Créé officiellement en 2009 comme l’atteste l’agrément n°587/SG/D1 du 17 novembre 2009, le centre Khalid Ibn Walid basé à Derrière Rail dans la commune d’Abobo, accueille à ce jour, en son sein, soixante six (66) orphelins et enfants abandonnés. L’Imam Koné Ayouba Ibrahim, son président fondateur qui bénéficie de l’appui du Cosim (Conseil supérieur des Imams) entend en faire un centre de formation des érudits musulmans de la nouvelle Côte d’Ivoire. Mais, sur cette voie, les difficultés sont énormes. D’où l’appel au secours aux humanitaires, aux associations de bienfaisance et aux personnes de bonne volonté. Dont la Première Dame Mme Dominique Ouattara. Lucarne sur un orphelinat qui exerce dans l’anonymat et dans l’indifférence des riverains d’Abobo.
Des gamins dont l’âge varie entre cinq (5) à douze (12), assis sur de vieilles nattes, qui leur servent de couchettes, récitent à tue-tête des versets du saint Coran. Sous le regard vigilant de deux instructeurs, la présence du visiteur ne les distrait pas. Leur seule préoccupation, rendre le verset du jour. Eux, ce sont les pensionnaires du centre Khalid Ibn Walid d’Abobo-Derrière rail. D’un ton monotone, ils psalmodient des passages du saint-Coran. Ce qui donne l’image d’une medersa (école coranique). Mais, ce n’en est pas une.
Un lieu d’instruction islamique pour orphelins et enfants abandonnés
Le centre Khalid Ibn Walid est plutôt un lieu d’alphabétisation et d’éducation islamique des orphelins et enfants abandonnés. Ici, soixante six (66) pensionnaires à sa charge y suivent au quotidien des cours d’alphabétisation et d’instruction coranique. A cela s’ajoute l’activité sportive avec principalement la pratique du Karaté (Kunfu), dont le président du centre l’Imam Koné Ayouba Ibrahim est un maître avec sa ceinture noire 3ème dan. « A l’instar des orphelins et enfants abandonnés que nous accueillons ici, nous ouvrons nos portes aux enfants dont les parents sont démunis, ce qui les empêche de leur offrir le minimum. Eux, ne sont pas à notre charge totale. Ils fréquentent l’orphelinat la journée et regagnent leurs domiciles respectifs le soir », a précisé l’Imam Koné.
Une Ong aux nombreuses charges et aux moyens limités
Mais, ceux-ci refusent souvent de regagner leurs familles. Ils préfèrent rester avec les internes. Non sans souci pour le responsable du centre qui se plie et s’en remet à la miséricorde divine. Ces soucis sont deux ordres : l’exigüité du local de trois pièces doté d’une seule douche et WC pour tous les pensionnaires. Et l’augmentation des charges du centre qui sont nombreux pour une Ong aux moyens limités. Non seulement, il faut assurer les charges liées à l’alimentation quotidienne, le centre doit assurer les besoins médicaux et vestimentaires de ses pensionnaires. De quatre sacs de riz auparavant par mois, il en faut aujourd’hui six à sept sacs. Ce qui revient à débourser au moins 114.000 F Cfa pour seulement l’approvisionnement en riz. Pour ce qui est de l’huile, du sucre ou du lait en poudre et du gaz Faitou, il faut respectivement 30 litres, 30 kg, 5 kg et 10 bouteilles. Au titre de l’hygiène, pour plus de 60 enfants qui utilisent la même toilette et le même WC, il faut en moyenne deux cartons de savons de toilettes et de lessive, quarante sachets de dentifrices et cinq sachets d’Omo 1 Kg. Ainsi, l’estimation mensuelle des besoins se chiffre à ce jour à 473.000 F Cfa que l’Imam Koné s’acharne à mobiliser dans l’indifférence tant de la municipalité d’Abobo que des riverains de cette commune. « Nous recevons beaucoup d’enfants malgré nos moyens limités et notre local restreint. Nous ne pouvons pas refouler ceux qui veulent rester avec les internes même si cela accroît nos charges. Nous sommes persuadés qu’Allah nous aidera à faire face aux besoins. C’est certes difficile mais nous tenons le coup », confie-t-il. Face aux nombreux besoins, l’Imam Koné apprend ainsi à ses dépens que la bonne volonté elle seule ne suffit pas pour se porter au secours des autres. Surtout des défavorisés sociaux dont la prise en charge nécessite de grands moyens. A la question de savoir comment il parvient à joindre les deux bouts, le fondateur de l’association de bienfaisance Khalid Ibn Walid répond : « C’est Allah ». Il n’a pas tort de s’exprimer ainsi. Grand maître de la Roqia, l’une des disciplines secrètes de l’Islam dont de grands érudits n’arrivent pas à percer véritablement toute la science et tous les mystères, l’Imam Koné offre ses services à ceux qui souffrent d’envoûtements liés à de mauvais djinns (génies), de pratiques de sorcellerie et de démence d’ordre mystique. C’est de la rétribution de ses prestations qu’il tire l’essentiel des ressources pour la prise en charge des 66 pensionnaires du centre.
