effet, a été déposé par une coalition de forces étrangères dirigée par la France. Laquelle France parachève ainsi une corvée que s’était imposée la rébellion des Forces nouvelles.

Le président du Rdr Alassane Dramane Ouattara pouvait tranquillement «sortir son caïman de son pipi» et couver sa rébellion au nord. Guillaume Soro pouvait évacuer les affaires courantes dans son rôle de Secrétaire général. Bouaké et toutes les villes rebelles du nord pouvaient crouler sous le poids de l’ignominieuse rébellion. Une partie du territoire ivoirien pouvait être régentée par des com-zones. Cela pouvait encore se comprendre. Mais, hélas (mille fois hélas) que l’ensemble de notre pays, notre chère patrie soit dirigée comme on dirigerait une rébellion, c’est aberrant ! Et cela s’appelle naviguer à vue. Quand un régime se prête au jeu de l’improvisation comme le ferait un marionnettiste avec sa marionnette, il y a lieu de désespérer. Car, on ne joue pas avec la vie de plus de 20 millions d’habitants. Si déjà il est très délicat de ruser avec la vie d’une personne à plus forte raison, des milliers.

Malheureusement c’est à ce cirque hasardeux que se prête le président Alassane Dramane Ouattara. Assurément, le nouveau chef d’Etat ivoirien n’a pas encore pris la pleine mesure des responsabilités qui sont les siennes. Résultat à mi-parcours : des morts et toujours des morts au quotidien. S’il s’était agi d’une catastrophe naturelle ou d’un accident de route du genre «un autobus de la Sotra déverse ses passagers dans la lagune», on en serait encore à épiloguer et à chercher le sexe des anges. Mais, que quinze mercenaires franchissent, comme à la balade au clair de lune, nos frontières pour massacrer nos parents, c’est inconcevable. D’autant plus intolérable que ces tueries massives se déroulent au nez et à la barbe des Frci, ces «sauveurs» selon le procureur d’Abidjan. Mais où sont ces Frci au moment où des Ivoiriens sont massacrés ? Où ? Que fait le président Ouattara devant cet autre drame national ? Quand cessera-t-il ses voyages de plaisance dans les capitales occidentales ? Sait-il que les Ivoiriens à Ziriglo et Nigré meurent pendant qu’il continue de célébrer sa présidence en multipliant des soirées mondaines de gabegie, dont la toute récente est pompeusement baptisée prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix ? Entre le prix de la recherche de la paix et la paix tout court, où se trouve le besoin des Ivoiriens ? La réponse, évidemment, est que les Ivoiriens ont plus besoin de paix que d’autre chose. Donnez la paix aux Ivoiriens, monsieur le Président ! Prenez soin de vous… et d’autrui. A mardi prochain !

al08062317@yahoo.fr
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