Une pirogue a chaviré samedi à Moossou. Le maire de Grand-Bassam, Jean Michel Moulod, est introuvable 48h après l’accident.
Un grand malheur s’est abattu samedi sur Grand-Bassam. Le député maire de la cité balnéaire est introuvable, la pirogue qui transportait Jean Michel Moulod à Ebra a chaviré sur la lagune Ebrié. C’est la consternation à Moossou, son village où se trouve sa résidence. De nombreuses femmes assises à même le sol attendent le retour hypothétique du premier magistrat de la première capitale du pays. Sur la berge, un tam-tam parleur résonne pour rappeler que le village est en deuil. Des œufs et des bouteilles de Gin sont prêts à être sacrifiés aux mânes de la lagune afin qu’elle rende l’ancien patron du Port autonome d’Abidjan (Paa). « En pareille circonstance chez les Abouré, on fait ces sacrifices avec l’espoir que le corps réapparaisse le plus rapidement possible », explique une des petites filles du maire. Une féticheuse, connue dans la zone, a été louée pour ce rituel. «Depuis samedi, on a fait sacrifice sur sacrifice. Plusieurs œufs ont été jetés dans la lagune. La féticheuse nous dit que le corps du maire est dans le périmètre où la pirogue a chaviré. Mais jusqu’à aujourd’hui, on n’a rien vu », ajoute notre source. De là à voir un acte de sorcellerie derrière cet accident, le pas est vite franchi. « Il y a des mains obscures derrière cette affaire », avons-nous entendu dans le village. Les habitants de Moossou s’expliquent difficilement ce qui est arrivé à l’ancien ministre des Infrastructures sous le président Bédié. Selon plusieurs sources, cet accident « bizarre » a une raison que celle expliquée par l’un des rescapés. « Le maire ne peut mourir comme ça », se désole un des membres de la famille. Il donne sa version des faits. « Le premier moteur qui équipait la pirogue est tombé en panne. Sehr Arcadius Amonteké, le pilote, est allé chercher un autre de 40 CV. Après plusieurs essais infructueux, le moteur a démarré en trombe, propulsant la pirogue en avant. L’embarcation s’est renversée avec les 6 occupants qui étaient assis sur des chaises malaga. Sehr Thomas a réussi à sauver son oncle Moulod qu’il a fait asseoir sur la coque », affirme-t-il. Les sources divergent sur la suite des évènements. D’autres accusent le mécanicien, Kouamé Joël d’avoir causé la mort du maire. « Le mécanicien qui ne savait pas nager, s’est agrippé au pied du maire et l’a entrainé au fond de l’eau », affirment certains. « Le maire sait nager, il aurait pu s’en sortir », soutiennent d’autres. « Il est souffrant, le courant de l’eau a dû l’emporter », restent convaincus des témoins. Hier après midi, les commandos de l’Unité d’intervention de la gendarmerie (Uign) et du Groupe de recherche et d’exploitation profonde (Grep) du Gspm continuaient les recherches. Selon le patron des Sapeurs pompiers, les fouilles continuent. « On a fouillé toutes les lisières et on est allé à contre-sens sans rien trouver. Les villageois nous aident avec leurs pirogues qui sillonnent toute la surface. Les recherches continuent jusqu’à ce qu’on retrouve les corps si corps il y a », a indiqué le colonel Coulibaly Adama présent sur les lieux. Tano, Sehr Arcadius Amonteké, Sehr Thomas et Watta Bogui ont pu être repêchés. Seuls manquent à l’appel Jean Michel Moulod et le mécanicien Joël Kouamé. Grâce aux pêcheurs fanti d’Azurreti, le moteur de la pirogue a été repêché.
Nomel Essis
Un grand malheur s’est abattu samedi sur Grand-Bassam. Le député maire de la cité balnéaire est introuvable, la pirogue qui transportait Jean Michel Moulod à Ebra a chaviré sur la lagune Ebrié. C’est la consternation à Moossou, son village où se trouve sa résidence. De nombreuses femmes assises à même le sol attendent le retour hypothétique du premier magistrat de la première capitale du pays. Sur la berge, un tam-tam parleur résonne pour rappeler que le village est en deuil. Des œufs et des bouteilles de Gin sont prêts à être sacrifiés aux mânes de la lagune afin qu’elle rende l’ancien patron du Port autonome d’Abidjan (Paa). « En pareille circonstance chez les Abouré, on fait ces sacrifices avec l’espoir que le corps réapparaisse le plus rapidement possible », explique une des petites filles du maire. Une féticheuse, connue dans la zone, a été louée pour ce rituel. «Depuis samedi, on a fait sacrifice sur sacrifice. Plusieurs œufs ont été jetés dans la lagune. La féticheuse nous dit que le corps du maire est dans le périmètre où la pirogue a chaviré. Mais jusqu’à aujourd’hui, on n’a rien vu », ajoute notre source. De là à voir un acte de sorcellerie derrière cet accident, le pas est vite franchi. « Il y a des mains obscures derrière cette affaire », avons-nous entendu dans le village. Les habitants de Moossou s’expliquent difficilement ce qui est arrivé à l’ancien ministre des Infrastructures sous le président Bédié. Selon plusieurs sources, cet accident « bizarre » a une raison que celle expliquée par l’un des rescapés. « Le maire ne peut mourir comme ça », se désole un des membres de la famille. Il donne sa version des faits. « Le premier moteur qui équipait la pirogue est tombé en panne. Sehr Arcadius Amonteké, le pilote, est allé chercher un autre de 40 CV. Après plusieurs essais infructueux, le moteur a démarré en trombe, propulsant la pirogue en avant. L’embarcation s’est renversée avec les 6 occupants qui étaient assis sur des chaises malaga. Sehr Thomas a réussi à sauver son oncle Moulod qu’il a fait asseoir sur la coque », affirme-t-il. Les sources divergent sur la suite des évènements. D’autres accusent le mécanicien, Kouamé Joël d’avoir causé la mort du maire. « Le mécanicien qui ne savait pas nager, s’est agrippé au pied du maire et l’a entrainé au fond de l’eau », affirment certains. « Le maire sait nager, il aurait pu s’en sortir », soutiennent d’autres. « Il est souffrant, le courant de l’eau a dû l’emporter », restent convaincus des témoins. Hier après midi, les commandos de l’Unité d’intervention de la gendarmerie (Uign) et du Groupe de recherche et d’exploitation profonde (Grep) du Gspm continuaient les recherches. Selon le patron des Sapeurs pompiers, les fouilles continuent. « On a fouillé toutes les lisières et on est allé à contre-sens sans rien trouver. Les villageois nous aident avec leurs pirogues qui sillonnent toute la surface. Les recherches continuent jusqu’à ce qu’on retrouve les corps si corps il y a », a indiqué le colonel Coulibaly Adama présent sur les lieux. Tano, Sehr Arcadius Amonteké, Sehr Thomas et Watta Bogui ont pu être repêchés. Seuls manquent à l’appel Jean Michel Moulod et le mécanicien Joël Kouamé. Grâce aux pêcheurs fanti d’Azurreti, le moteur de la pirogue a été repêché.
Nomel Essis
