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Politique Publié le vendredi 28 octobre 2011 | Nord-Sud

Guillaume Soro : « Dans les jours à venir, on va commencer à réhabiliter les casernes »

© Nord-Sud Par Emma
Sortie de crise - Les nouvelles cartes nationales d`identité présentées au premier ministre Guillaume Soro
Vendredi 1er octobre 2010. Abidjan. Primature
Nous vous proposons de larges extraits des propos du Premier ministre lors de sa visite dans les différentes casernes d’Abidjan, hier.

“Je voudrais dire d’abord que je suis ici parce que je suis intéressé de faire un état des lieux de nos forces armées. Ce matin, nous sommes allés d’abord à la base aérienne, ensuite à la marine nationale, et enfin ici. Nous avons sillonné certaines casernes pour faire un vrai état des lieux. J’ai moi-même constaté l’état de délabrement de nos infrastructures. J’ai été à la base navale, à la base aérienne. Les bâtiments ont presque tous disparu et même quand ils existaient, ils étaient dans un état de délabrement avancé. Rien ne vaut une visite de terrain pour constater ces situations-là. C’est pourquoi mon premier message est un message de félicitations et d’encouragement à nos frères armés parce que travailler dans des conditions comme ça, est un vrai combat, c’est un vrai défi. Nous sommes parfaitement sensibilisés au regard de la visite que nous venons de faire. De la situation exacte de vos conditions de vie et de travail. Evidemment, je voudrais, au nom du gouvernement, vous dire que depuis le 1er juin, le gouvernement a été mis en place, vous avez pu constater que nous sommes au travail pour faire en sorte que notre pays se remette à nouveau. Et, je pense que c’est un travail qu’il faut. Je peux vous promettre qu’après ce que j’ai vu, je vais très rapidement prendre des dispositions pour que, dans les jours à venir, on commence à faire les travaux de réhabilitation pour permettre que nos infrastructures soient à nouveau à même de nous permettre de bien travailler. Je pense que très rapidement, nous allons le faire. Il y a eu nécessité, si on veut avoir une armée forte, une armée solide, de travailler sur nos infrastructures. Avec le ministre-délégué, nous allons faire le point. J’ai dit aussi, qu’on avait des problèmes de tenues, des problèmes d’équipement. Le gouvernement fera des efforts pour apporter une amélioration perceptible pour les forces armées. Ceci dit, il faut que les efforts du gouvernement soient accompagnés par le travail de cohésion que nous devons faire dans l’armée. Et ça me paraît important de faire un vrai travail de cohésion parce que, malheureusement, notre pays a connu la guerre. Il y a eu des frictions, il y a eu des divisions et les chefs qui ont été promus et nommés ont pour première responsabilité de faire en sorte, par leur capacité, à diriger les hommes afin de ramener la cohésion au sein de nos frères. C’est une priorité parce que les forces armées sont bien un pilier de la Côte d’Ivoire, de la nation ivoirienne. Donc, je compte sur vous pour faire un travail de cohésion au sein de nos forces. A présent, au nom du gouvernement, je vais lancer un appel à nos forces armées. Les défis dans nos rangs sont tellement grands que notre objectif doit être de faire de la Côte d’Ivoire une grande nation dans la sous-région ouest africaine. En Afrique et dans le monde, il nous faut une force armée qui regarde dans la même direction. Au niveau politique, les politiciens sont en train de faire leur travail de réconciliation politique, tout ça c’est bien. Mais l’armée doit avoir pour seul objectif l’Etat de Côte d’Ivoire. Je voudrais inviter les militaires à avoir cela à l’esprit. L’armée doit être apolitique, l’armée doit s’occuper de la défense du territoire et de la sécurité. Cela me paraît extrêmement important comme message à donner à notre armée. Et je demande au premier responsable de cette armée de revenir aux valeurs républicaines. Ce que nous devons faire, aujourd’hui, c’est de privilégier la compétence dans nos nominations pour que le soldat sache que s’il travaille bien, il a sa chance dans l’armée. Ce n’est plus une affaire de fils à papa ou de couleur politique, ça ne nous intéresse pas. C’est celui qui est capable, c’est celui qui travaille qui a fait et bien fait son travail qui mérite d’être nommé. Et vous l’avez vu, au plan du gouvernement, nous avons commencé à faire des appels à candidature pour nommer les patrons des sociétés, on prend des cabinets privés qui viennent, qui font des appels à candidature. Je veux que le système des promotions dans l’armée soit basé sur la compétence. Si on veut une vie noble et une paix durable, il faut promouvoir la compétence. Et je pense que c’est le mot d’ordre que je donne au général Bakayoko, aux différents commandants des forces, et je pense que l’exercice passé vous l’avez vu, on n’avait pas besoin de connaître tel ou tel pour le nommer. A partir du moment où il avait des diplômes, ou il avait la formation requise et les capacités de gérer ses hommes, on leur a fait des promotions. Je veux simplement dire à notre armée que le monde a changé. Nous sommes en 2011 et l’Afrique est obligée de changer et de vivre au rythme du changement du monde. Aujourd’hui, aucune nation ne peut avancer sans changement. A l’époque, on pensait que l’Afrique du nord ou les pays arabes étaient épargnés. Mais ces pays ne sont plus épargnés, aujourd’hui, quand on voit ce qui s’est passé en Tunisie, en Egypte, etc. L’histoire est là et personne ne peut l’arrêter. L’intelligent, c’est celui qui comprend la marche de l’histoire, s’y inscrit et avance. Aujourd’hui, c’est la démocratie qui est là. La démocratie, ce sont les élections, donc l’armée doit accompagner la démocratie en Afrique. Personne n’acceptera que nous soyons en recul de ce système. Aujourd’hui, quand on regarde à la lumière de ce qui s’est passé en Libye, on comprend mieux qu’on n’a pas d’autre choix que de laisser la démocratie avancer. Personne ne peut y échapper. J’invite tous les soldats à le comprendre, malheureusement il y a certains qui ne comprennent pas. Evidemment, quand on va en exil, on a l’impression que tout va bien. Les choses ont changé, la Côte d’Ivoire n’est plus celle des années 60 ni 80. Nous sommes en 2011, il faut que les choses avancent. Je le dis pour que vous le sachiez, aujourd’hui, la communauté internationale regarde dans diverses directions, il faut que la Côte d’Ivoire fasse ses armes dans la démocratie et, avance et notre armée doit être une armée de développement qui doit accompagner cette marche vers la démocratie. Voici le message que je veux apporter à notre armée au nom du gouvernement et du président de la République. Je sais que notre armée a besoin de moyens, nous allons travailler, le gouvernement va travailler pour apporter ces moyens qui améliorent la vie et le quotidien du soldat. Voici les engagements que nous prenons”.

Propos recueillis par BKI
Coll. O.T. (stagiaire)
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