Le métier de vente du café ou du thé chauffé à eau, avec du sucre, prend de l’ampleur dans la cité. Ils sont nombreux ces jeunes, parcourant les grandes artères de la capitale économique, Abidjan, et à l’aide d’une charrette, qui proposent ce produit aux populations. Pourquoi cette activité prospère-t-elle ? Que gagnent ces jeunes et quelles sont les difficultés qu’ils rencontrent ? Etat des lieux.
«Il n’y a pas de sot métier », dit-on. Et cet adage semble bien perçu par ces vendeurs de café ou de thé chauffé à eau, accompagné du sucre. Pokou Didier, exerce depuis plus d’un an ce boulot. Sous contrat avec une entreprise de la place, il dit gérer au mieux son quotidien. « J’ai 35% sur les ventes. En clair, si je vends, par exemple, 100 gobelets (dont l’unité est à 100 F CFA) dans une journée, je m’en tire avec 3500 F CFA sur un total de vente de 10 000 FCFA », révèle-t-il, ajoutant qu’il excède généralement ce niveau de vente. « Je retourne par jour à la maison avec au moins 4000 F CFA. Grâce à ce métier, j’arrive à payer mon loyer et à m’occuper de ma famille », déclare Pokou, fiancé et père de trois enfants. Brou Konan Richard pratique également ce secteur mais dans un registre différent de celui de Pokou. Il n’est pas lié directement à une « maison mère » mais travaille pour le compte d’un particulier. Après une journée de vente, Konan Richard dit rembourser à son responsable, par exemple, le montant des 100 gobelets (1250 F CFA) vendus, le prix du grand sachet de café en poudre qui est de 2500 F CFA, le montant des deux sachets de sucre mis à sa disposition (800 F CFA) et le prix de l’utilisation journalière de la charrette qui est de 1000 F CFA. « Après ce remboursement, le reste d’argent me revient », fait-il savoir, en indiquant qu’il gagne au moins par jour entre 3000 et 4000 F CFA.
Des vendeurs parcourent trois communes, chaque jour et à pied. Brou Konan Richard affirme également que c’est grâce à ce travail qu’il arrive à s’occuper de sa femme, de son enfant et de son neveu. La fausse note dans ce métier, à en croire ces acteurs, se situe au niveau de la fatigue. Et ce n’est pas Brou Konan Richard, qui parcourt quotidiennement à pied, les communes d’Abobo, de Cocody et d’Adjamé, qui dira le contraire. «Je me réveille chaque jour à 4 heures du matin. Le temps de m’apprêter pour me rendre à l’entreprise et récupérer mon matériel de travail», déclare-t-il, avant de renchérir en ces termes : «Le travail est fatiguant mais on ne peut pas baisser les bras avec la situation difficile du moment». Brou Richard souligne qu’il doit régulièrement faire face aux problèmes de fatigue générale, de courbatures, de troubles gastriques, etc. Pokou Didier, lui, a souhaité que l’entreprise qui l’emploie puisse améliorer son gain journalier. «J’aimerais que notre pourcentage passe de 35 % à 40 % pour que nous puissions mieux nous occuper de notre santé », a-t-il souhaité. Diabaté Hamed, responsable d’une structure spécialisée dans le secteur, fait savoir que son entreprise qui emploie 14 personnes dans ce domaine entend par cette action aider les démunis à sortir de l’ornière. Une aide qu’il traduit par son engagement à se lever très tôt le matin pour mettre les jeunes au travail. « Dès une heure du matin, je suis déjà sur pied pour chauffer l’eau. A partir de 4 heures du matin, les vendeurs commencent à arriver afin d’être sur le terrain au plus grand tard à 8 heures », affirme-t-il. Puis d’ajouter que sa structure perçoit quotidiennement comme bénéfice 7 000 à 8000 FCFA. Argent, dira-t-il, qui découle de la location d’une charrette, payée quotidiennement, à 1000 F CFA, par chaque employé. « Le travail étant fatiguant, un vendeur travaille rarement 7 jours sur 7. En moyenne, ce sont 7 à 8 personnes qui vont sur le terrain, les autres étant au repos », précise-t-il. A entendre Diabaté Hamed, cet argent sert en partie à payer le loyer du siège, sis au Plateau-Dokui, à charger le gaz servant à chauffer l’eau, à acheter le café, le thé, le sucre, les gobelets, etc. Cissé Abdoulaye, commercial dans une entreprise de la place, se félicite de la propagation de ce secteur. « Chaque jour, je bois au moins un gobelet de café vendu par ces jeunes. Ce qui me permet d’être dynamique dans le travail », dit-il. Et de renchérir : « Pour moi, ces vendeurs ambulants sont les bienvenus car les pauses café ne se font pas dans toutes les entreprises ou si elles se font, ce n’est pas tous les travailleurs qui en bénéficient ». Quant à Suzane Kossonou, secrétaire dans une banque, elle dénonce l’insuffisance d’hygiène des acteurs de ce métier. « Ceux qui vendent le café ou le thé avec des charrettes ne sont pas généralement propres. Aussi, le matériel qu’ils utilisent n’est pas bien protégé. Toute chose qui n’encourage pas à acheter le produit. Il faut qu’ils fassent un effort à ce niveau parce que des maladies comme la fièvre typhoïde sont très présentes dans les rues ». Si tel est que ce métier permet à des personnes de faire face aux vicissitudes de la vie, une réelle organisation s’impose, pour le bien- être de tous.
