Depuis quelques semaines, nos frères les refondateurs se répandent dans les médias locaux et internationaux pour tenir des propos quelque peu outrageants pour les victimes de leur acte de révolte contre la démocratie. Avant d'énumérer ces propos et d'en donner mon sentiment, je voudrais rappeler deux faits.
Le premier est relatif à des propos tenus par un beau frère, devenu frontiste, dans l'âme, le cœur et l'esprit, au lendemain de la chute de Henri Konan Bédié suite au coup d'état de décembre 1999. Ces propos, il me les a tenus au mois d'avril quand nous sommes revenus de Linas Marcoussis. Il a dit en substance ceci : « il n'existe pas dans l'histoire de l'humanité, depuis les antiquités jusqu'à ce jour, une guerre qui se termine par un match nul ». Le disant, il faisait allusion à l'accord de Linas Marcoussis, où les parties en présence, ont convenu de partager le pouvoir sans que l'une ou l'autre des forces belligérantes n'aient été battus sur le terrain des combats.
Quelques années plus tard, le «célèbre» Commandant Abéhi Jean Noël affirmera que le conflit ivoirien se terminera nécessairement par une guerre. Il n'a pas eu tort car la suite on la connait. Notre conflit s'est inéluctablement terminé par une guerre. Le vaincu est connu ; le vainqueur aussi malgré les multiples prophéties qui annonçaient la victoire du clan qui occupait le Palais.
Le deuxième fait est historique; je dirai plutôt biblique. En lisant les saintes écritures (principalement dans l'Ancien Testament dans les Livres de 1&2 Samuel, et 1&2 Rois) dont nos frères les refondateurs se sont servis pour faire des prophéties et encouragés la guerre, l'on a une idée précise du sort qui est réservé à ceux qui perdent une guerre. Les perdants sont passés à l'épée, leurs maisons et leurs biens détruits avec une barbarie extrême. Nous ne sommes plus à cette époque. Les Droits de l'Homme et le Droit international humanitaire (Droit de la Guerre) sont passés par là. Désormais, il n'est plus permis ni admis que des atrocités soient commises lors d'une guerre. Les auteurs sont irrémédiablement traduits devant les juridictions internationales. En cela, nos amis les refondateurs qui ont perdu la guerre doivent remercier la communauté internationale pour avoir édicté toutes les normes de protection des personnes pendant et après un conflit armé.
Revenons en maintenant aux propos tenus par les refondateurs et autres frontitses.
Le canal utilisé pour s'exprimer.
Ils utilisent presque tous, TV5, France 24 et ONUCI FM. Quand l'on sait que ces mêmes individus ont fait suspendre TV5 et France 24 pour empêcher que des opinions contraires aux leurs soient sues ou entendues, il y a à se demander s'ils ne sont pas nés avant la honte. J'ai encore en mémoire qu'ils ont tenté à plusieurs reprises de brouiller les émissions de ONUCI FM. Ils ont menacé physiquement les agents de l'ONUCI en bloquant leurs camps où en empêchant les convois onusiens de circuler sur le territoire ivoirien. J'aurais trouvé logique que nos amis de la refondation évitent ces médias qualifiés de médias du colonisateur qui veut oppresser le peuple de Côte d'Ivoire et l'Afrique toute entière en vue de s'accaparer ses richesses. Mais ont-ils été une fois logiques eux les champions de la démagogie en politique.
Plainte contre l'armée française pour avoir bombardé la résidence de Laurent Gbagbo, Président de la Côte d'Ivoire.
Si mes souvenirs sont exacts, l'armée française a eu pour mission, de la part du Conseil de Sécurité de l'ONU, de détruire toutes les armes lourdes utilisées par Laurent Gbagbo pour tirer sur les populations civiles. Cette décision du Conseil de Sécurité de l'ONU est à saluer. Car comment comprendre que des individus, en pleine possession de leurs capacités morales et intellectuelles puissent commanditer le meurtre par armes lourdes des populations civiles aux mains nues ? Je voudrais par ailleurs signaler que Monsieur Laurent Gbagbo n'était plus Président de la République depuis le 28 novembre 2010, date de sa défaite à l'élection présidentielle.
Retour d'exil des refondateurs et sécurité des exilés, préalables à la réconciliation.
