Après la visite d’amitié et de travail avec le Président ghanéen Johns Evans Atta Mils, le Président ivoirien, Alassane Ouattara, a rencontré un peu plus d’un millier de ses compatriotes à Accra international conference center. Il y a eu des échanges. Nous vous proposons de larges extraits du message du Chef de l’Etat à ses compatriotes.
Je suis content de vous voir. Ces dernies mois ont été difficiles pour chacun de nous et pour chacun de vous. Je voudrais commencer par vous dire Yako! Pendant un bon moment, notre beau pays a été transformé en calvaire. Pendant plusieurs mois. Et beaucoup d’entre vous ont dû s’exiler pour diverses raisons. Pour se retrouver ici au Ghana. Heureusement, le Ghana est également chez nous. Oui, nous sommes chez nous ici au Ghana. Je voudrais donc saluer l’ouverture du président Atta Mils. C’est un frère à nous et c’est un ami à moi. Il l’a prouvé pendant les difficultés. On dit que c’est pendant les difficultés qu’on découvre les vrais amis. Pendant la période de décembre à avril jusqu’à mai, Atta Mils est le chef de l’Etat à qui j’ai le plus parlé. Pratiquement deux fois par semaine. Parce que je savais qu’il avait à cœur que la Côte d’Ivoire retrouve la paix. Et chaque fois, il disait : la Côte d’Ivoire doit retrouver la paix pour que le Ghana soit en paix. Atta Mils est un homme de parole, c’est un homme de conviction. Je voudrais donc lui rendre hommage. Rendre hommage à nos frères ghanéens qui ont abrité des milliers d’Ivoiriens. Par peur, par insécurité, beaucoup sont venus ici sans rien. L’exil, c’est difficile. Donc, je connais les souffrances que vous vivez. C’est pourquoi, je suis venu vous dire, chers compatriotes: rentrez au pays. Rentrez au pays parce que la Côte d’Ivoire est en paix. La sécurité est revenue et se renforce de jour en jour. Et je peux vous dire, la Côte d’Ivoire est au travail. Je veux compter sur votre contribution pour le développement de notre pays. Et le développent peut accélérer la réconciliation: venez ! Venez, venez le plus tôt possible. M. le Maire de Yopougon, revenez au pays. Je vous assure que la Cote d’Ivoire est devenue un Etat de droit. Hier (Mercredi NDLR) en Conseil des ministres, nous avons pris un texte pour interdire les perquisitions intempestives. Nous construisons une Côte d’Ivoire de sérénité, une Côte d’Ivoire de tranquillité. Pour tous les Ivoiriens. L’Etat de droit est en marche. La Côte d’Ivoire est au travail….un pays est fait de vicissitudes. Et même de moments d’incompréhensions. Même des moments de brutalité, des moments où vous demandez qu’est-ce qui est arrivé à tel ou tel. Pourquoi a-t-il fait cela ? Et c’est pourquoi, j’ai mis en place la commission dialogue, vérité et réconciliation. Lorsqu’un pays a connu la paix, un pays qui a connu la prospérité, un pays qui a été la vitrine du monde entier, un pays admiré de tous…vous pouvez le dire, il y a des moments où vous n’étiez plus fiers de montrer votre passeport ivoirien. Cela est révolu. Nous sommes à nouveau fiers de monter notre passeport ivoirien. Quand il y a des difficultés de ce genre, il faut se retrouver pour parler. C’est pourquoi, nous avons ajouté le mot dialogue au mot vérité et réconciliation. Rentrez pour parler à nos compatriotes, rentrez pour dire votre part de vérité. C’est aussi pour exorciser ce qui vous est arrivé. C’est ainsi que nous allons bâtir une Côte d’Ivoire nouvelle. Une Côte d’Ivoire prospère. Chers frères et sœurs, je viens lancer le message à tous ceux qui sont ici pour diverses raisons, de rentrer au pays. Rentrez au pays car nous sommes en train de créer des centaines, des milliers d’emplois tous les mois. C’est le moment de rentrer pour aller prendre votre place dans les chantiers, dans les écoles, dans les usines etc. C’est le moment de rentrer. Dans un Etat de droit, bien entendu, la justice doit faire son travail. Votre délégué a parlé tout à l’heure de non-poursuites pour ceux qui n’ont pas commis de crimes de sang, cela me parait évident. Et c’est bien le cas aujourd’hui. Ceux qui n’ont rien à se reprocher et qui n’ont rien commis, n’ont rien à craindre. Et ceux qui ont commis des crimes doivent savoir que la justice ne sera pas