Un élan du cœur soutenu par le Cheikh Aboubacar Fofana
A cela s’ajoute le soutien moral de la première autorité de la communauté musulmane de Côte d’Ivoire le Cheikh Aboubacar Fofana, président du Cosim. Ce qui renforce l’engouement du fondateur du centre Khalid Ibn Walid dans l’œuvre salutaire qu’il mène et pour laquelle il tire par moment le diable par la queue. Tout comme l’appui de bienfaiteurs, reconnaissants de ses services. C’est le cas d’un fidèle Infirmier d’Etat qui donnait aux pensionnaires des soins médicaux ou encore d’un opérateur économique de la place qui a mis à la disposition du centre un terrain pour la construction d’une mosquée, d’un dortoir moderne et de salles de classe. Mais, l’infirmier bénévole du centre a été affecté à l’intérieur du pays précisément au Nord. Depuis lors, le fondateur fait appel à un infirmier privé dont les prestations sont payantes quand un enfant tombe malade. Comme si cela ne suffisait pas, avec la crise postélectorale, l’opérateur économique qui volait au secours des enfants, sans couverture vaccinale si bien que deux avaient été frappés récemment par la fièvre jaune, a vu tous ses biens pillés. D’où son incapacité à toujours faire parler son cœur pour le bien-être des orphelins et enfants abandonnés. Aussi, les travaux de construction d’un immeuble R+2 intégrant une mosquée et un dortoir modernes ainsi que des salles de classe, ont-ils été interrompus. Mais, l’espoir n’est pas en berne chez l’Imam Koné. « Notre espoir est cramponné au câble d’Allah. Le 2/3 des enfants est super intelligent. Il y a par exemple trois surdoués qui sont parvenus à mémoriser et à rendre Al-Baqrah (la vache, l’un des versets les plus longs et profonds) en moins de trois semaines de cours. C’est une satisfaction qui nous réjoui et nous amène à croire en un futur glorieux pour eux », estime-t-il. On le voit, la volonté et la détermination dans cette œuvre sociale ne manquent pas. Mais, les moyens ne sont toujours pas du rendez-vous. Pour bénéficier de meilleures conditions de prise en charge, les futurs érudits musulmans, qui la nuit venue, se partagent les nattes détressées dans le salon et une chambre, se tournent désormais vers la providence divine. Ainsi que les humanitaires et personnes de bonne volonté au nombre desquelles la Première Dame Dominique Ouattara. L’appel est lancé. Humanitaires, mobilisez-vous !
M Tié Traoré
Des gamins dont l’âge varie entre cinq (5) à douze (12), assis sur de vieilles nattes, qui leur servent de couchettes, récitent à tue-tête des versets du saint Coran. Sous le regard vigilant de deux instructeurs, la présence du visiteur ne les distrait pas. Leur seule préoccupation, rendre le verset du jour. Eux, ce sont les pensionnaires du centre Khalid Ibn Walid d’Abobo-Derrière rail. D’un ton monotone, ils psalmodient des passages du saint-Coran. Ce qui donne l’image d’une medersa (école coranique). Mais, ce n’en est pas une.
Un lieu d’instruction islamique pour orphelins et enfants abandonnés
Le centre Khalid Ibn Walid est plutôt un lieu d’alphabétisation et d’éducation islamique des orphelins et enfants abandonnés. Ici, soixante six (66) pensionnaires à sa charge y suivent au quotidien des cours d’alphabétisation et d’instruction coranique. A cela s’ajoute l’activité sportive avec principalement la pratique du Karaté (Kunfu), dont le président du centre l’Imam Koné Ayouba Ibrahim est un maître avec sa ceinture noire 3ème dan. « A l’instar des orphelins et enfants abandonnés que nous accueillons ici, nous ouvrons nos portes aux enfants dont les parents sont démunis, ce qui les empêche de leur offrir le minimum. Eux, ne sont pas à notre charge totale. Ils fréquentent l’orphelinat la journée et regagnent leurs domiciles respectifs le soir », a précisé l’Imam Koné.
