A l’étape de Man, hier lors de sa tournée, le Premier ministre, Guillaume Soro, a exhorté les miliciens à s’insérer dans le tissu social.
« Je voudrais vous dire toute ma joie d’être à Man, dire merci au maire Albert Flindé pour la mobilisation ; et surtout pour l’amitié que les populations nous ont toujours témoignée. Chers parents, je suis venu vous transmettre un message d’espoir. Je suis venu partager notre joie du retour de la liberté et de la démocratie en Côte d’Ivoire. (…) Il faut que les chefs traditionnels nous aident à mettre définitivement fin à la violence et à la guerre. Faire la guerre ne peut pas être un métier pour des jeunes. Aujourd’hui, ces jeunes sont cachés dans la forêt à Duékoué, à Guiglo, à Blolequin et à Toulepleu. Ils ont voulu livrer une guerre qui a semé la désolation dans la région. Les cadres qui les ont envoyés, où sont-ils actuellement ? Ils sont assis au Maroc, en France, en Europe parce qu’ils sont partis avec des milliards. Ils continuent de dépenser cet argent au moment où ces jeunes sont encore dans les broussailles, affamés et malades. Pourtant, je leur avais dit : « n’associez pas votre destin à celui des hommes politiques avides de pouvoir et qui sont passés maîtres dans l’art d’envoyer les enfants des autres à la mort ». Parce que, eux, ils n’ont pas perdu leurs enfants. Ces derniers continuent d’aller tranquillement à l’école, ils vont avoir de grands diplômes dans les meilleures universités. Au moment où vos enfants sont devenus de grands miliciens, ils vont revenir avec des diplômes et vos enfants-miliciens vont continuer de leur rendre des honneurs. Le plus important pour nos populations, c’est de faire en sorte que les enfants aillent à l’école et que par le truchement de la formation, de l’éducation, ils puissent, demain, assurer notre pitance quotidienne. Parce que un père, son seul souhait, c’est que son enfant réussisse et l’enterre un jour dans de meilleurs conditions. Mais vos enfants sont en brousse ; on les appelle miliciens. Est-ce un travail que d’être milicien ? Il faut que les chefs parlent aux enfants. Aux jeunes, nous pouvons leur offrir un meilleur avenir que le triste sort d’être des miliciens. Les chefs, je veux qu’ils s’impliquent parce que c’est eux qui sont dans les campements, dans les villages, au contact de ces jeunes-là. Parlez à vos enfants, à vos fils et à vos filles. C’est terminé ! Nous sommes en 2011, c’est la démocratie ! Que personne ne rêve ! Le monde a évolué, on ne pourra plus revenir à ce passé fait de violence… »
Propos retranscrits par Kindo Ousseny à Man
« Je voudrais vous dire toute ma joie d’être à Man, dire merci au maire Albert Flindé pour la mobilisation ; et surtout pour l’amitié que les populations nous ont toujours témoignée. Chers parents, je suis venu vous transmettre un message d’espoir. Je suis venu partager notre joie du retour de la liberté et de la démocratie en Côte d’Ivoire. (…) Il faut que les chefs traditionnels nous aident à mettre définitivement fin à la violence et à la guerre. Faire la guerre ne peut pas être un métier pour des jeunes. Aujourd’hui, ces jeunes sont cachés dans la forêt à Duékoué, à Guiglo, à Blolequin et à Toulepleu. Ils ont voulu livrer une guerre qui a semé la désolation dans la région. Les cadres qui les ont envoyés, où sont-ils actuellement ? Ils sont assis au Maroc, en France, en Europe parce qu’ils sont partis avec des milliards. Ils continuent de dépenser cet argent au moment où ces jeunes sont encore dans les broussailles, affamés et malades. Pourtant, je leur avais dit : « n’associez pas votre destin à celui des hommes politiques avides de pouvoir et qui sont passés maîtres dans l’art d’envoyer les enfants des autres à la mort ». Parce que, eux, ils n’ont pas perdu leurs enfants. Ces derniers continuent d’aller tranquillement à l’école, ils vont avoir de grands diplômes dans les meilleures universités. Au moment où vos enfants sont devenus de grands miliciens, ils vont revenir avec des diplômes et vos enfants-miliciens vont continuer de leur rendre des honneurs. Le plus important pour nos populations, c’est de faire en sorte que les enfants aillent à l’école et que par le truchement de la formation, de l’éducation, ils puissent, demain, assurer notre pitance quotidienne. Parce que un père, son seul souhait, c’est que son enfant réussisse et l’enterre un jour dans de meilleurs conditions. Mais vos enfants sont en brousse ; on les appelle miliciens. Est-ce un travail que d’être milicien ? Il faut que les chefs parlent aux enfants. Aux jeunes, nous pouvons leur offrir un meilleur avenir que le triste sort d’être des miliciens. Les chefs, je veux qu’ils s’impliquent parce que c’est eux qui sont dans les campements, dans les villages, au contact de ces jeunes-là. Parlez à vos enfants, à vos fils et à vos filles. C’est terminé ! Nous sommes en 2011, c’est la démocratie ! Que personne ne rêve ! Le monde a évolué, on ne pourra plus revenir à ce passé fait de violence… »
Propos retranscrits par Kindo Ousseny à Man