Nous sommes tous d'accord qu'il faut que les exilés rentrent au pays. Notre Constitution interdit l'exil. Mais nous devons avoir à l'esprit que la plupart des personnes qui sont parties en exil ont beaucoup de choses à se reprocher. Ils ont été des commanditaires et des acteurs des meurtres dans les quartiers d'Abobo, de Yopougon, de Treichville, etc. Certains se sont négativement illustrés : ils ont brûlé vifs leurs voisins de quartier. Ils ont participé au pillage des maisons de ceux qui étaient proches du Président Alassane OUATTARA. Ils ont tué des Imams et brûlé des mosquées. Ils ont érigé des barrages dans tous les quartiers pour rechercher des pro-Ouattara et les assassiner. Toutes ces personnes sont connues de leurs voisins immédiats de quartier qui ont été témoins de leurs actes. On constate donc que la peur des personnes en exil tient essentiellement aux actes qu'ils ont posés ou aux propos qu'ils ont tenus avant d'aller en exil. C'est donc, pour le plus nombre parmi eux, volontairement qu'ils sont partis en exil sachant ce qu'ils ont fait. Les films et les écrits sont là pour attester des faits que j'énumère et des propos qu'ils ont tenus. Il faut qu'ils reviennent tout en sachant qu'ils devront répondre de leurs actes et propos devant la justice. C'est à cette condition qu'ils mériteront le pardon de la nation dans le cadre du processus de réconciliation. A ce propos, j'invite les refondateurs à méditer ce que l'ancien Directeur du Protocole de Laurent Gbagbo a dit concernant ceux du FPI qui posent des préalables à la réconciliation.
Extrait du quotidien Le Jour plus du lundi 19 septembre 2011
Son Excellence Allou Eugène : « Je suis très étonné du comportement de certains de nos camarades. Il serait mieux que nous soyons habités par la sagesse. Car celui qui a perdu la guerre ne pose pas de conditions au vainqueur. Au lieu de chercher à négocier l'évolution des choses, je ne comprends pas qu'on pose des conditions. Je ne suis pas du tout d'accord avec leurs conditions. C'est la guerre que nous avons perdue. Il faut qu'ils le comprennent. On ne pose pas de conditions quand on est dans une position de faiblesse. Je répète encore, quand on a perdu la guerre on ne pose pas de conditions aux vainqueurs. Si ceux d'en face disent non, on fait quoi ? Il ne faudrait pas qu'on tombe dans les mêmes erreurs qui ont fait que nous avons perdu le pouvoir. Parce qu'aujourd'hui, les gens peuvent se passer de nous et continuer à travailler. C'est notre comportement qui fera que celui qui est en face changera sa position.»
Je félicite son Excellence, l'Ambassadeur Allou Eugène pour ces propos emprunts d'une grande sagesse. Cela prouve que ceux qui sont restés à Abidjan ont une vision plus réaliste. Ne dit-on pas que la politique c'est la saine appréciation des réalités du terrain et du moment ?
3 Millions de signatures de pétitionnaires réclamant la libération de Laurent Gbagbo
Une fois de plus le mensonge et la propagande des refondateurs revient au galop. Où étaient ces 3 millions pendant le vote. Nous avons en mémoire que certains leaders de « jeunes patriotes » avaient annoncé près de 5 millions de personnes enrôlées favorables à Laurent Gbagbo au moment de l'enrôlement sur les listes électorales. Ce n'était que de la propagande comme l'a démontré le résultat du vote au premier et au second tour de la présidentielle.
Il ressort de toutes les déclarations et actions des refondateurs que ces derniers n'aspirent pas à reconnaître avoir mal agi. Ils sont tous convaincus d'être dans le vrai ; qu'ils soient ici ou en exil. Ceux qui ont tué, pillés et brûlés vifs des êtres humains disent avoir bien fait car ils défendaient la république. Dans ces conditions, l'on est en droit de nous poser la question de savoir s'ils sont prêts à aller à la réconciliation pour mériter le pardon de la nation.
En conclusion, il est bien vrai qu'un homme politique doit occuper le terrain médiatique pour ne pas se faire oublier par les populations. Mais à trop parler surtout quand l'on sort d'une guerre (qu'on a perdu) qui a endeuillée toutes les familles de Côte d'Ivoire, le silence est parfois source de sagesse si l'on veut éviter le courroux des victimes. Le moment est peut-être venu que chacun fasse silence et s'interroge sur son rôle dans cette guerre stupide. Nous devons tous comprendre qu'une introspection et une méditation profonde sur nous-mêmes sont indiquées en cette période d'après guerre.
