Pour le Mouvement patriotique de la jeunesse du Sud-Bandama (Mpj-Sb), l’avènement de Ouattara à la tête de l’Etat est une «calamité» pour la Côte d’Ivoire. Le président de ce mouvement, Andy Djah, et ses camardes du bureau national du Mpj-Sb, réunis pour s’interroger sur la situation actuelle du pays, ont d’abord rappelé à la presse les conditions dans lesquelles le nouveau pouvoir s’est installé, avant de dire que les Ivoiriens ne se reconnaissent pas dans le régime minoritaire de Ouattara. Les jeunes du Sud Bandama en sont d’autant plus convaincus qu’ils ont dénoncé, une fois de plus, les exactions, les demandes de rançon, le racket, le vol, les violences gratuites et les assassinats perpétrées dpar les Frci et les Dozo de Ouattara, depuis leur arrivée dans la région. A Divo où des militants et cadres Lmp, des chefs traditionnels et d’honnêtes citoyens sont toujours obligés de vivre cachés en brousse, dans les champs, pour fuir les hommes en tenue de Ouattara qui les menacent de mort, après avoir pillé et incendié leurs biens. Cela, dans une atmosphère d’insécurité totale sur toute l’étendue du territoire national. C’est pourquoi Andy Djah émet, tout en accordant «pour l’instant» le bénéfice de la bonne foi à Banny, président de la Commission dialogue-vérité –réconciliation (Cdvr), «de sérieuses réserves sur la sincérité de la réconciliation, au regard de la situation actuelle». Pour lui, on ne peut pas parler de réconciliation tant que le président Laurent Gbagbo et ses proches seront maintenus en prison et traqués de diverses façons. «La seule façon d’enclencher un processus de réconciliation vraie, c’est de libérer Gbagbo et les siens comme l’exigent les Ivoiriens, puis de mettre un terme aux poursuites et aux tracasseries contre le camp Lmp. C’est un préalable qui ne peut pas attendre», tanche le bureau national du Mpj-Sb. Ces conditions, a martelé Andy Djah, s’imposent aussi pour une participation de l’opposition aux élections législatives annoncées pour la fin de 2011. Il estime qu’on ne peut parler de réconciliation et aller à des élections législatives crédibles tant que Ouattara n’a pas libéré ses prisonniers politiques. Cependant, pour montrer sa bonne foi, le Mpj-Sb se dit prêt à initier, bientôt, une tournée de sensibilisation dans le sens de la «réconciliation vraie, et non d’une comédie de mauvais goût». Pour ce faire, les jeunes du Sud Bandaman sont disposés à «inviter Ouattara à venir au contact des populations du Sud Bandama, dans les villes et les villages, pour séjourner et échanger avec eux, au cours d’une tournée, afin de comprendre leurs préoccupations». Le Mpj-SB s’est en outre élevé contre la suppression par Ouattara des Conseils généraux. Une décision qui constitue un recul du développement dans la région. Car, s’affligent-ils, «une telle mesure qui ne vise qu’à centraliser de façon dictatoriale le pouvoir d’Etat, éloigne le développement. Elle va accroître la pauvreté dans les régions du pays».
K. Kouassi Maurice
K. Kouassi Maurice