“La culture rassemble. Elle est facteur d'intégration et de paix. Elle est même capable d'effondrer les clôtures politiques, sources de haine et de division», dixit, Maurice Bandaman lors de la cérémonie d'ouverture de la 4e édition du Festival du Zanzan. Les lampions se sont éteints samedi dernier sur le festival de danse, d'instruments de musique et de costumes de Bondoukou. Durant trois jours, la capitale du Zanzan, la ville mythique aux mille mosquées, qui a accueilli les festivaliers de divers horizons et de diverses communautés, était en effervescence. Placées sous le sceau de la réconciliation avec pour thème principal «Le rôle des communautés et du voisinage dans le processus de réconciliation et de la cohésion sociale», cette 4e édition a mobilisé plus de dix mille âmes, parées pour certains, dans des tenues traditionnelles d'apparats pour communier, main dans la main, ces intenses moments d'allégresse et de cohésion que consacre la célébration du festival du Zanzan. Pour cette édition, selon le commissaire général du festival, Kossonou Paul Marie, l'engouement des populations pour le festival a été d'un cran supérieur aux éditions précédentes. «Malgré la forte crise qui a secoué le pays, toutes les couches sociales et les communautés conviées à cette fête ont répondu présentes. Les 37 troupes artistiques de danse traditionnelle ont rivalisé de talent au concours de la meilleure troupe traditionnelle du Zanzan. La fête a été belle», a précisé le commissaire du festival, avant de poursuivre : «Après la crise postélectorale, le pari était pour nous de rassembler les filles et les fils de la région avec l'ensemble de leurs us et coutumes. Vu l'affluence, nous pouvons dire que l'objectif a été atteint». Les populations du Zanzan ont, sans conteste, entièrement épousé le festival. Tout comme la fête des ignames, nous confie un des festivaliers venus de Doropo : «Ça nous permet de faire un retour aux sources, d'exhumer, sinon d'exprimer tout le riche patrimoine culturel du Zanzan». Les temps forts du festival ont démontré la joie des populations de mettre en vitrine des pans importants et incommensurables de la riche culture traditionnelle du Zanzan. Des parades sur les artères principales de la ville de Bondoukou en tenues exprimant l'identité culturelle, sinon la mémoire de la communauté d'origine, des expositions de reliques familiales, des costumes traditionnels, des statuts, des instruments de musique. Tout un aréopage de reliques et de vestiges symbolisant la mémoire et la civilisation des populations du Zanzan. Outre l'exposition, les groupes artistes traditionnels, par des scènes de danses à la limite du sacré et du mystique, ont rivalisé d'ingéniosité pour séduire les festivaliers. Bir de Doropo, classée meilleure troupe de la 4ème édition, a séduit les festivaliers avec sa chorégraphie de jeunes filles pubères à la poitrine nue et sa danse guerrière au cœur d'une flamme de feu ardent de braise.
Moussa Keita
Moussa Keita