Joël N'GUESSAN
joel@gene6.info
Le premier est relatif à des propos tenus par un beau frère, devenu frontiste, dans l'âme, le cœur et l'esprit, au lendemain de la chute de Henri Konan Bédié suite au coup d'état de décembre 1999. Ces propos, il me les a tenus au mois d'avril quand nous sommes revenus de Linas Marcoussis. Il a dit en substance ceci : « il n'existe pas dans l'histoire de l'humanité, depuis les antiquités jusqu'à ce jour, une guerre qui se termine par un match nul ». Le disant, il faisait allusion à l'accord de Linas Marcoussis, où les parties en présence, ont convenu de partager le pouvoir sans que l'une ou l'autre des forces belligérantes n'aient été battus sur le terrain des combats.
Quelques années plus tard, le «célèbre» Commandant Abéhi Jean Noël affirmera que le conflit ivoirien se terminera nécessairement par une guerre. Il n'a pas eu tort car la suite on la connait. Notre conflit s'est inéluctablement terminé par une guerre. Le vaincu est connu ; le vainqueur aussi malgré les multiples prophéties qui annonçaient la victoire du clan qui occupait le Palais.
Le deuxième fait est historique; je dirai plutôt biblique. En lisant les saintes écritures (principalement dans l'Ancien Testament dans les Livres de 1&2 Samuel, et 1&2 Rois) dont nos frères les refondateurs se sont servis pour faire des prophéties et encouragés la guerre, l'on a une idée précise du sort qui est réservé à ceux qui perdent une guerre. Les perdants sont passés à l'épée, leurs maisons et leurs biens détruits avec une barbarie extrême. Nous ne sommes plus à cette époque. Les Droits de l'Homme et le Droit international humanitaire (Droit de la Guerre) sont passés par là. Désormais, il n'est plus permis ni admis que des atrocités soient commises lors d'une guerre. Les auteurs sont irrémédiablement traduits devant les juridictions internationales. En cela, nos amis les refondateurs qui ont perdu la guerre doivent remercier la communauté internationale pour avoir édicté toutes les normes de protection des personnes pendant et après un conflit armé.
Revenons en maintenant aux propos tenus par les refondateurs et autres frontitses.
Le canal utilisé pour s'exprimer.
Ils utilisent presque tous, TV5, France 24 et ONUCI FM. Quand l'on sait que ces mêmes individus ont fait suspendre TV5 et France 24 pour empêcher que des opinions contraires aux leurs soient sues ou entendues, il y a à se demander s'ils ne sont pas nés avant la honte. J'ai encore en mémoire qu'ils ont tenté à plusieurs reprises de brouiller les émissions de ONUCI FM. Ils ont menacé physiquement les agents de l'ONUCI en bloquant leurs camps où en empêchant les convois onusiens de circuler sur le territoire ivoirien. J'aurais trouvé logique que nos amis de la refondation évitent ces médias qualifiés de médias du colonisateur qui veut oppresser le peuple de Côte d'Ivoire et l'Afrique toute entière en vue de s'accaparer ses richesses. Mais ont-ils été une fois logiques eux les champions de la démagogie en politique.
Plainte contre l'armée française pour avoir bombardé la résidence de Laurent Gbagbo, Président de la Côte d'Ivoire.
Si mes souvenirs sont exacts, l'armée française a eu pour mission, de la part du Conseil de Sécurité de l'ONU, de détruire toutes les armes lourdes utilisées par Laurent Gbagbo pour tirer sur les populations civiles. Cette décision du Conseil de Sécurité de l'ONU est à saluer. Car comment comprendre que des individus, en pleine possession de leurs capacités morales et intellectuelles puissent commanditer le meurtre par armes lourdes des populations civiles aux mains nues ? Je voudrais par ailleurs signaler que Monsieur Laurent Gbagbo n'était plus Président de la République depuis le 28 novembre 2010, date de sa défaite à l'élection présidentielle.
Retour d'exil des refondateurs et sécurité des exilés, préalables à la réconciliation.