Une Ong aux nombreuses charges et aux moyens limités
Mais, ceux-ci refusent souvent de regagner leurs familles. Ils préfèrent rester avec les internes. Non sans souci pour le responsable du centre qui se plie et s’en remet à la miséricorde divine. Ces soucis sont deux ordres : l’exigüité du local de trois pièces doté d’une seule douche et WC pour tous les pensionnaires. Et l’augmentation des charges du centre qui sont nombreux pour une Ong aux moyens limités. Non seulement, il faut assurer les charges liées à l’alimentation quotidienne, le centre doit assurer les besoins médicaux et vestimentaires de ses pensionnaires. De quatre sacs de riz auparavant par mois, il en faut aujourd’hui six à sept sacs. Ce qui revient à débourser au moins 114.000 F Cfa pour seulement l’approvisionnement en riz. Pour ce qui est de l’huile, du sucre ou du lait en poudre et du gaz Faitou, il faut respectivement 30 litres, 30 kg, 5 kg et 10 bouteilles. Au titre de l’hygiène, pour plus de 60 enfants qui utilisent la même toilette et le même WC, il faut en moyenne deux cartons de savons de toilettes et de lessive, quarante sachets de dentifrices et cinq sachets d’Omo 1 Kg. Ainsi, l’estimation mensuelle des besoins se chiffre à ce jour à 473.000 F Cfa que l’Imam Koné s’acharne à mobiliser dans l’indifférence tant de la municipalité d’Abobo que des riverains de cette commune. « Nous recevons beaucoup d’enfants malgré nos moyens limités et notre local restreint. Nous ne pouvons pas refouler ceux qui veulent rester avec les internes même si cela accroît nos charges. Nous sommes persuadés qu’Allah nous aidera à faire face aux besoins. C’est certes difficile mais nous tenons le coup », confie-t-il. Face aux nombreux besoins, l’Imam Koné apprend ainsi à ses dépens que la bonne volonté elle seule ne suffit pas pour se porter au secours des autres. Surtout des défavorisés sociaux dont la prise en charge nécessite de grands moyens. A la question de savoir comment il parvient à joindre les deux bouts, le fondateur de l’association de bienfaisance Khalid Ibn Walid répond : « C’est Allah ». Il n’a pas tort de s’exprimer ainsi. Grand maître de la Roqia, l’une des disciplines secrètes de l’Islam dont de grands érudits n’arrivent pas à percer véritablement toute la science et tous les mystères, l’Imam Koné offre ses services à ceux qui souffrent d’envoûtements liés à de mauvais djinns (génies), de pratiques de sorcellerie et de démence d’ordre mystique. C’est de la rétribution de ses prestations qu’il tire l’essentiel des ressources pour la prise en charge des 66 pensionnaires du centre.
Un élan du cœur soutenu par le Cheikh Aboubacar Fofana
A cela s’ajoute le soutien moral de la première autorité de la communauté musulmane de Côte d’Ivoire le Cheikh Aboubacar Fofana, président du Cosim. Ce qui renforce l’engouement du fondateur du centre Khalid Ibn Walid dans l’œuvre salutaire qu’il mène et pour laquelle il tire par moment le diable par la queue. Tout comme l’appui de bienfaiteurs, reconnaissants de ses services. C’est le cas d’un fidèle Infirmier d’Etat qui donnait aux pensionnaires des soins médicaux ou encore d’un opérateur économique de la place qui a mis à la disposition du centre un terrain pour la construction d’une mosquée, d’un dortoir moderne et de salles de classe. Mais, l’infirmier bénévole du centre a été affecté à l’intérieur du pays précisément au Nord. Depuis lors, le fondateur fait appel à un infirmier privé dont les prestations sont payantes quand un enfant tombe malade. Comme si cela ne suffisait pas, avec la crise postélectorale, l’opérateur économique qui volait au secours des enfants, sans couverture vaccinale si bien que deux avaient été frappés récemment par la fièvre jaune, a vu tous ses biens pillés. D’où son incapacité à toujours faire parler son cœur pour le bien-être des orphelins et enfants abandonnés. Aussi, les travaux de construction d’un immeuble R+2 intégrant une mosquée et un dortoir modernes ainsi que des salles de classe, ont-ils été interrompus. Mais, l’espoir n’est pas en berne chez l’Imam Koné. « Notre espoir est cramponné au câble d’Allah. Le 2/3 des enfants est super intelligent. Il y a par exemple trois surdoués qui sont parvenus à mémoriser et à rendre Al-Baqrah (la vache, l’un des versets les plus longs et profonds) en moins de trois semaines de cours. C’est une satisfaction qui nous réjoui et nous amène à croire en un futur glorieux pour eux », estime-t-il. On le voit, la volonté et la détermination dans cette œuvre sociale ne manquent pas. Mais, les moyens ne sont toujours pas du rendez-vous. Pour bénéficier de meilleures conditions de prise en charge, les futurs érudits musulmans, qui la nuit venue, se partagent les nattes détressées dans le salon et une chambre, se tournent désormais vers la providence divine. Ainsi que les humanitaires et personnes de bonne volonté au nombre desquelles la Première Dame Dominique Ouattara. L’appel est lancé. Humanitaires, mobilisez-vous !
M Tié Traoré