R.Dibi
«Il n’y a pas de sot métier », dit-on. Et cet adage semble bien perçu par ces vendeurs de café ou de thé chauffé à eau, accompagné du sucre. Pokou Didier, exerce depuis plus d’un an ce boulot. Sous contrat avec une entreprise de la place, il dit gérer au mieux son quotidien. « J’ai 35% sur les ventes. En clair, si je vends, par exemple, 100 gobelets (dont l’unité est à 100 F CFA) dans une journée, je m’en tire avec 3500 F CFA sur un total de vente de 10 000 FCFA », révèle-t-il, ajoutant qu’il excède généralement ce niveau de vente. « Je retourne par jour à la maison avec au moins 4000 F CFA. Grâce à ce métier, j’arrive à payer mon loyer et à m’occuper de ma famille », déclare Pokou, fiancé et père de trois enfants. Brou Konan Richard pratique également ce secteur mais dans un registre différent de celui de Pokou. Il n’est pas lié directement à une « maison mère » mais travaille pour le compte d’un particulier. Après une journée de vente, Konan Richard dit rembourser à son responsable, par exemple, le montant des 100 gobelets (1250 F CFA) vendus, le prix du grand sachet de café en poudre qui est de 2500 F CFA, le montant des deux sachets de sucre mis à sa disposition (800 F CFA) et le prix de l’utilisation journalière de la charrette qui est de 1000 F CFA. « Après ce remboursement, le reste d’argent me revient », fait-il savoir, en indiquant qu’il gagne au moins par jour entre 3000 et 4000 F CFA.
Des vendeurs parcourent trois communes, chaque jour et à pied. Brou Konan Richard affirme également que c’est grâce à ce travail qu’il arrive à s’occuper de sa femme, de son enfant et de son neveu. La fausse note dans ce métier, à en croire ces acteurs, se situe au niveau de la fatigue. Et ce n’est pas Brou Konan Richard, qui parcourt quotidiennement à pied, les communes d’Abobo, de Cocody et d’Adjamé, qui dira le contraire. «Je me réveille chaque jour à 4 heures du matin. Le temps de m’apprêter pour me rendre à l’entreprise et récupérer mon matériel de travail», déclare-t-il, avant de renchérir en ces termes : «Le travail est fatiguant mais on ne peut pas baisser les bras avec la situation difficile du moment». Brou Richard souligne qu’il doit régulièrement faire face aux problèmes de fatigue générale, de courbatures, de troubles gastriques, etc. Pokou Didier, lui, a souhaité que l’entreprise qui l’emploie puisse améliorer son gain journalier. «J’aimerais que notre pourcentage passe de 35 % à 40 % pour que nous puissions mieux nous occuper de notre santé », a-t-il souhaité. Diabaté Hamed, responsable d’une structure spécialisée dans le secteur, fait savoir que son entreprise qui emploie 14 personnes dans ce domaine entend par cette action aider les démunis à sortir de l’ornière. Une aide qu’il traduit par son engagement à se lever très tôt le matin pour mettre les jeunes au travail. « Dès une heure du matin, je suis déjà sur pied pour chauffer l’eau. A partir de 4 heures du matin, les vendeurs commencent à arriver afin d’être sur le terrain au plus grand tard à 8 heures », affirme-t-il. Puis d’ajouter que sa structure perçoit quotidiennement comme bénéfice 7 000 à 8000 FCFA. Argent, dira-t-il, qui découle de la location d’une charrette, payée quotidiennement, à 1000 F CFA, par chaque employé. « Le travail étant fatiguant, un vendeur travaille rarement 7 jours sur 7. En moyenne, ce sont 7 à 8 personnes qui vont sur le terrain, les autres étant au repos », précise-t-il. A entendre Diabaté Hamed, cet argent sert en partie à payer le loyer du siège, sis au Plateau-Dokui, à charger le gaz servant à chauffer l’eau, à acheter le café, le thé, le sucre, les gobelets, etc. Cissé Abdoulaye, commercial dans une entreprise de la place, se félicite de la propagation de ce secteur. « Chaque jour, je bois au moins un gobelet de café vendu par ces jeunes. Ce qui me permet d’être dynamique dans le travail », dit-il. Et de renchérir : « Pour moi, ces vendeurs ambulants sont les bienvenus car les pauses café ne se font pas dans toutes les entreprises ou si elles se font, ce n’est pas tous les travailleurs qui en bénéficient ». Quant à Suzane Kossonou, secrétaire dans une banque, elle dénonce l’insuffisance d’hygiène des acteurs de ce métier. « Ceux qui vendent le café ou le thé avec des charrettes ne sont pas généralement propres. Aussi, le matériel qu’ils utilisent n’est pas bien protégé. Toute chose qui n’encourage pas à acheter le produit. Il faut qu’ils fassent un effort à ce niveau parce que des maladies comme la fièvre typhoïde sont très présentes dans les rues ». Si tel est que ce métier permet à des personnes de faire face aux vicissitudes de la vie, une réelle organisation s’impose, pour le bien- être de tous.
R.Dibi