Les «mamans» de la commune martyrisée par la guerre ne sont pas contentes. Face à « l’attitude » du gouvernement qui les a jetées aux oubliettes depuis la fin de la crise, elles ont crié leur ras-le-bol au cours d’une conférence de presse. Au centre social d’Abobo Loukou Akauman Apolline, présidente de l’Ong Femme battante de Côte d’Ivoire à interpellé l’Etat sur les tristes conditions de vie de plus de 2.500 femmes. «Les femmes d’Abobo ont le plus souffert pendant la crise. Aujourd’hui, nous sommes abandonnées par les autorités. Dès que les armes se sont tues, nous sommes descendues dans les rues d’Abobo pour nettoyer les restes de cadavres et autres déchets. Nous étions soucieuses de la santé de la population. A cet effet, le choléra n’était pas loin de nos enfants. Si Abobo est propre depuis quelques temps, c’est grâce au dévouement de ses femmes», a revendiqué Loukou Appoline. A l’en croire, l’Ong Solidarité internationale a appuyé financièrement 800 femmes de Bagdad City pendant trois mois. Afin de donner fière allure aux artères de la commune. Depuis le retrait de cette Ong, se lamente-t-elle les femmes sont aux abois et le nombre de femmes démunies s’alourdit. « Chaque jour nous recensons 400 à 500 femmes qui ont tout perdu durant la crise. Au total ce sont 2500 femmes qui attendent l’aide de l’Etat. Ayant fui pendant les combats, elles ont cumulé près de cinq mois de loyer. Et les propriétaires les obligent à les payer avant d’avoir accès à la maison. C’est pourquoi nous demandons que le président Alassane Ouattara, le Premier ministre et tout le gouvernement nous viennent en aide », a-t-elle plaidé.
Dacoury Vincent
Dacoury Vincent