Les avocats de Laurent Gbagbo font feu de tout bois. Les conseils de l`ex-chef de l`Etat semblent en effet décidés à mettre fin au silence face aux attaques et autres accusations portées contre l`ancien président ivoirien, détenu par les nouvelles autorités depuis le 11 avril 2011. Le mercredi 28 septembre dernier, la presse s`est fait l`écho d`une plainte des avocats de Gbagbo contre Mme Martine Aubry, l`ex-premier secrétaire du Parti Socialiste (PS) français, pour « propos outrageants », et d`une saisine de l`Organisation des Nations Unies (ONU), par courrier signé du porte-parole de l`ex-chef de l`Etat, Koné Katinan Justin, pour la création d`une commission d`enquête internationale sur les événements survenus en Côte d`Ivoire depuis septembre 2002, date de l`attaque du régime Gbagbo. Le 15 septembre dernier, c`était l`armée française qui était poursuivie en justice par les avocats de l`ex-président pour « assassinat et tentative d`assassinat », pendant la crise post-électorale contre sa personne et ses proches. Koné Katinan Justin, et le collectif d`avocats commis à sa défense, notamment Lucie Bourthoumieux, Roland Dumas, Jacques Verges, Marcel Ceccaldi, ont décidé de monter au créneau toutes les fois que Laurent Gbagbo sera « diffammé » ou victime de tout autre attaque dans le cadre de la crise militaro-politique en Côte d`Ivoire. Que valent cependant ces plaintes et autres saisines adressées à la France ou à l`Onu, qui ont pris une part active aux cotés d`Alassane Ouattara dans la bataille pour le contrôle du pouvoir contre Laurent Gbagbo ? La France et l`Onu peuvent-elles se dédire, après avoir voué aux gémonies un Laurent Gbagbo perçu comme le dictateur ivoirien qui voulait confisquer le pouvoir ? Finalement que recherchent les conseils de l`ex-chef de l`Etat ? Tentative de réponse : « Dans la logique de la communauté internationale, le choix est clair. Il y a une certaine Afrique qu`il faut combattre. Il y a une certaine Afrique dont la voix ne doit pas être entendue. Oui, de ce point de vue, la plainte peut ne même pas être enregistrée. Quant aux fondements de la plainte, je vous répète que le président Gbagbo a raison de déposer une plainte et elle est fondée. Il n`y a pas plus sourd que celui qui refuse d`entendre », a commenté Michel Amani N`Guessan, l`ancien ministre de la Défense de Laurent Gbagbo, dans un entretien chez le confrère Soir Info le mardi 20 septembre dernier. Le regard certainement du politicien.
Recours aux organisations de défense des droits de l`Homme
Pour les conseils de l`ancien président ivoirien cependant, c`est l`assurance. Ils restent convaincus de leurs actions, disant faire confiance à la justice. Sur la plainte déposée contre l`armée française, Me Lucie Bourthoumieux répond : « Nous savons que la France est un Etat de droit et que les juges français sont indépendants. Il est vrai qu`en matière judiciaire et dans le système français, l`Etat, à travers le ministère public représenté par le procureur de la République, a l`opportunité des poursuites. Donc effectivement, il peut classer un dossier sans suite ». Mais l`avocate franco-camerounaise que nous avons joint hier par téléphone, se dit confiante, car la plainte contre l`armée française a été bétonnée. « Cette plainte a été accompagnée de la constitution de partie civile. Ce qui fait obligation au juge d`instruire la plainte. Donc nous faisons confiance à la justice française, et nous espérons que notre plainte sera reçue ». Dans le cas de la saisine de l`Onu pour la mise en place d`une commission d`enquête internationale, l`avocate de Gbagbo pense que l`Onu joue ici sa crédibilité. Toutefois, souligne-t-elle, « si Ban Ki-Moon, pour des raisons qui lui sont propres, et parce qu`il aurait des intérêts que l`Onu qu`il n`a pas créée ignore, décide de rejeter notre demande, nous allons solliciter auprès d`autres organisations internationales, la mise en place d`une véritable commission internationale d`enquête ». Les conseils de Gbagbo ont donc plus d`un