Nous sommes tous d'accord qu'il faut que les exilés rentrent au pays. Notre Constitution interdit l'exil. Mais nous devons avoir à l'esprit que la plupart des personnes qui sont parties en exil ont beaucoup de choses à se reprocher. Ils ont été des commanditaires et des acteurs des meurtres dans les quartiers d'Abobo, de Yopougon, de Treichville, etc. Certains se sont négativement illustrés : ils ont brûlé vifs leurs voisins de quartier. Ils ont participé au pillage des maisons de ceux qui étaient proches du Président Alassane OUATTARA. Ils ont tué des Imams et brûlé des mosquées. Ils ont érigé des barrages dans tous les quartiers pour rechercher des pro-Ouattara et les assassiner. Toutes ces personnes sont connues de leurs voisins immédiats de quartier qui ont été témoins de leurs actes. On constate donc que la peur des personnes en exil tient essentiellement aux actes qu'ils ont posés ou aux propos qu'ils ont tenus avant d'aller en exil. C'est donc, pour le plus nombre parmi eux, volontairement qu'ils sont partis en exil sachant ce qu'ils ont fait. Les films et les écrits sont là pour attester des faits que j'énumère et des propos qu'ils ont tenus. Il faut qu'ils reviennent tout en sachant qu'ils devront répondre de leurs actes et propos devant la justice. C'est à cette condition qu'ils mériteront le pardon de la nation dans le cadre du processus de réconciliation. A ce propos, j'invite les refondateurs à méditer ce que l'ancien Directeur du Protocole de Laurent Gbagbo a dit concernant ceux du FPI qui posent des préalables à la réconciliation.
Extrait du quotidien Le Jour plus du lundi 19 septembre 2011
Son Excellence Allou Eugène : « Je suis très étonné du comportement de certains de nos camarades. Il serait mieux que nous soyons habités par la sagesse. Car celui qui a perdu la guerre ne pose pas de conditions au vainqueur. Au lieu de chercher à négocier l'évolution des choses, je ne comprends pas qu'on pose des conditions. Je ne suis pas du tout d'accord avec leurs conditions. C'est la guerre que nous avons perdue. Il faut qu'ils le comprennent. On ne pose pas de conditions quand on est dans une position de faiblesse. Je répète encore, quand on a perdu la guerre on ne pose pas de conditions aux vainqueurs. Si ceux d'en face disent non, on fait quoi ? Il ne faudrait pas qu'on tombe dans les mêmes erreurs qui ont fait que nous avons perdu le pouvoir. Parce qu'aujourd'hui, les gens peuvent se passer de nous et continuer à travailler. C'est notre comportement qui fera que celui qui est en face changera sa position.»
Je félicite son Excellence, l'Ambassadeur Allou Eugène pour ces propos emprunts d'une grande sagesse. Cela prouve que ceux qui sont restés à Abidjan ont une vision plus réaliste. Ne dit-on pas que la politique c'est la saine appréciation des réalités du terrain et du moment ?
3 Millions de signatures de pétitionnaires réclamant la libération de Laurent Gbagbo
Une fois de plus le mensonge et la propagande des refondateurs revient au galop. Où étaient ces 3 millions pendant le vote. Nous avons en mémoire que certains leaders de « jeunes patriotes » avaient annoncé près de 5 millions de personnes enrôlées favorables à Laurent Gbagbo au moment de l'enrôlement sur les listes électorales. Ce n'était que de la propagande comme l'a démontré le résultat du vote au premier et au second tour de la présidentielle.
Il ressort de toutes les déclarations et actions des refondateurs que ces derniers n'aspirent pas à reconnaître avoir mal agi. Ils sont tous convaincus d'être dans le vrai ; qu'ils soient ici ou en exil. Ceux qui ont tué, pillés et brûlés vifs des êtres humains disent avoir bien fait car ils défendaient la république. Dans ces conditions, l'on est en droit de nous poser la question de savoir s'ils sont prêts à aller à la réconciliation pour mériter le pardon de la nation.
En conclusion, il est bien vrai qu'un homme politique doit occuper le terrain médiatique pour ne pas se faire oublier par les populations. Mais à trop parler surtout quand l'on sort d'une guerre (qu'on a perdu) qui a endeuillée toutes les familles de Côte d'Ivoire, le silence est parfois source de sagesse si l'on veut éviter le courroux des victimes. Le moment est peut-être venu que chacun fasse silence et s'interroge sur son rôle dans cette guerre stupide. Nous devons tous comprendre qu'une introspection et une méditation profonde sur nous-mêmes sont indiquées en cette période d'après guerre.
Joël N'GUESSAN
joel@gene6.info