Le président de la Haute autorité de la communication audiovisuelle(Haca), Ibrahim Sy savané, a affirmé le jeudi 29 septembre 2011, que la Côte d’Ivoire est ‘’mûre’’ pour avoir des télévisions privées. C’était lors d’une conférence publique organisée par l’Institut des droits de l’Homme de l’Université de l’Atlantique (UA). «La Côte d’Ivoire est suffisamment mûre pour avoir des télévisions privées. Le gouvernement a donné la possibilité à la Haca de piloter le projet, mais il faut permettre à une structure de recevoir les appels d’offre », a affirmé Ibrahim Sy Savané, lors de son exposé sur le thème : «Les nouveaux enjeux de la liberté de la communication audiovisuelle». Auparavant, l’ancien ministre de la Communication a tenu à faire une précision sur le contenu que renferme le mot audiovisuel et sur le processus de libéralisation en Côte d’Ivoire. «Chaque fois qu’on parle d’audiovisuel, nous avons tendance à nous focaliser sur la télévision. Il ne faut pas escamoter le mot audio», a-t-il clarifié. Pris dans ce sens, note le conférencier, l’on peut dire que c’est depuis 1990 que le processus de libéralisation de l’espace audiovisuel a commencé, surtout avec la radio. Concernant la télévision, le processus est certes encore lent, mais, rassure le président de la Haca, rien n’empêche l’Etat de Côte d’Ivoire de libéraliser le secteur. Seulement, dit-il, c’est le contexte sociopolitique du pays qui ne s’y prêtait pas. Maintenant que les choses se normalisent, la libéralisation se fera progressivement, mais, fait savoir Ibrahim Sy Savané, il ne s’agit pas d’opérer une libéralisation quantitative. Les enjeux de la libéralisation audiovisuelle, tient-il à souligner, sont d’autant plus énormes (enjeux démocratiques, culturels et sociétaux, économique, technologiques, géopolitiques, etc.) que, prévient-il, les nouvelles chaînes de télévision devront éviter de reproduire les programmes des chaînes publiques. La diversité des contenus reste tout de même une nécessité, fait remarquer l’homme de médias. En tout état de cause, conclut Ibrahim Sy Savané, la Haca s’engage non seulement à faire son travail de régulateur, mais aussi à conduire une libéralisation dans ‘’la transparence et dans l’équité’’.
David Yala
David Yala