abusive. Regardez ceux qui sont rentrés, certains sont au conseil constitutionnel, certains militaires…vous appellent-ils pour dire qu’ils sont maltraités en Côte d’Ivoire? Il faut tourner cette page, il faut qu’on se retrouve pour se parler. L’arbre à palabres, c’est au village, c’est en Côte d’Ivoire. La commission Dialogue vérité et réconciliation doit entendre tous ceux qui ont quelque chose à lui dire pour que nous puissions tirer les enseignements de ces souffrances. Oui, nous avons tous souffert pendant cette période. Mais la souffrance doit conduire au dialogue, doit conduire à la réconciliation, et bien entendu au pardon. Mais cela ne peut se faire sans justice. Car sans justice, c’est l’impunité. Et cela peut amener à recommencer les mêmes choses dans 10 ans, dans 20 ans. Mon objectif, c’est de vous laisser, à vous les jeunes, une Côte d’Ivoire en tant qu’Etat de droit, une Côte d’Ivoire solidaire, une Côte d’Ivoire prospère. Cette visite avait pour objectif certes, de vous rencontrer mais, nous avons aussi de grands projets dont nous avons discuté avec les autorités ghanéennes. Il s’agit de construction d’autoroutes, de stratégies communes pour le cacao dont les deux pays produisent les deux tiers de la production mondiale. Il s’agit de questions pétrolières, il s’agit des barrages sur les fleuves….donc, nous avons travaillé. Et vous verrez les résultats dans quelques semaines, dans quelques mois….Ces moments ont été difficiles pour tous les Ivoiriens. Mais je viens vous dire que je suis déterminé. Je suis le Président de tous les Ivoiriens. Je ne fais et je n’ai jamais fait de distinction entre les Ivoiriens. Cela n’a fait avancer aucun pays, aucun peuple. Nous devons nous rassembler, nous devons faire en sorte que notre pays fasse un bond en avant. Et que dans quelques années nous puissions dire ensemble, tout ça c’est du passé. C’est avec le cœur que je vous parle. J’ai de fortes émotions en vous voyant ici. J’ai eu les mêmes émotions lorsque je suis allé au Libéria. Mais en vous voyant, en vous écoutant, en voyant le rapport de votre ambassadeur, Bernard Ehui, je me sens soulagé. Parce que je sais que bientôt, nous serons ensemble au pays. Je suis prêt à parier….
Propos recueillis par
KIGBAFORY Inza à Accra
Je suis content de vous voir. Ces dernies mois ont été difficiles pour chacun de nous et pour chacun de vous. Je voudrais commencer par vous dire Yako! Pendant un bon moment, notre beau pays a été transformé en calvaire. Pendant plusieurs mois. Et beaucoup d’entre vous ont dû s’exiler pour diverses raisons. Pour se retrouver ici au Ghana. Heureusement, le Ghana est également chez nous. Oui, nous sommes chez nous ici au Ghana. Je voudrais donc saluer l’ouverture du président Atta Mils. C’est un frère à nous et c’est un ami à moi. Il l’a prouvé pendant les difficultés. On dit que c’est pendant les difficultés qu’on découvre les vrais amis. Pendant la période de décembre à avril jusqu’à mai, Atta Mils est le chef de l’Etat à qui j’ai le plus parlé. Pratiquement deux fois par semaine. Parce que je savais qu’il avait à cœur que la Côte d’Ivoire retrouve la paix. Et chaque fois, il disait : la Côte d’Ivoire doit retrouver la paix pour que le Ghana soit en paix. Atta Mils est un homme de parole, c’est un homme de conviction. Je voudrais donc lui rendre hommage. Rendre hommage à nos frères ghanéens qui ont abrité des milliers d’Ivoiriens. Par peur, par insécurité, beaucoup sont venus ici sans rien. L’exil, c’est difficile. Donc, je connais les souffrances que vous vivez. C’est pourquoi, je suis venu vous dire, chers compatriotes: rentrez au pays. Rentrez au pays parce que la Côte d’Ivoire est en paix. La sécurité est revenue et se renforce de jour en jour. Et je peux vous dire, la Côte d’Ivoire est au travail. Je veux compter sur votre contribution pour le développement de notre pays. Et le développent peut accélérer la réconciliation: venez ! Venez, venez le plus tôt possible. M. le Maire de Yopougon, revenez au pays. Je vous assure que la Cote d’Ivoire est devenue un Etat de droit. Hier (Mercredi NDLR) en Conseil des ministres, nous avons pris un texte pour interdire les perquisitions intempestives. Nous