Plus de deux mois sans eau courante. La situation est devenue intenable, pour de nombreuses familles qui ont abandonné leurs domiciles dans plusieurs quartiers de Yopougon.
Les populations des sous-quartiers d’Anananeraie, Maroc et Niangon-Adjamé de la commune de Yopougon, sont privées d’eau depuis près de trois mois. Le liquide précieux ne coule plus dans leurs robinets. Face à cette situation, les infortunés habitants plient bagages. Hier matin, la désolation se lisait sur les visages de plusieurs familles qui ne savent pas à quel saint se vouer. «Cela fait près de cinq ans que nous habitons ici. Mais aussi quatre ans que nous sommes confrontés à une pénurie d’eau. L’eau ne coule pas du tout de nos robinets. Quand par miracle, nous avons la chance d’avoir de l’eau, c’est qu’il est une heure du matin. Et cela pour une fois dans le mois. C’est une situation qui devient catastrophique pour la famille. Nous sommes sur le point de partir. En attendant d’avoir une maison dans un quartier où ce problème n’existera pas», se désole Soro Yélli, du quartier Ananeraie. Elle explique que ces voisins du 1er et au 2ème étages ont dû abandonner leur maison il y a deux mois pour des cieux plus cléments. Au nombre des plus anciennes victimes de ce drame, elle ajoute que ’’les locataires qui arrivent ne sont là que pour peu de temps. Même son de cloche du côté de du cimetière de Yopougon. Chez l’Eléphant footballeur, Koné Aruna, il n’y a presque plus d’habitants. « Seulement une famille occupe un appartement sur une dizaine. Deux ou trois sont utilisés comme des bureaux par des particuliers. Beaucoup sont partis et l’immeuble est vide malgré sa beauté. Chaque jour nous recevons des personnes à la recherche d’un toit. Mais lorsque nous leur expliquons les difficultés accès à l’eau potable, ils rebroussent chemin. Et cela me met mal à l’aise », déplore Ouattara Nour, concierge du bâtiment. Selon lui, plus de quatre millions ont été dépensés pour avoir de l’eau. En vain car cela n’a rien changé. « Les machines à pression n’ont pas réglé le problème. Des techniciens de la Sodeci ont dit à mon patron qu’ils pouvaient faire venir l’eau. A condition que son immeuble soit relié à un gros tuyau de forte pression qui serait éloigné d’ici. Il a déboursé quatre millions et nous n’avons pas eu d’eau jusqu’à présent », se plaint-il.
On se lave au bureau avant de rentrer chez soi
Les populations qui tentent de résister à ce manque d’eau n’ont pas trouvé mieux. Ainsi, Tanoh Jacques est obligé de se doucher à son lieu de service. « Je vais au travail avec des bidons que je remplis. Avant de renter à la maison je prends ma douche. Bien que je sois dans une maison base, mon robinet est sec depuis plus de deux mois. J’envois de l’eau à la maison pour les besoins de ma famille. Quand je suis à la maison mes enfants achètent l’eau chez des particuliers», explique ce fonctionnaire, habitant le quartier Niangon-Adjamé. Soro Yelli qui n’a pas quitté le quartier dépense 3.000 Fcfa par jour pour avoir de l’eau consommable. « Nous utilisons deux barriques par jour. La barrique coûte normalement 1.000 Fcfa chez le vendeur. Mais avec le transport elle nous revient à 3.000 Fcfa. Nous attendons les vendeurs ambulants qui nous ravitaillent à la maison. Mais malgré cela notre dernière facture d’eau était de 19.000 Fcfa alors qu’on n’a pas d’eau courante. On ne comprend plus rien », se lamente-t-elle. Dans le quartier Maroc, des toilettes publiques jouxtant le collège «Nadjaté», ont été transformées en point de ravitaillement. Plusieurs dizaines de bidons de 20L et des barriques sont entreposés attendant d’être remplis. « C’est aujourd’hui que l’eau arrive après plusieurs semaines. Pour 20 litres d’eau, vous ne payez que 50 Fcfa et 500 Fcfa pour une barrique. Je n’ai pas pour habitude de vendre de l’eau. Mais par la force des choses je suis obligé de le faire. Je ne peux pas donner de l’eau gratuitement alors que je dois payer la facture trimestrielle », se défend le vendeur Traoré H. Cependant, un propriétaire d’immeuble à Ananeraie a mis fin à la souffrance de ses locataires. Ils n’ont plus besoin de se réveiller à 1h ou 2h du matin pour chercher le précieux liquide. «J’ai construit mon immeuble entier avec de l’eau de citerne. Mon compteur d’eau Sodeci ne m’a jamais procuré de l’eau. Après la construction du bâtiment j’étais obligé de creuser un fossé dans la cour qui peut recevoir 24.000 litres d’eau. A travers des sous compteurs, chaque habitant reçoit de l’eau chez lui sans difficulté », se réjouit A. Bassolé. A l’en croire, son réservoir est ravitaillé deux fois dans le mois par une citerne pour 40.000 Fcfa. Pour la facture, il s’associe à ses sept locataires pour la régler.
