Des coups de feu ont été entendus dans la nuit de vendredi à samedi, au camp de gendarmerie d’Agban. De sources militaires, ce sont des éléments armés, pas encore complètement identifiés, qui ont lancé l’assaut contre le plus grand camp de gendarmerie du pays. Toujours, selon nos sources, 15 minutes avant d’attaquer Agban, les assaillants auraient pris soin de proférer des menaces, via les radios de la gendarmerie. Et, détail intriguant, celui qui a été chargé de parler au nom du commando, se serait présenté comme le commandant Jean-Noël Abéhi. Pour expliquer les motivations de leurs actes, les assaillants auraient mis en avant, la gestion du patron de la gendarmerie, le général Gervais Kouassi, qui ne serait pas tendre avec des gendarmes réputés être d’anciens suppôts de l’ancien régime au pouvoir. 15 minutes après avoir proféré ces menaces, le commando serait effectivement passé à l’attaque, à l’aide d’armes lourdes. Les agresseurs auraient notamment utilisé des Pkm, des M16 et des kalachnikovs. Pendant 45 minutes, ils se seraient mesurés aux hommes du général Gervais Kouassi. Au finish, les soldats fidèles à la République auraient mis en déroute les assaillants qui se sont fondus dans la nature. Pour donner une suite à cet avertissement, la hiérarchie des Forces républicaines de sécurité (Frci) s’est rapidement réunie, pour mieux analyser la siuation. Après qu’il a fait le point avec le général Soumaïla Bakayoko, chef d’état-major général des Frci et l’ensemble des grands commandements, le Premier ministre, ministre de la Défense a conduit, hier, dans la matinée, tout ce monde chez le président de la République, chef suprême des armées pour lui faire le point de la situation. Pour sa part, Paul Koffi Koffi, ministre-délégué à la Défense n’a pas chômé. Dans l’après-midi, il a convoqué, à son cabinet, la hiérarchie de la grande muette ivoirienne pour une autre réunion à laquelle se sont joints les patrons de la force française Licorne et de la force onusienne. « Tout va bien. Il n’y a pas lieu de s’alarmer », a fait dire le ministre Paul Koffi Koffi, au terme de la réunion qui a duré plus d’une heure. Sur le théâtre même de l’attaque, c’est-à-dire à Agban, le général Gervais Kouassi a battu le rappel des gendarmes déployés dans les autres camps de gendarmerie de la capitale économique. Grâce à ce renfort, une opération de fouille à allure de perquisition a été engagée dans le camp d’Agban où tous les coins et recoins ont été passés au peigne fin. Pour la première journée de cette opération de battue, ce sont cinq suspects qui ont été interpellés. Nul doute que l’opération consistant à débusquer les assaillants ou leurs complices tapis à l’intérieur du camp, se poursuivra encore cette semaine.
Marc Dossa
Marc Dossa