construisons une Côte d’Ivoire de sérénité, une Côte d’Ivoire de tranquillité. Pour tous les Ivoiriens. L’Etat de droit est en marche. La Côte d’Ivoire est au travail….un pays est fait de vicissitudes. Et même de moments d’incompréhensions. Même des moments de brutalité, des moments où vous demandez qu’est-ce qui est arrivé à tel ou tel. Pourquoi a-t-il fait cela ? Et c’est pourquoi, j’ai mis en place la commission dialogue, vérité et réconciliation. Lorsqu’un pays a connu la paix, un pays qui a connu la prospérité, un pays qui a été la vitrine du monde entier, un pays admiré de tous…vous pouvez le dire, il y a des moments où vous n’étiez plus fiers de montrer votre passeport ivoirien. Cela est révolu. Nous sommes à nouveau fiers de monter notre passeport ivoirien. Quand il y a des difficultés de ce genre, il faut se retrouver pour parler. C’est pourquoi, nous avons ajouté le mot dialogue au mot vérité et réconciliation. Rentrez pour parler à nos compatriotes, rentrez pour dire votre part de vérité. C’est aussi pour exorciser ce qui vous est arrivé. C’est ainsi que nous allons bâtir une Côte d’Ivoire nouvelle. Une Côte d’Ivoire prospère. Chers frères et sœurs, je viens lancer le message à tous ceux qui sont ici pour diverses raisons, de rentrer au pays. Rentrez au pays car nous sommes en train de créer des centaines, des milliers d’emplois tous les mois. C’est le moment de rentrer pour aller prendre votre place dans les chantiers, dans les écoles, dans les usines etc. C’est le moment de rentrer. Dans un Etat de droit, bien entendu, la justice doit faire son travail. Votre délégué a parlé tout à l’heure de non-poursuites pour ceux qui n’ont pas commis de crimes de sang, cela me parait évident. Et c’est bien le cas aujourd’hui. Ceux qui n’ont rien à se reprocher et qui n’ont rien commis, n’ont rien à craindre. Et ceux qui ont commis des crimes doivent savoir que la justice ne sera pas abusive. Regardez ceux qui sont rentrés, certains sont au conseil constitutionnel, certains militaires…vous appellent-ils pour dire qu’ils sont maltraités en Côte d’Ivoire? Il faut tourner cette page, il faut qu’on se retrouve pour se parler. L’arbre à palabres, c’est au village, c’est en Côte d’Ivoire. La commission Dialogue vérité et réconciliation doit entendre tous ceux qui ont quelque chose à lui dire pour que nous puissions tirer les enseignements de ces souffrances. Oui, nous avons tous souffert pendant cette période. Mais la souffrance doit conduire au dialogue, doit conduire à la réconciliation, et bien entendu au pardon. Mais cela ne peut se faire sans justice. Car sans justice, c’est l’impunité. Et cela peut amener à recommencer les mêmes choses dans 10 ans, dans 20 ans. Mon objectif, c’est de vous laisser, à vous les jeunes, une Côte d’Ivoire en tant qu’Etat de droit, une Côte d’Ivoire solidaire, une Côte d’Ivoire prospère. Cette visite avait pour objectif certes, de vous rencontrer mais, nous avons aussi de grands projets dont nous avons discuté avec les autorités ghanéennes. Il s’agit de construction d’autoroutes, de stratégies communes pour le cacao dont les deux pays produisent les deux tiers de la production mondiale. Il s’agit de questions pétrolières, il s’agit des barrages sur les fleuves….donc, nous avons travaillé. Et vous verrez les résultats dans quelques semaines, dans quelques mois….Ces moments ont été difficiles pour tous les Ivoiriens. Mais je viens vous dire que je suis déterminé. Je suis le Président de tous les Ivoiriens. Je ne fais et je n’ai jamais fait de distinction entre les Ivoiriens. Cela n’a fait avancer aucun pays, aucun peuple. Nous devons nous rassembler, nous devons faire en sorte que notre pays fasse un bond en avant. Et que dans quelques années nous puissions dire ensemble, tout ça c’est du passé. C’est avec le cœur que je vous parle. J’ai de fortes émotions en vous voyant ici. J’ai eu les mêmes émotions lorsque je suis allé au Libéria. Mais en vous voyant, en vous écoutant, en voyant le rapport de votre ambassadeur, Bernard Ehui, je me sens soulagé. Parce que je sais que bientôt, nous serons ensemble au pays. Je suis prêt à parier….
Propos recueillis par
KIGBAFORY Inza à Accra