La comédienne ivoirienne Naky Sy Savané, honorée à travers un hommage par les organisateurs du Festival international du film de femmes de Salé, a dédié sa distinction à son pays, la Côte d’Ivoire, qui, a-t-elle dit, est ‘’en train de se remettre de la plus grave crise de son existence’’. Devant le public nombreux venu suivre la cérémonie de clôture au cinéma ‘’Hollywood’’, l’artiste faisait allusion à la crise postélectorale que son pays a vécue entre décembre 2010 et avril 2011, du fait du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara à l’élection présidentielle. ‘’J’aimerais aussi dédier ce prix à mon pays, la Côte d’Ivoire, qui est en train de se remettre de la plus grave crise de son existence’’, a indiqué Naky Sy Savané après avoir salué ‘’tous les réalisateurs’’ qui ont pu écrire des rôles pour elle. ‘’On a beau avoir du talent, si on ne vous donne pas l’occasion de vous exprimer, personne ne saura jamais que vous avez du talent’’, a-t-elle souligné, la voix étreinte par l’émotion. Pour elle, ‘’ce prix est le symbole de la renaissance du cinéma ivoirien, qui a tellement de défis à relever et qui aura besoin du soutien de la grande famille de la communauté toute entière du cinéma’’. La comédienne s’est sentie ‘’très honorée parce qu’on dit que nul n’est prophète chez soi’’. Elle a ajouté : ‘’Je suis quand même en Afrique et je suis honorée par l’Afrique. J’ai été honorée ailleurs mais quand ça vient des nôtres on est encore plus touchée’’. Elle a relevé qu’elle est d’autant plus touchée que cet hommage vient d’un festival de femmes, pour elle qui est ‘’une militante des droits des femmes et des enfants’’. Comédienne tant au théâtre qu’au cinéma, Naky Sy Savané vit aujourd’hui à Marseille où elle dirige Afriki Djigui Theatri, une structure qui promeut la culture africaine au travers du théâtre, de la danse, des contes, des musiques ou des arts plastiques. La comédienne organise le Festival Miroirs et Cinémas d’Afrique à Marseille. Au cinéma, elle a joué avec de nombreux réalisateurs du continent, dont le premier est son compatriote Henri Duparc (‘’Bal Poussière’’, 1988). Elle apparaît aussi dans ‘’Au nom du Christ’’ de Roger Gnoan Mbala (Côte d’Ivoire ? Grand Prix Etalon de Yennenga, Fespaco 1993). Elle incarne la griotte dans ‘’Moolaade’’, le dernier film du Sénégalais Sembène Ousmane et tient le rôle principal dans le premier long-métrage de la Burkinabè Fanta Régina Nacro, ‘’La Nuit de la vérité’’.
Source aps
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