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Société Publié le samedi 15 octobre 2011 | Nord-Sud

L’heure du réalisme a sonné

Aucun Etat au monde ne peut assurer la santé gratuite pour tous et pour toujours. L’initiative de Bamako (1987) le stipule et la 61e session de l’Oms-Afrique tenue du 29 août au 2 septembre à Yamoussoukro le réaffirme. De source bien introduite, après l’évaluation des deux premiers mois, le ministère de la Santé et de la lutte contre le sida n’était pas trop favorable à une reconduction de la mesure dans sa forme initiale. En lieu et place d’une gratuité pour tous qui n’existe que de nom, en raison des difficultés financières de l’Etat, les techniciens de la santé ont proposé que l’on passe à une gratuité uniquement pour les couches vulnérables. Notamment les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans. Un proche collaborateur du Pr Thérèse N’Dri Yoman, joint, hier après-midi, a réitéré la nécessité de passer à une politique transitoire supportable pour l’Etat en attendant la politique définitive attendue. En effet, un atelier gouvernemental, organisé les 14 et 15 juillet, à Abidjan, a recommandé comme solution définitive une couverture universelle qui devra être financée grâce à l’augmentation de 15 % du budget alloué à la santé conformément à la déclaration d’Abuja en 2001. Les experts ont aussi proposé l’instauration d’une taxe sur le téléphone portable, les transactions monétaires, le tabac et l’alcool, des taxes touristiques et aéroportuaires, un impôt spécial sur certaines grandes entreprises de mines. D’ici là, au lieu d’être émiettés entre l’ensemble des demandeurs, y compris les couches moyennes capables de s’assurer au moins les soins primaires, les médicaments et les prestations gratuites devraient être réservés aux seuls faibles. Car, ceux-là sont lésés quand les produits médicaux et les personnels publics deviennent insuffisants pour tous parce qu’ils ont profité à tous, y compris ceux qui auraient pu met­tre la main à la poche. Dans une déclaration publiée au mois de juin, l’Ong internationale Save The Children a aussi proposé au gouvernement de privilégier les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. « Nous nous en tenons à la décision du chef de l’Etat », regrette notre interlocuteur du ministère de la santé.
Suite à la crise post-électorale et à son lot d’infortunes, la mesure était la bienvenue. Elle a eu le mérite de ramener vers les hôpitaux des malades qui les fuyaient à cause des seuls frais de consultation. Six mois après, malgré les réserves de la tutelle, Alassane Ouattara a demandé que la gratuité générale soit maintenue jusqu’à nouvel ordre. Magnanime, le président ne veut pas sevrer les populations de son offre. Mais à l’allure où vont les choses, les milliards que coûte cette politique risquent de ne plus profiter à personne, si l’on continue de vouloir les faire profiter à tous.

Cissé Sindou
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