10 ans ! C’est le temps qu’ils ont passé à la tête du pays. Une décennie semblable à une éternité tant l’effroi paraissait sans fin et le supplice comparable à celui de Tantale. Dix bonnes années que Laurent Gbagbo et ses amis socialistes ont perduré au sommet de l’Etat, à « refonder » notre économie. Pour ne pas entretenir de faux mythes, comme le font les nostalgiques du FPI, redisons ce que tout le monde sait. Gbagbo et ses copains ont mystifié les Ivoiriens. Pendant dix ans, on n’a jamais vu l’autre gouvernance annoncée, encore moins les prétendues « poches de moralité ». A la vérité, la refondation n’était qu’un grossier paravent pour asseoir les fondations d’une oligarchie de « nouveaux riches », ces gens que nous avons vus hier, avec barbes et cheveux hirsutes et qui nous parlaient inlassablement de Mao, de Lénine et de Marx. En dix ans, l’ancien et nouvel opposant historique n’a donné que dans le verbiage, les discours, les slogans et les promesses. Au pouvoir, il était plus que jamais un opposant tant il adorait « le ministère de la parole », et dans l’opposition, il ne voulait le pouvoir uniquement pour ses délices et artifices. Dix années de prédation, de violence, de crimes, de défiance, de belligérance, de préférence nationale, de tribalisme, de copinage, de délits d’initiés et de sorcellerie politique… Les maux sont énormes tant sous la refondation, ils étaient devenus la norme. A présent, ce sont eux qui veulent s’ériger en donneurs de leçons, comme s’ils nous prenaient pour des amnésiques et pour un peuple sans passé, donc sans souvenir. Assurément, le ridicule ne tue plus. Sinon, ceux qui ont mis le pays en ruines et à l’article du chaos, auraient simplement gardé le profil bas et auraient évité de se donner en spectacle. Mais, la refondation est ce qu’elle est. Toujours en conflit avec elle-même. Avec une forte dose d’indécence, d’immoralité et bien d’autres tares qu’elle traine, comme des boulets aux pieds d’un condamné à mort. Plus grave, comme dans « Le royaume aveugle », les frontistes ne voient pas qu’en 100 jours, Alassane Ouattara et son gouvernement ont convaincu le peuple ivoirien. « A bas donc les jaloux. Ils vont maigrir », comme le dit l’imagerie populaire si féconde l
Politique Publié le samedi 15 octobre 2011 | Le Patriote