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Économie Publié le jeudi 6 octobre 2011 | Nord-Sud

Lutte contre la pauvreté - Manioc, la nouvelle mine d’or des femmes de Man !

Les chercheurs ont mis en place de nouvelles variétés de manioc plus productives et rentables. Les femmes de Man améliorent leurs profits grâce à cette trouvaille.

A Voungoué, au cœur des «18 Montagnes», le groupement des femmes productrices de manioc est à la tâche. Malgré les difficultés inhérentes aux travaux champêtres, en ces périodes pluvieuses, la présidente Hélène Loh qui s’est spécialisée dans la fabrication de l’attiéké, donne des allures d’une femme plutôt épanouie. Grâce aux nouvelles variétés mises en expérimentation par le Centre national de recherche agronomique (Cnra) et l’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader), les conditions de travail et surtout les revenus des paysannes se sont littéralement améliorés. « Ils nous ont donné gratuitement des boutures que nous avons plantées sur un espace d’un demi-hectare et à notre grande surprise, nous avons récolté environ 15 tonnes de manioc », observe l’agricultrice. Les scientifiques ont baptisé la variété, «Bocou 1 ». «Mais, il y a aussi le bocou 2 qui n’est pas mal», ajoute-t-elle. Ces nouvelles espèces de forte productivité ont complètement bouleversé les habitudes culturales dans l’ensemble de la région. A Blolé, sur l’axe Man-Kouibly, c’est avec la même ardeur que les femmes paysannes travaillent pour sortir des difficultés financières. Ici, elles ont décidé de mutualiser leurs efforts à travers des coopératives assez dynamiques. « Nous nous retrouvons deux fois par semaine pour travailler dans notre champ », dit une opératrice. Mais les structures d’encadrement qui veulent démocratiser la nouvelle pratique gèrent les boutures qu’elles distribuent à d’autres groupements. Les résultats sont plus qu’encourageants. A Kassiapleu, vers Danané, Juliette Drolé s’essaie aussi à la transformation, histoire d’optimiser la valeur ajoutée. Elle gère une petite entreprise de fabrication artisanale d’attiéké et de placali qui a permis de bonifier ses rendements.

15 tonnes à l’hectare
De fait, pour la collecte et les circuits de commercialisation, pas grand soucis d’autant que Kassiapleu n’est pas loin du chef-lieu. «Nous sommes à proximité de la route bitumée », se réjouit Mme Drolé. Mais en vue de doper l’activité, son unité capte sur le marché international notamment avec les pays voisins. Ainsi, elle a mis en place un système d’approvisionnement qui marche tant bien que mal. « Les femmes viennent généralement du Mali pour acheter nos produits», fait-elle remarquer. Ces commerçantes achètent le sac à 2.500 Fcfa et le panier à 2.000 Fcfa. Par semaine, poursuit-elle, une dizaine de sacs sest ainsi écoulée en direction de Bamako. En dépit de ce tableau relativement stimulant, tous les groupements ne jouissent pas des mêmes avantages. A titre d’exemple, les villages de Blolé, Gbatongouin et Bogouiné, un peu distants de la capitale des montagnes sont très souvent confrontés à des problèmes de transport et de collecte. Le mauvais état des routes et le coût élevé du transport constituent un véritable handicap pour les opérateurs économiques. Mais pour lever les obstacles au bon fonctionnement de la filière, l’Anader a mis sur pied une plate- forme. L’objectif, selon son directeur régional, Moussa Koné, est d’accroître la performance des acteurs de la filière en améliorant les circuits commerciaux. « Il faut réfléchir sur les problèmes et les aborder en terme de chaîne de valeur. La filière étant un ensemble, chaque maillon doit agir en sorte que tous les maillons soient solidaires les uns les autres. Comme le dit l’adage, “l’union fait la force », encourage-t-il. Et de recommander : « il faudrait que cette plate-forme soit une réussite pour permettre d’initier d’autres actions similaires avec d’autres filières agropastorales afin que celles-ci soient dynamiques pour le bonheur des différents acteurs». Quant au chef de la zone de Man, Célestin Gnamien Kouakou, il compte sur le projet Donata (Diffusion des nouvelles technologies agricoles en Afrique) piloté en Côte d’Ivoire par le Centre national de recherche agronomique avec un financement du Fonds africain de recherche agricole (Fara) basé à Dakar. Cette structure communautaire a mis sur pied de nouvelles variétés de manioc qui ont été expérimentées à l’ouest en 2008. Des variétés adoptées par les populations. En effet, affirme M. Gnamien Kouakou, cette expérimentation a donné des résultats satisfaisants aussi bien au niveau de la qualité de la production que de la quantité qui s’élève à 30 tonnes par hectare. « Pour satisfaire la forte demande, l’Anader a identifié 5 groupements dans 5 villages destinés à créer des Parcs à bois (Pab). La première initiative s’est avérée insuffisante. Mais, nous sommes entrain d’identifier 10 autres villages pour créer des parcs afin de répondre efficacement aux besoins des producteurs de manioc », révèle-t-il. En attendant, les femmes exploitent à fond la nouvelle mine d’or.

Kindo Ousseny à Man
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