Le gouvernement du président ivoirien Alassane Ouattara a salué, lundi, la décision de la Cour pénale internationale (Cpi) d`ouvrir une enquête sur les crimes de la crise postélectorale et dit n`avoir ni "gêne" ni "crainte" alors que des figures de son camp pourraient être inquiétées. Dans une dépêche de l’Agence française de presse, le ministre d’Etat ivoirien de la justice a exprimé la satisfaction des nouvelles autorités ivoiriennes, après l’annonce de l’autorisation accordée au procureur de la Cpi d’ouvrir une enquête sur les événements postélectoraux. "En tant que garde des Sceaux, je ne peux qu`être heureux de voir la Cpi autoriser le procureur à venir enquêter sur les événements postélectoraux", a-t-il déclaré, hier. Non sans montrer sa sérénité : "Nous n`avons aucune gêne, aucune crainte", a-t-il soutenu. Les enquêteurs de la CPI "feront leur travail en toute transparence, avec le soutien ferme et fort du gouvernement", a-t-il assuré. Réclamée par M. Ouattara, l’enquête ne sera pas "sélective", "elle va s`ouvrir à tout le monde et prendra en compte toute personne qui aura commis un crime contre l`humanité, fût-elle un « frère » du président Ouattara", a affirmé le ministre. "On doit mettre définitivement fin à ce genre de crimes contre l’humanité dans les pays en voie de développement" et dissuader "tous les autocrates qui veulent se maintenir par la force et par la violence", a poursuivi M. Ahoussou. "Plus jamais ça en Côte d`Ivoire!" A titre de rappel, plusieurs personnalités du camp Ouattara, dont des militaires issus de l`ex-rébellion de 2002, ont été mises en cause par des Ong internationales, notamment Chérif Ousmane. Très proche du président, il fut chef de guerre dans le Nord après le putsch raté de 2002 et est désormais numéro 2 de la garde présidentielle. Les violences postélectorales ont fait au moins 3000 morts, selon les Nations unies. Quand, pour sa part, le procureur de la Cpi assurait hier, que son enquête sur les crimes commis lors de cette période sera menée "de manière impartiale et indépendante". "A partir d’aujourd’hui, l’accusation va collecter des preuves, de manière impartiale et indépendante et, dès que possible, nous présenterons nos dossiers devant les juges qui décideront qui doit être jugé", a déclaré le procureur Luis Moreno-Ocampo, dans un communiqué dont copie est parue à l’Afp. "Notre enquête devrait s`inscrire dans le cadre d`efforts nationaux et internationaux visant à empêcher que des crimes soient commis à l’avenir en Côte d`Ivoire", a ajouté le procureur.
BORIS N’GOTTA
BORIS N’GOTTA