tour dans leurs sacs pour contrer la France et l`Onu. On le sait, les organismes de défense des droits de l`Homme qui sont nombreux à travers le monde, sont parfois agaçants sur ce genre de dossier. Aussi ne cracheraient-ils pas sur celui de Gbagbo. Déjà en Côte d`Ivoire pendant la crise post-électorale, des organisations internationales de défense des droits de l`Homme, notamment Human Rights Watch (HRW) et Amnesty Internationale, ont souvent pondu des communiqués très critiques contre le nouveau régime. Elles pourraient être mises à contribution pour des enquêtes. « Nous sommes déjà en contact avec des organisations aux USA, en Chine, en Amérique latine et en Afrique, et les négociations sont très avancées pour qu`elles viennent enquêter en Côte d`Ivoire. Donc, cette demande va aboutir. Si nous l`avons lancée, c`est parce que nous avons des assurances quelque part, parce que la communauté internationale a commencé à s`interroger sur les attitudes suspectes de Ban Ki-Moon. Donc il faudra compter avec la mise en place de cette commission internationale d`enquête », a conclu l`avocate Lucie Bourthoumieux. La bataille s`annonce donc rude entre la machine internationale et les avocats de Laurent Gbagbo.
Hamadou ZIAO
Recours aux organisations de défense des droits de l`Homme
Pour les conseils de l`ancien président ivoirien cependant, c`est l`assurance. Ils restent convaincus de leurs actions, disant faire confiance à la justice. Sur la plainte déposée contre l`armée française, Me Lucie Bourthoumieux répond : « Nous savons que la France est un Etat de droit et que les juges français sont indépendants. Il est vrai qu`en matière judiciaire et dans le système français, l`Etat, à travers le ministère public représenté par le procureur de la République, a l`opportunité des poursuites. Donc effectivement, il peut classer un dossier sans suite ». Mais l`avocate franco-camerounaise que nous avons joint hier par téléphone, se dit confiante, car la plainte contre l`armée française a été bétonnée. « Cette plainte a été accompagnée de la constitution de partie civile. Ce qui fait obligation au juge d`instruire la plainte. Donc nous faisons confiance à la justice française, et nous espérons que notre plainte sera reçue ». Dans le cas de la saisine de l`Onu pour la mise en place d`une commission d`enquête internationale, l`avocate de Gbagbo pense que l`Onu joue ici sa crédibilité. Toutefois, souligne-t-elle, « si Ban Ki-Moon, pour des raisons qui lui sont propres, et parce qu`il aurait des intérêts que l`Onu qu`il n`a pas créée ignore, décide de rejeter notre demande, nous allons solliciter auprès d`autres organisations internationales, la mise en place d`une véritable commission internationale d`enquête ». Les conseils de Gbagbo ont donc plus d`un tour dans leurs sacs pour contrer la France et l`Onu. On le sait, les organismes de défense des droits de l`Homme qui sont nombreux à travers le monde, sont parfois agaçants sur ce genre de dossier. Aussi ne cracheraient-ils pas sur celui de Gbagbo. Déjà en Côte d`Ivoire pendant la crise post-électorale, des organisations internationales de défense des droits de l`Homme, notamment Human Rights Watch (HRW) et Amnesty Internationale, ont souvent pondu des communiqués très critiques contre le nouveau régime. Elles pourraient être mises à contribution pour des enquêtes. « Nous sommes déjà en contact avec des organisations aux USA, en Chine, en Amérique latine et en Afrique, et les négociations sont très avancées pour qu`elles viennent enquêter en Côte d`Ivoire. Donc, cette demande va aboutir. Si nous l`avons lancée, c`est parce que nous avons des assurances quelque part, parce que la communauté internationale a commencé à s`interroger sur les attitudes suspectes de Ban Ki-Moon. Donc il faudra compter avec la mise en place de cette commission internationale d`enquête », a conclu l`avocate Lucie Bourthoumieux. La bataille s`annonce donc rude entre la machine internationale et les avocats de Laurent Gbagbo.
Hamadou ZIAO