Dacoury Vincent
Les populations des sous-quartiers d’Anananeraie, Maroc et Niangon-Adjamé de la commune de Yopougon, sont privées d’eau depuis près de trois mois. Le liquide précieux ne coule plus dans leurs robinets. Face à cette situation, les infortunés habitants plient bagages. Hier matin, la désolation se lisait sur les visages de plusieurs familles qui ne savent pas à quel saint se vouer. «Cela fait près de cinq ans que nous habitons ici. Mais aussi quatre ans que nous sommes confrontés à une pénurie d’eau. L’eau ne coule pas du tout de nos robinets. Quand par miracle, nous avons la chance d’avoir de l’eau, c’est qu’il est une heure du matin. Et cela pour une fois dans le mois. C’est une situation qui devient catastrophique pour la famille. Nous sommes sur le point de partir. En attendant d’avoir une maison dans un quartier où ce problème n’existera pas», se désole Soro Yélli, du quartier Ananeraie. Elle explique que ces voisins du 1er et au 2ème étages ont dû abandonner leur maison il y a deux mois pour des cieux plus cléments. Au nombre des plus anciennes victimes de ce drame, elle ajoute que ’’les locataires qui arrivent ne sont là que pour peu de temps. Même son de cloche du côté de du cimetière de Yopougon. Chez l’Eléphant footballeur, Koné Aruna, il n’y a presque plus d’habitants. « Seulement une famille occupe un appartement sur une dizaine. Deux ou trois sont utilisés comme des bureaux par des particuliers. Beaucoup sont partis et l’immeuble est vide malgré sa beauté. Chaque jour nous recevons des personnes à la recherche d’un toit. Mais lorsque nous leur expliquons les difficultés accès à l’eau potable, ils rebroussent chemin. Et cela me met mal à l’aise », déplore Ouattara Nour, concierge du bâtiment. Selon lui, plus de quatre millions ont été dépensés pour avoir de l’eau. En vain car cela n’a rien changé. « Les machines à pression n’ont pas réglé le problème. Des techniciens de la Sodeci ont dit à mon patron qu’ils pouvaient faire venir l’eau. A condition que son immeuble soit relié à un gros tuyau de forte pression qui serait éloigné d’ici. Il a déboursé quatre millions et nous n’avons pas eu d’eau jusqu’à présent », se plaint-il.
On se lave au bureau avant de rentrer chez soi
Les populations qui tentent de résister à ce manque d’eau n’ont pas trouvé mieux. Ainsi, Tanoh Jacques est obligé de se doucher à son lieu de service. « Je vais au travail avec des bidons que je remplis. Avant de renter à la maison je prends ma douche. Bien que je sois dans une maison base, mon robinet est sec depuis plus de deux mois. J’envois de l’eau à la maison pour les besoins de ma famille. Quand je suis à la maison mes enfants achètent l’eau chez des particuliers», explique ce fonctionnaire, habitant le quartier Niangon-Adjamé. Soro Yelli qui n’a pas quitté le quartier dépense 3.000 Fcfa par jour pour avoir de l’eau consommable. « Nous utilisons deux barriques par jour. La barrique coûte normalement 1.000 Fcfa chez le vendeur. Mais avec le transport elle nous revient à 3.000 Fcfa. Nous attendons les vendeurs ambulants qui nous ravitaillent à la maison. Mais malgré cela notre dernière facture d’eau était de 19.000 Fcfa alors qu’on n’a pas d’eau courante. On ne comprend plus rien », se lamente-t-elle. Dans le quartier Maroc, des toilettes publiques jouxtant le collège «Nadjaté», ont été transformées en point de ravitaillement. Plusieurs dizaines de bidons de 20L et des barriques sont entreposés attendant d’être remplis. « C’est aujourd’hui que l’eau arrive après plusieurs semaines. Pour 20 litres d’eau, vous ne payez que 50 Fcfa et 500 Fcfa pour une barrique. Je n’ai pas pour habitude de vendre de l’eau. Mais par la force des choses je suis obligé de le faire. Je ne peux pas donner de l’eau gratuitement alors que je dois payer la facture trimestrielle », se défend le vendeur Traoré H. Cependant, un propriétaire d’immeuble à Ananeraie a mis fin à la souffrance de ses locataires. Ils n’ont plus besoin de se réveiller à 1h ou 2h du matin pour chercher le précieux liquide. «J’ai construit mon immeuble entier avec de l’eau de citerne. Mon compteur d’eau Sodeci ne m’a jamais procuré de l’eau. Après la construction du bâtiment j’étais obligé de creuser un fossé dans la cour qui peut recevoir 24.000 litres d’eau. A travers des sous compteurs, chaque habitant reçoit de l’eau chez lui sans difficulté », se réjouit A. Bassolé. A l’en croire, son réservoir est ravitaillé deux fois dans le mois par une citerne pour 40.000 Fcfa. Pour la facture, il s’associe à ses sept locataires pour la régler.
Dacoury Vincent