Il affichait un grand sourire hier, vendredi 21 octobre 2011, à son quartier général de Marcory Zone 4C rue Lumière, face à la frénésie qui s’était emparée de ses hommes, à son arrivée au pays. Vêtu d’un boubou marron sombre, il arborait un chapeau melon et des lunettes noires. Le commandant en second de la Garde républicaine, Issiaka Ouattara dit Wattao, a galvanisé ses troupes et répondu à tout ce qui s’est dit sur lui pendant son absence du territoire ivoirien. « Nous sommes dans la République. Maintenant, il faut laisser l’esprit de rébellion et marcher droit. N’allez pas risquer vos vies pour des bêtises. Je suis là, y a rien les gars ! », a lancé le commandant Wattao à ses hommes, qui scandaient son nom. Ses éléments étaient visiblement heureux de retrouver leur chef après plusieurs semaines d’absence. Le commandant de la compagnie Anaconda des ex-Forces armées des Forces nouvelles (FAFN), était aux USA puis à Paris en France, pour des raisons privées. Alors qu’il était à l’étranger, plusieurs sources citées dans la presse ont annoncé qu’il était en fuite après ses déboires avec le nouveau régime en place. En effet, le commandant en second de la Garde républicaine avait été cité dans plusieurs affaires sales, notamment dans la crise qui opposait deux frères associés de la société Adam Afrique. Il avait été cité également dans la disparition de 45 millions de francs CFA appartenant à des militaires français à la retraite, qui venaient investir en Côte d’Ivoire. « Nous devons protéger ce pouvoir d’Alassane Ouattara pour qu’il soit toujours là. C’est ce qu’on doit faire. Chacun sera responsable des actes qu’il va poser désormais. Il faut arrêter les exactions contre les populations », a indiqué le patron de l`ex compagnie Anaconda, qui est allé présenter ses civilités au Premier ministre Guillaume Soro, après son arrivée. Le plus important pour Wattao, c’est que le pays connaisse une stabilité et que l’économie reprenne. Des élèves militaires en formation, vêtus de la tenue que des jeunes inscrits au service civique, chantaient et dansaient à la gloire de leur mentor. A côté d’eux, des étudiants réunis au sein du Collectif des étudiants pour la cohésion sociale, se sont mobilisés massivement pour accueillir le commandant Wattao à son arrivée à l’aéroport. Ils ont pausé avec celui qu’ils considèrent comme le sauveur des étudiants. « Wattao a été la seule autorité militaire à partager les peines des étudiants. Il était important que nous soyons à son accueil. Pour toutes les actions qu’il mène sur le volet social, nous sommes à ses côtés. Nous voulons en même temps participer au processus de réconciliation nationale », a déclaré Stéphane Tanoh, le président de ce collectif. En réponse, le commandant Wattao leur a donné ces conseils : « Vous êtes les dignitaires de demain. Laissez les armes et reprenez les stylos. Seul les études vous amèneront loin. Soyez des Alassane Ouattara et des Guillaume Soro de demain ».
Hervé KPODION
Hervé KPODION